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  • Guérison

    Guérison

    1. Habitudes

    Un masque

    chaque jour

    enlever, remettre

    dissimuler pour mieux

    mentir,

    avouer les larmes, sourires,

    sourire aux larmes

    entre les larmes

    une page

    un stylo

    et…le

    point.

    1. Le père de mon père

    Je suis venue, dans cette chambre éclairée,

    pleurant, s’accrochant à mon image ;

    Toi, effacé de ma vue comme une blanche page

    tu es parti aussi vite qu’un oiseau effrayé

    dans un coffre scellé tu as disparu, tu dois avoir peur, tu dois avoir froid

    tu es parti heureux, sans pleurs, car cela faisait longtemps que tu ne voyais plus.

    Je reviendrais te voir pour t’offrir mes fleurs

    je poserais ma paume, en cherchant la tienne,

    en espérant qu’un jour elle me revienne

    saches que ton nom est à jamais dans mon coeur

    Mais pourquoi toi ? Pourquoi maintenant ?

    Chaque fois que je retourne chez toi,

    je ressens un désagréable froid

    je ne t’oublierais pas, même avec le temps.

    1. Violet

    J’ai vu la mort

    elle a un joli sourire

    elle est plutôt charmante

    et charme les chats noirs qui la redoute

    J’ai enlacé la mort,

    et de ses doigts gantés, elle a lié le secret

    J’ai fuis la mort

    peut-être que la mort,

    est un bien joli mot

    pour désigner ce sentiment….

    Pour désigner au fond de soi

    Le sentiment que l’on ne s’appartient plus

    qu’il faudra attendre avant

    que l’odeur

    que la honte

    que la peur

    disparaissent.

    J’ai combattu la mort,

    Celle qui se cache dans un joli visage

    Celle qui promets de s’excuser

    J’ai cru la mort

    Quand elle m’a annoncé

    que tout était

    de ma faute.

    1. A qui écrire ?

    Beaucoup de gens pensent

    très peu écrivent

    les mots sont des lames

    d’une jeune âme en détresse

    les mots sont les rames

    d’un marin perdu

    les mots sont des larmes

    d’une enfant oubliée

    j’écris pour parler car

    parler me fais mal

    j’écris à ces âmes, qui

    font mal, qui

    font du bien

    j’écris les mots comme ils sont

    beaux.

    1. Drame

    Là, un jour passé, plus d’une année

    J’écris pour moi, pour poser à plat, des sentiments enfouis, oublie.

    Là, un jour important, presque deux ans, oublie.

    Tu casses, détruit, enfouis, oublie.

    Je pleure, garde, protège, oublie.

    Comment est-ce possible ? oublie.

    Je le dis, je l’écris, oublie.

    Ce sentiment me détruit, oublie.

    1. Choix

    Solitude, est-il possible de passer au dessus ?

    Oh, que dis-je… ici ?

    Amitié, pourquoi mentir ?

    Amour, c’est un bien grand mot…

    Solitude, amitié, amour

    Mon esprit est sonné

    Se mélange dans l’esprit

    attitude, solitié, solourtié…

    1. A deux

    Comme un défaut

    Comme une goutte d’eau

    Un simple refrain

    Parmi tous nos chemins

    Nos deux vies,
    Pas agrandies

    Juste choisies

    Plus que des amis

    Nos corps, nos bouches

    Moins d’un mètre, je te touche

    Nos coeurs qui bougent

    Comme flammes de bougies

    On a rien changé

    A vue éternisée

    Mais tu m’as regardé

    Et je te garderai

    1. Courageux courage

    La moitié semble jamais n’en finir, peut-être que le chemin n’est plus aussi droit qu’il le fut. A chaque rocher se pose une question, se pose une mission. Un moment fatiguée j’espère avoir assez…

    D’énergie pour m’engouffrer dans cette partie sombre du chemin, cette toute petite entaille de rien du tout.

    Un moment perdue dans le parcours, je me demande si je ne ferais pas mieux de tourner sur moi-même, d’atteindre un but différent, de peut-être demander aux oiseaux la vue qu’ils ont de là-haut. Mon courageux courage, ne pensant pas à mal, décida de se prendre une pause.

    Mais qui serais-je ? Que ferais-je seule ? Au sommet on se dit toujours qu’on a réussi, mais à la moitié on se convainc qu’on ne peut pas le faire.

    Peut-être qu’avec des bâtons, des lunettes et un sacré coup de pied j’arriverais en haut ? Qui sait ?

    Mais qui aura gagné ? Qui m’aura félicité ?

    Le courageux courage, noyant ses jambes au petit étang luisant, ne voyant pas le vaillant lézard prêt à tout pour englober d’une traite ces pieds engourdis, pense au jour qui viendra ensuite.

    Espérant y voir le jour, ce courageux courage n’en finit plus de s’aveugler, de penser que le danger n’est que dans un rêve.

    Mais que pourrais-je y faire ? Crier ? Me plaindre ? La chute sera la même, le courageux courage n’aura que faire de mes conseils, et la colère viendra se loger au creux de mon ventre.

    Colère étant une vieille amie, j’en aurais pris l’habitude, mais son goût amer rend la chose difficile à avaler. Colère est futile, elle s’immisce lorsqu’on ne veut pas d’elle, et prenant le lézard dans ses bras, continue sa course vers le courage, perdu, seul, au milieu de cet étang. Et moi, ensevelie dans ma peur, je ne peux regarder cette scène me dévorant comme un macaron appétissant.

    1. Poème

    Brûlante, la douleur,

    semblant durer depuis une heure,

    fulgurante, la frayeur,

    un moment contre-bonheur.

