Blog

  • Hommage aux milliers de migrants disparus dans les profondeurs abyssales de l’océan.

    Naître et ne pas être.
    Combien t’en a-t-il fallu pour naître?
    Comme tes compagnons d’infortune,
    Tu n’as idée
    Que le quidam au-dessus de ta tête
    Tue sans compassion
    Moult souffle
    En infiniment moins
    Qu’une gestation.

    Tu t’engouffres dans l’océan
    Sans peur.
    Sans regret.
    Aux bouées
    Tu cherches à t’accrocher
    Pour arriver à bon port
    Être comme les autres
    T’offrir de nouvelles
    Perspectives.
    Mais
    L’espoir est désincarné.

    Eux n’en ont cure
    Ni des risques encourus
    Ni de tes motivations.
    Pour toi, là-bas
    C’est différent…
    Tout est prodige.
    Pas de disette
    Qui oblige à quête.

    Tandis que ici-bas
    Dans naître
    L’Être est d’ores et
    Déjà en soute.
    Car tu n’es qu’un artéfact
    Une abstraction.
    Tu n’as jamais existé
    Tu n’as jamais été
    Tu disparais
    Sans laisser de trace.
    Guy Dusseck

  • Être nourri par l’amour

    Être nourri par l’amour

    Je me nourris de cette sensation de se sentir aimé, de se faire accepter comme tes….

    Si l’on ne reçoit pas d’amour, on se retrouve comme nager dans un océan sans eau.

    Pour moi, sans amour, la vie est vide, c’est pourquoi je suis amoureux de l’amour.

    Le bonheur nous envahit et nous laissons échapper des larmes lors des moments les plus délicats.

    Trouver des solutions aux problèmes les plus inexpliqués.

    Crier à deux dans la rue, comme si nous étions seuls.

    Donner sans recevoir quoi que ce soit et partager son temps pour la comprendre. Il est crucial de garder à l’esprit que sans cet amour débordant, nous sommes simplement un tableau sans valeur.

  • Arrêtons la Violence !

    La guerre en Palestine est une tragédie qui ne cesse de déchirer le cœur de l’humanité. Depuis des décennies, ce conflit incessant a engendré d’innombrables souffrances, des vies brisées et des espoirs anéantis. Il est temps de dénoncer haut et fort cette guerre injuste et inhumaine, et de demander des actions concrètes pour mettre fin à cette violence destructrice.

    il est crucial de reconnaître que la guerre en Palestine est une violation flagrante des droits de l’homme. Les Palestiniens vivent sous le joug de l’occupation, de la discrimination et de la répression quotidienne. Leurs droits les plus fondamentaux, tels que le droit à la liberté, à la sécurité et à l’autodétermination, sont bafoués de manière systématique par les forces d’occupation israéliennes. Cette situation insoutenable ne peut plus être tolérée. C’est une tragédie humaine qui coûte la vie à des milliers d’innocents chaque année. Les civils, y compris les femmes et les enfants, sont les premières victimes de cette violence aveugle. Les bombardements indiscriminés, les tirs de roquettes et les incursions militaires ne font que perpétuer un cycle de violence et de vengeance sans fin, laissant derrière eux des familles endeuillées et des communautés dévastées. ainsi, la guerre en Palestine est non seulement une catastrophe humanitaire, mais aussi une entrave majeure à la paix et à la stabilité régionales. Ce conflit alimente les tensions et les divisions au Moyen-Orient, menaçant la sécurité et le bien-être de millions de personnes dans la région.

    Enfin, il est temps d’exiger des mesures concrètes pour mettre fin à la guerre en Palestine. Les gouvernements du monde entier doivent exercer des pressions sur les parties en conflit pour qu’elles cessent immédiatement les hostilités et entament des négociations sérieuses en vue d’un règlement pacifique et juste du conflit. Il est également impératif de soutenir les efforts de médiation et de diplomatie visant à trouver une solution viable et équitable à ce conflit dévastateur.

  • Un amour fou, un amour vache

    Un amour fou, un amour vache

    L’amour est un drôle de zèbre,

    Un animal rayé, pas très sobre.

    Il vous fera votre fête,

    Comme un poulet sans sa tête.

    Quand Cupidon décoche sa flèche,

    Sur un homme ordinaire, sans pêche,

    Amoureux d’une femme divine,

    C’est le festival de la gaffe, la routine.

    Imaginez-le, ce pauvre hère,

    Un chihuahua tremblant de misère,

    Devant sa dulcinée, si belle,

    Un papillon hypnotisé par une chandelle.

    Ses yeux, deux billes de loto,

    Brillent de mille feux, c’est beau, c’est toto.

    Sa voix, un miaulement de chaton,

    Lorsqu’il lui parle, quelle émotion !

    Ses tentatives pour la séduire ?

    Offrir des fleurs ? C’est du déjà-vu, à en mourir.

    Écrire un poème ? Un classique !

    Chanter une sérénade ? Pathétique !

    Notre homme patauge dans la gadoue,

    De l’embarras, il a une sacrée houe.

    Il multiplie les bévues, les situations cocasses,

    Un vrai festival de grimaces.

    Mais rions de ses maladresses,

    Compatissons à ses mésaventures, sans cesse.

    Souhaitons-lui, du fond du cœur,

    De trouver son bonheur.

    Car après tout, l’amour est un jeu,

    Un pari sur la vie, un vœu pieu.

    Et parfois, contre toute attente,

    La chance sourit aux plus audacieux, quelle chance insolente !

  • JEUNESSE

    JEUNESSE

    JEUNESSE

    1

    De la jeunesse nait l’espoir

    Mais quand je les vois

    Les jeunes me laissent pantois

    Il faut le voir pour le croire

    2

    A cette jeunesse pourtant j’appartiens

    Mais au fond il n’en est rien,

    Ne se rendent-ils pas compte

    Que rien ne leur appartiens.

    3

    Vous vous dites sans doute

    En voilà un bien aigri

    C’est de pis en pis

    Il vit dans le doute

    4

    Ah pourtant que c’est beau la jeunesse

    Ne pas le savoir quelle tristesse

    Stéphane ESTEDEST
    vers 1991

  • La Rencontre – Chapitre 1

    La Rencontre – Chapitre 1

    Depuis trois mois, je me produis sur scène, avec ma troupe, au théâtre des Célestins – Lyon. Une petite équipe de sept acteurs. Tous de la même tranche d’âge ; 30-35 ans. L’ambiance est conviviale et chaleureuse.

    Je n’ai d’yeux que pour Marco. C’est un être irréel sorti tout droit d’un rêve. Il est tel ces songes qui s’évaporent aux premières lueurs de l’aube, imperceptible, mystérieux, indomptable. Sa silhouette est élancée, son corps est svelte et semble aussi fragile que du cristal. Sa peau est aussi pâle que la neige, ses cheveux flamboient, crépuscule naissant, et ses yeux de verre d’un bleu translucide aussi éblouissant qu’un vitrail.

    Il se tient debout devant moi.

    – La morte amoureuse. Me dit-il de sa voix sucrée.

    – Pardon ?

    – Le livre. Tu aimes ce genre d’histoires ?

    – Ha oui, Théophile Gautier, auteur de contes de vampires. Je suis fascinée par ces êtres issus des ténèbres.

    Il me regarde, me pénètre de ses yeux de verre. Je me sens comme fouillée. Une vague de volupté se répand aussitôt en moi, m’enivre de caresses. Je me sens soumise, sombrer dans les profondeurs de l’ivresse. J’essaie tant bien que mal de me ressaisir en brisant brutalement le charme.

    – Que puis-je faire pour toi ?

    – Déjeuner en ma compagnie.

  • ” Le Système “… Ce que j’en pense

    ” Le Système “… Ce que j’en pense

    Quelque soit la vision politique des uns ou des autres, nous sommes tous tributaires d’un redoutable modèle d’exploitation sociétale, orchestré au profit d’une “clique” dont le pouvoir, permet de “tirer les ficelles”, mener le populo par le “bout du nez” et s’en mettre “plein les poches”. Ce “synopsis” traduit le cynisme d’une poignée de parvenus, pas du tout gênés d’attirer autrui dans un chausse-trappe “sociologique”, où…à l’image du panier de crabes, il faudra…jouer des coudes pendant quatre décennies, sans pour autant, parvenir à se débarrasser des parasites qui se cramponnent et s’engraissent…jusqu’à preuve du contraire, sur le dos des gogos de mon espèce…au point, de capitaliser une fortune exprimée en milliards de dollars…une opulence hors d’imagination chez le prolétaire.      Emportés vers l’inévitable tourbillon et sournoisement conditionnés au fil des saisons, parmi ces “gens de peu”, combien connaîtront…avant qu’il se soit très tard, l’opportunité de discerner la fameuse “manip” les réduisant à l’état du “pantin” interprétant le rôle du “dindon de la farce” ?            Au cours d’une longue vie de labeur, les causes empoisonnant l’existence ne manquent pas, surtout, lorsque son boulot…habituel, s’apparente à celui d’une “vache à lait” !       Même avec les yeux ouverts face à la réalité, il n’y a probablement…rien à faire, si ce n’est, tenter de contourner un “système”…soi-disant épanouissant, assisté d’un subterfuge…légitime, possiblement ambigu, certes, mais en guise “d’antidote” cela vaudrait la peine d’être…osé !

    Jacques  Edemont

  • L’étreinte

    L’étreinte

    Pic by Dimitris Vetsikas de Pixabay

    Tes yeux, deux étoiles dans la nuit scintillante,De mon cœur épris, captent la lumière vacillante.Ton sourire, un soleil qui réchauffe mon âme,Et chasse les ténèbres d’une ancienne flamme.

    Tes paroles, douces mélodies d’un tendre amour,Résonnent en moi, tel un chant sans détour.Tes bras, un refuge où mon âme se blottit,Un havre de paix où mon bonheur s’épanouit.

    Tes baisers, une pluie de pétales sur mon visage,Caressant mes lèvres avec un tendre message.Tes mains, un guide qui me mène vers l’éternité,Un chemin de bonheur où s’efface la vérité.

    Dans tes bras, je me sens invincible et fort,Un guerrier d’amour prêt à braver tous les sorts.Ton amour, un phare qui éclaire mon destin,Une étoile brillante qui brille sur mon chemin.

    Ensemble, nous sommes unis par un lien sacré,Un amour infini qui ne sera jamais brisé.L’étreinte de nos âmes, une douce symphonie,Un écho vibrant dans l’immensité de la vie.

  • La Rencontre – Prologue

    La Rencontre – Prologue

    Mon voyage est long et solitaire.

    J’erre depuis des mois, des années, des siècles. Le temps n’a plus d’emprise sur moi. J’erre dans les ténèbres de ma solitude à la recherche de mon âme perdue.

    Tout au long de ma bien triste existence, je n’ai rencontré que la mort. Une mort que j’administre à mes victimes pour m’offrir la vie.

    Le plaisir que j’éprouvais jadis, n’est plus. Le vide, le désarroi sont mes seuls compagnons de route.

    La fin est proche, très proche. Je la laisse venir. Je la laisse…

    J’avance en vain sur le chemin froid et obscur.

  • La solitude

    La solitude

    La solitude, un sentiment profond et déchirant. Quelque chose de présent qui nous oppresse. La solitude ne veut pas dire que l’on est réellement seul, simplement que notre esprit est égaré.

    La solitude peut avoir diverses origines. Le manque d’un être cher, le manque d’attention d’un conjoint, l’absence d’entourage ou simplement le fait de s’être perdu soi-même. C’est un sentiment ancré au plus profond de soi qui génère un ennuie et une grande tristesse. C’est un sentiment de vide qui nous hante, et qui malgré nos sourire de façade, reste caché à entendre le bon moment pour nous consumer.

    Se sentir seul et se demander pourquoi ? Se demander ce qu’on à fait de mal ou si on mérite de ressentir ça ? Être accaparé par ses propres pensée qui nous pèse et ressentir leurs poids jusqu’au plus profond de soi.

  • Élodie

    Élodie, douce comme la rosée du matin

    Son sourire éclaire tout sur son chemin.

    Ses yeux brillent tels des étoiles dans la nuit,

    Et sa grâce enveloppe tout de magie et de vie.

    Son rire résonne comme une mélodie céleste,

    Et chaque instant à ses côtés devient une fête.

    Élodie, un prénom qui chante comme un poème,

    Et dans nos cœurs, il résonne comme un emblème.

    Elle est comme un rayon de soleil éclatant,

    Qui réchauffe les cœurs et apaise les tourments.

    Élodie, tu es la grâce incarnée en ce monde,

    Et dans nos vies, ton aura si précieuse inonde.

    Que chaque jour te réserve mille et une merveilles,

    Et que ton nom résonne en échos de merveilles.

    Élodie, tu es l’incarnation de la beauté,

    Et en ton honneur, ce poème est dédié.

  • La tristesse d’un roi

    Il était une fois un roi, jadis puissant et divin, qui ne guérissait de son malheur. Ses jours et ses nuits se ressemblaient, tous gris et ennuyeux, depuis que sa loyale reine avait été enlevée par le monstrueux dragon de bave et de feu qui avait semé la terreur et la désolation dans tout le royaume. Il y avait vingt ans que le roi pleurait sa reine, chaque lendemain plus douloureusement que la veille. C’est que des histoires toutes plus cruelles venaient régulièrement à ses oreilles. La noble reine vivrait depuis toutes ces années enfermée dans un cachot de verre en équilibre au sommet de gigantesques aiguilles inaccessibles, ou bien vivrait-elle emmurée vivante dans le ventre d’une montagne de glace et de feu. Et le désespoir du roi de grossir à chaque nouveau ragot échappé des confins des quatre continents.

    Quand le prince Georges, le second fils que le roi et la reine conçurent dans l’âge tendre du bonheur conjugal, eut force et raison, avec son frère aîné, ils déclarèrent à leur père leur volonté de secourir leur mère. Le roi entra ce jour dans une colère noire et aveugle, comme s’il avait été maudit par les dieux tout-puissants. Il savait la force du dragon irrésistible et sans pitié. La terre de son royaume avait été brûlée par le feu de ses entrailles, et aucun des nouveaux nés du temps de ce saccage n’avait survécu à son appétit d’innocents. Mais le roi ne put retenir plus longuement que le temps fugace de son emportement ses deux fils chéris. Et par un frais et radieux matin de printemps, ils partirent à la tête d’une imposante colonne armée en marche vers la libération de la reine leur mère, par-delà les mondes et les mers connus.

    De cette expédition, les deux garçons ne revinrent. Et les Rumeurs colportées depuis étaient devenues encore plus insupportables aux oreilles du roi défait par le chagrin. Ses deux fils aînés auraient été enfermés juste en face leur mère dans un cachot en verre identique, mais ils ne pourraient s’entendre d’un cachot à l’autre, juste voir leur désespoir mutuel les rendre chaque jour plus aliénés de douleurs, ou bien le ventre de la montagne de glace et de feu les consumerait-il eux aussi du chagrin de jamais revoir le soleil briller, la pluie inonder, les fleurs éclore, les arbres rougir.

    Et puis, ce fut au tour du cadet de la fratrie, le prince Alexandre, devenir un homme, le plus Rusé et le plus téméraire, le plus fort et le plus généreux de tous les hommes du royaume. Sa sœur aînée, la princesse Lena, était la plus ravissante, la plus solaire des jeunes femmes tous continents confondus. Mais sa beauté irradiante n’égalait sa maîtrise de tant d’arts. Mais aucune de ses excellences n’égalait sa douceur d’être avec tous, devenue légendaire entre toutes les mers naviguées, une douceur que le malheur de son royaume n’avait altérée. Et c’était là son plus grand mérite que d’avoir su faire taire chagrin, vengeance, déshonneur, de n’avoir nourri que douceur quand tant nourrissaient ressentiments et haines.

    Vint ce jour redouté par le roi, secrètement espéré cependant, ce jour où son valeureux Alexandre et la prunelle de ses yeux bleus métalliques et mélancoliques, la douce Lena, vinrent trouver leur père et formulèrent solennellement leur intention de libérer leur mère et leurs frères, leur intention de châtier le dragon à la botte du diable. « Que justice soit faite, ou que le monde périsse ! », entonnèrent-ils en chœur. Tout le monde, depuis le roi jusqu’aux fermiers, ne songeait à part soi qu’à cela. Il n’était plus possible continuer à vivre sans laver l’affront qui avait marqué au fer rouge tout un peuple.

    Le roi convoqua ses ministres et ses fidèles, ordonna la mobilisation de tous les guerriers et guerrières volontaires, qui furent nombreux au-delà de toute attente, requit l’Alliance de tous les royaumes, et là encore guerrières et guerriers accoururent des quatre continents connus, en proie eux aussi depuis vingt ans à la morosité, sans connaître la guerre mais sans vivre en paix non plus, dans la peur paralysante que le monstre ne vienne aussi brûler leur terre fertile et semer désolation et malheur. Ni guerre ni paix, autant dire un purgatoire pour tous ces peuples maudits par la peur d’une mort violente imprévisible sans riposte possible.

    De gigantesques et ingénieuses armées se regroupèrent dans la plaine fertile tout autour de la cité du roi anéanti par la mélancolie. Il en arrivait chaque jour des neufs routes qui la ramifiaient au reste des mondes connus. La plaine n’était plus que tentes et feux de camps, attente et allégresse. Fermiers et paysans de tout le canton nourrissaient au mieux ces troupes bigarrées et métissées qui chantaient dans une mosaïque exotique de langues leur volonté de briser la malédiction de la peur en mettant fin par la force et par la Ruse à vingt années de contrition contrainte. Chefs et prêtres invoquaient les dieux à grand renfort d’encens et de cire. Ils promettaient paix et prospérité. Ils promettaient la mort de Satan. Ils promettaient la libération de la reine et de ses princes.

    Le roi finit par faire ce qu’il n’avait plus fait depuis vingt ans. Il se leva, traversa ses appartements, la salle d’audience publique, les salons de réception, d’un pas ferme et résolu, et se rendit sur la terrasse édifiée à la gloire du royaume, qui dominait la cité, ses faubourgs, les plaines, ses champs, les bois, leurs rivières et leurs étangs. Il vit alors ce qu’il ne voyait plus, la vie de son peuple battre son plein. Il leva les yeux au ciel et fut étourdi par l’espérance de son bleu. Les champs scintillaient des rayons des blés et des tournesols. L’été riait. Les armées des quatre continents chantaient et dansaient avec son peuple la veille encore contrit et tout tremblant.

    Le roi n’ignorait pas que ses pairs logeaient, dans une amitié retentissante, les quatre ailes et quatre tours de son palais. Mais il n’avait encore désiré en recevoir aucun. Soudain, son souhait le plus cher fut que tous le rejoignirent sans tarder sur cette terrasse redevenue, miracle de l’enthousiasme qui succède au chagrin, sa fierté. Ils pourraient alors tous ensemble galvaniser leurs troupes trépignantes de l’impatience à partir au combat. C’était comme si le roi avait voulu d’un coup de baguette magique transformer son château de larmes en une joyeuse Ruche dévouée à la libération de sa reine capturée.

    Reines et rois, princes et princesses saluèrent le peuple et les soldats liés par l’allégresse. Et puis, naturellement, se fit le silence. Un silence dense. On dira plus tard qu’à ce moment la foule avait comme un seul homme retenu son souffle. Le roi prit la parole. Vingt années qu’il ne parlait plus en public. Pourtant sa diction résonna puissamment dans l’air et ses mots sonnèrent justes dans le cœur de chacun. Il exhorta sans venin. Aucune hargne, la seule dignité d’une âme blessée à mort, soudain ressuscitée. Il fallait ou vaincre ou périr, pour se libérer irréversiblement du joug de la peur, et renouer avec la condition de notre belle humanité, qui était guerre ou paix, mais certainement pas accablement. Le roi remercia chacun pour le don de lui ou d’elle, et loua les vertus de tous, bravoure, foi et probité, à renforcer. Demain sera le combat d’une humanité parvenue au firmament de son épopée, obligée par la nécessité périr ou guérir. Il ne saurait y avoir une autre alternative, car vingt longues années de servitude dans la peur avaient enseigné l’impossibilité à vivre dans cette peur, sinon dans une mort de l’âme qui éteignait toute dignité, dans une tristesse inconsolable pour l’amour tué et la liberté violée.

    Par un sortilège merveilleux, les paroles du roi avait atteint jusqu’aux cœurs des derniers soldats arrivés et qui campaient loin dans la plaine, portées qu’elles furent par un petit vent qui s’était mis à faiblement tourbillonner pendant son discours. Aussi dira-t-on plus tard que les esprits qui maintiennent le monde tel qu’il est, en équilibre périlleux entre guerre, paix et servitude, avaient ce jour permis à l’espoir de vaincre le démon de la crainte et de la peur. Un hourra ! mémorable, un hourra ! colossal s’éleva jusqu’au ciel à la fin du discours du Roi.

    Le chant et la danse recouvrirent forteresse, cité, faubourgs, plaines et champs de leur liesse. Les baisers et les étreintes se propagèrent sans tabou ni interdit. Un vent de liberté se leva. L’amour fut charnel, sensuel, érotique, salutaire pour les esprits en plus des corps. Un amour vrai, sans concessions ni mensonges. Un amour sans secrets, poisons de l’existence. Les femmes se donnèrent aux hommes, et les hommes accueillirent librement leurs plus intimes désirs. La honte disparut dans les coulisses d’une vérité à accomplir, l’accouplement qui délivre de toutes les névroses et mesquineries, ce sexe authentique et affranchi qui démultiplie l’audace et la confiance en soi, sans laquelle le combat contre le dragon aurait été vain.

  • QUELQUES EXPRESSIONS IDIOMATIQUES

    UN DÉGUSTER !

    On va sûrement se taper la cloche.

    J’en suis bavé.

    Alors que tu fais la fine bouche,

    déjà je me lèche les bébés

    car tout cela me met l’eau à la bouche

    et je mets les bouchées doubles.

    Sans se laisser apitoyer par ses yeux de merlan frit,

    il a fallu noyer le poisson.

    Mais tout ça risque de se terminer en queue de poisson.

    Si ce n’est que du menu fretin,

    on pourra manger la grenouille.

    Pour la suite, à couteau tiré,

    attaquons-nous à un panier de crabes.

    Ce sera mieux que d’avaler des coulées.

    On aurait eu une civette

    si j’avais pu lever le lièvre

    mais il m’a posé un lapin.

    Sans être coq en pâte,

    pour avoir la chaise de poule

    sans être sucé jusqu’à l’os,

    n’attendons pas qu’elle aie des dents

    mais évitons de la tuer dans l’oeuf

    surtout si c’est la poule aux oeufs d’or.

    car qui vole un oeuf, vole un boeuf.

    Si elle s’échappe, il suffit de la faire revenir.

    En cas d’échec, je ne casserai pas trois pattes à un canard

    mais je ne serai pas le dindon de la farce.

    Pour cela j’éviterai d’être sur le grill

    si quelqu’un’un jette vient de l’huile sur le feu.

    Voilà que le torchon brûle

    mais il y aura bien quelqu’un pour tirer les marrons du feu.

    Je te bourre le mou en disant que j’aime les abats,

    en fait, j’ai les foies.

    Cette viande, ça ne me dit rien,

    est-ce de la vache enragée

    ou bien est-ce du saindoux ou du cochon ?

    En accompagnement,

    on doit choisir entre la carotte ou le bâton

    surtout quand les carottes sont cuites.

    C’est bête comme chou,

    pour ne pas être dans les choux

    ni faire du chou blanc.

    Passez muscade,

    plus facile que la course à l’échalote,

    penser aux petits oignons

    bien alignées, en rangs.

    Ton coeur d’artichaut m’émeut.

    Je suis fayot

    et la fin des haricots;

    ça me cours sur le haricot.

    ”La moutarde me monte au nez”

    Bon titre mais c’est un navette.

    Ajoutons-y un grain de sel.

    En restauration, on peut faire son beurre

    c’est bien pour en mettre dans les épinards

    mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

    Souvent on ne compte que pour du beurre

    et on peut se prendre un œil au beurre noir.

    En salade, on mangera les pissenlits par la racine

    et on n’en fera pas tout un fromage.

    Causes un peu entre la poire et le fromage.

    cela pourrait porter ses fruits

    Je suis mi-figue mi-raisin les concernant,

    surtout que je suis déjà bourré comme un coing.

    Evitons de tomber dans les pommes,

    il y a toujours une bonne poire qui traîne

    mais je préfère la garder pour ma soif

    ou bien me fendre la poire

    pour la couper en deux.

    Tant de chichi pour des pruneaux !

    C’est donner de la confiture aux cochons !

    Passons aux douceurs au choix :

    la tarte à la crème évidemment,

    devant la cerise sur le gâteau.

    C’est du gâteau.

    Nous en restons comme deux ronds de flan.

    Pendant que tu ramènes ta fraise,

    je sucre les fraises

    après t’avoir cassé du sucre sur le dos.

    En friandise, je suis chocolat

    et je te tiens la dragée haute.

    Parfois aussi, je suis tout sucre tout miel.

    Un peu de liquides pour faire passer tout ça.

    Je prends de la bouteille

    mais pour la siffler,

    il faut éviter de pousser le bouchon un peu loin

    sinon il peut tomber en carafe.

    Dans mon verre, il y a à boire et à manger,

    ce  n’est pas de la petite bière

    mais je préfère quand même boire du petit lait.

    En matière de raisin, il faut me lâcher la grappe

    je préfère boire un canon,

    même s’il faut boire le calice jusqu’à la lie.

    Quand ça tourne au vinaigre,

    je mets de l’eau dans mon vin.

    Pour ne pas aggraver les choses, il y a l’eau.

    Attention à ne pas se noyer dans un verre d’eau

    surtout si l’on doit rester le bec dans l’eau.

    Une goutte d’eau dans la mer, c’est peu

    tandis qu’il suffit d’une goutte d’eau pour faire déborder le vase.

    Le café du pauvre,

    c’est fort de café

    et ce n’est pas ma tasse de thé.

    Je rends mon tablier

    après avoir fait bombance,

    j’ai peur de cracher le morceau.

    Ca me gave et ça me soûle.

    J’en suis à rouler sous la table.

    Une façon langue de bois

    de dire que j’ai la gueule de bois.

    Mais n’oublie pas que tu es mon portrait tout craché.

    Nous avons la colique, pour passer ça

    passe-moi la rhubarbe, je te passerai le séné.

    Je crois que nous avons eu les yeux  plus grands que le ventre.

     

    Plus de 50 expressions

    (y compris familières/vulgaires)

    sur les 5000  du français.

    février 2024

    © 2004-2024 NULLART vs. Kinka – “1968, une révolution poétique”

  • Pensées pour K#2

    Nous nous sommes quittés lors de cet appel téléphonique du dimanche 04 et j’en garde un goût amer.

    Avant de somnoler, je pense à ton ventre dru que je caresse, le bruit du frottement de tes doigts contre la taie d’oreiller, la sensation de ta main qui se pose sur ma tête lorsque tu dessines, tes yeux pareils à une fine ligne délicate, presque trop petits pour me regarder, tes cheveux tantôt piquants tantôt bouclettes, tes gloussements, tes pantalons en laine, la fraîcheur glacé de ton collier qui tombe sur mon visage, mes lèvres effleurant chacun de doigts que je pose près de mon cœur, moi te contemplant inlassablement…

    J’aimerais tant t’enlacer encore et que nos chuchotements brisent le silence nocturne. Je rêve encore de l’union de nos deux corps. Ô mon beau, puisse nos existences matérielles se mêler un jour je l’espère ! Pour l’heure, je te totémiserai pour que tu restes près de moi, je ferai de toi une idole, une ligne directrice, tu incarneras l’image de la fougue, du courage, de la hargne, de la force que je ne possède pas, des éléments indicibles qui font de toi ipseité. J’embrasserai ma vie que je place sous le signe de l’audace, et j’exècrerai la peur.

    Je t’embrasse et t’embrasserai encore,

    A

  • Pensées pour K

    Mon esprit produit des pensées fécondes cette nuit. Il faut renoncer à la lubie de t’aimer infiniment, d’aimer sous forme de don, enfin. Tu n’es pas, je suis dans l’attente, je vis dans ma projection, je m’y enferme et je me mens à moi-même, ce n’est pas un amour supérieur ou divin, c’est un amour humain parsemé de toutes les imperfections et il faut que je l’accepte. C’est convenable de ne pas accepter la non-réciprocité d’un rapport, de cesser de poursuivre un amour impossible, je suis un humain. J’ai été happée par l’Altérité, par l’idée d’une pluralité du langage amoureux, afin de mieux maquiller la non-réciprocité. Ose sortir, ose t’émanciper de cet amour asymétrique. N’oublie pas que tu aurais pu soulever des montagnes pour cette relation, remettre en perspective des dogmes sociaux pour elle, accepter de s’arrimer à lui parce que tu l’aimais véritablement, plus que toi-même, n’oublie pas l’état de détresse dans lequel tu te trouvais en début d’année scolaire, n’oublie pas l’asphyxie, l’asymétrie d’engagement. La souffrance était salutaire et la relation nécessaire, les apprentissages sont à intérioriser, mais la conception même, l’ancrage dans le réel de cette relation tant fabulée, idéalisée, romancée, qui me confinait loin de la Vie, ça non. Non et encore non. Bien dommage, car je sais et je suis persuadée, que tu étais l’amour de ma vie. Je pense que je t’aurais épousé, même si tu m’énerves par moment, et que tes railleries et ton idéalisme m’épuisaient. Je sais qu’on aurait eu nos disputes avec des motifs que j’anticipais déja.  Je vivais avec toi dans ma projection. Tu étais avec moi, il n’y avait que toi et moi. Je t’aimais et je t’aime encore, que cela fait du bien de le verbaliser, même si j’ai les yeux meurtris. Je déglutis ici mon vomi sentimental, ce que tu ne sauras jamais, ce que je ne te dirais jamais. Je voulais tout faire charnellement avec toi, ce serait aussi mentir que de dire que cette volonté est celle du passé. Je voulais tout faire, tout découvrir, parsemer de baisers ton corps et tes extrémités que je ne complimenterais jamais. Je voulais encore qu’on s’enlace. Mais tu n’es plus, tu n’es plus, tu n’es plus, tu n’es plus. En août, nous étions symétriques, nous subissions, nous étions avalés aussi par l’immensité de cette passion, tu étais aussi dans l’arrière-monde, mais cela fait maintenant bien longtemps que tu l’as quitté, pour embrasser Ton Monde, ton cher espace cloisonné et opaque, j’y suis seule maintenant. Là, j’erre seule, dans cet arrière-monde qui repasse indéfiniment la narration des jours heureux ensemble, où rien ne semble grave sous la chaleur estivale. L’arrière-monde cherche à étirer notre amour, à en faire un amour infini que je contemple encore et encore, mais qu’il y a longtemps tu as quitté. Je suis seule face à ce que je pensais être les prémisses d’une relation, je suis seule en espérant que tu reviennes, mais tu ne reviendras pas, et je ne veux plus t’attendre. Tu revenais parfois pour repartir, regrettant immédiatement tes escales impromptues et si courtes. Mon déchirement était si grave, je voulais que tu reviennes, j’implore ton retour, partout, tout le temps. Je pleurais et je pleure encore. J’aimerais que ces larmes soient les dernières. Plus jamais, je ne voudrais être dans un arrière-monde avec quelqu’un, jamais, jamais, jamais