    Saignante, la peau,

    Suivant la ligne de l’eau

    salée, qui comme les mots,

    que dis-je, les couteaux…

    Un amant au lointain,

    du creux de ses mains,

    tend une rose,

    dont les épines s’exposent

    Cette rose-là,

    moi je n’en veux pas,

    je préfère la mousse,

    poussant au pied des arbres,

    aussi verte que douce,

    sans effrayer de ses armes.

    Ainsi mon repos,

    pourrait s’engouffrer,

    aussi profond que des mots

    que j’aimerais écouter

    La nuit ébène se dessine

    l’absence d’eden se façonne,

    son silence m’assassine,

    autant que ses mots qui résonnent

    Comment lui faire ouvrir,

    ses yeux face aux miens,

    qui, ayant pleuré mes dures,

    sont si faibles près des siens.

    J’aimerais tellement qu’il dise,

    qu’il sait, qu’il sent,

    tellement qu’il m’écrive,

    des mots, plus de cent

    Un jour la mousse mourra,

    et ma tendresse se perdra,

    ainsi même dans ses bras,

    mon chagrin ne passera.

    Ce jour-là rappelez-moi,

    de sécher mes brûlures,

    de couvrir ici bas,

    la plupart de mes blessures.

    Pour qu’il puisse les panser,

    aussi bien que les pense-t-il,

    faudrait-il les avouer

    et me voir paraît-il

    J’ai au fond de moi un éclair,

    près à détonner son torrent

    à dire à ces yeux clairs,

    ce que cachent mes tourments.

    Peut-être aies-je tord,

    peut-être suis-je égoïste,

    d’avoir pensé si fort,

    que ses bras je mérite.

    Un jour, lorsqu’il sourira,

    malheureusement je n’entendrait,

    que ce qu’il dira,

    la nuit où il m’a laissé tomber.

    J’ai si mal au coeur,

    j’ai de si nombreuses peurs,

    que le sommeil ne viendra,

    qu’une fois enfouie dans ses bras.

    Mais ses roses piquantes,

    aussi rouges qu’elles soient

    me blessent plus qu’elles ne tentent,

    d’apaiser quoique ce soit

    1. L’autre bout du tunnel

    Durant tout ce temps

    mon corps a décidé ce que je serais

    Durant tout ce temps

    mon esprit a choisit qui je serais

    mon cœur a souffert tant de fois…

    mais aujourd’hui, ce poids s’est envolé, pour laisser place à une autre charge

    j’ai réussi à convaincre mon esprit

    de vider le sombre, d’y ajouter la lumière : je guéris.

    A chaque nouvelle page je me répétais sans cesse que je devais écrire. Mais maintenant que cette douleur est partie, je me sens libre.

    Libre d’écrire, de parler

    Chaque page en est une nouvelle, et elles ne me font plus peur

    Je ne poserais plus mes douleurs, sauf si ces dernières reviennent

    Je n’écris plus de mon sang, car il fait battre mon coeur

    J’écrirais à l’encre, cette vieille amie qui m’a soutenue et qui m’a comprise

    J’écrirais sur mon âme, sur mon cœur, car les mots du cœur sont plus forts que les mots d’esprit.

    1. Minimum

    7 ans minimum, c’est la promesse qu’on s’était donné

    Un peu de pitié de ton côté, mais surtout, jamais

    je n’aurai imaginé

    un tel supplice…

    J’ai tant perdu le long du chemin

    Je me dis qu’autant de bien

    N’arriverai jamais

    Même si j’en avais la volonté

    Volonté de ? Volonté de qui ?

    Toi qui a voulu, qui a craché ces mots

    Sans même t’en rendre compte, tu as craché

    La haine qui était cachée,

    Et qui devait y rester

    Du moins jusqu’à mon arrivée

    Enfin du moins, sous ce masque bronzé

    J’ai vu, entendu, et surtout… Subit ?

    Tes délicatesses qui n’en sont pas

    Tes gentillesses qui paraissent caresses

    Mais qui ne sont que brûlures.

    La volonté de pouvoir abîmer quelqu’un,

    il faut la voir, il faut l’avoir, l’envie

    De choisir ses mots, ses actes

    En fonction de ce que chacun peut comprendre

    De ce que chacun peut écouter

    Puis il faut se dire, que si ton message n’était pas arrivé

    Jusqu’à moi

    Jamais je n’aurai pu douter

    Que tu puisses me faire ça.

    1. Objectif

    J’ai écris un jour, en sentant mon coeur. J’ai écris toujours, en notant mes pleurs, mes peurs. Peut-être faut-il, que vous sachiez le secret, celui que je tais.

    Un secret, paraît-il, est source de mensonges, de noirceur et de pitié.

    Mais mon secret aussi joli soit-il, semble apaiser, la petite fille qui autrefois, brisait ses ailes.

    Mon secret sur une île, celle de mes pensées, pourrait profiter du soleil, celui qui réchauffe, celui qui englobe de bonheur.

    Le voici le voilà, celui qui pour moi, me permet de m’envoler, aussi loin que je pouvais. Une jolie armure, toute d’or et de résilience faite, m’a conduite au sommet de mes émotions.

    Un joli paysage de souvenirs s’est ouvert à moi.

    Les fois où j’ai pleuré, les fois où j’ai décidé que le noir était total sont apparues devant moi.

    La fois où l’ensemble de cette colline s’est effondrée, puis reconstruite, puis est retombée, aussi fragile soit-elle, je la vois se remettre debout. Brandissant ses herbes folles, ses fleurs et chérissant ses oiseaux, d’une verdure totale, je vois ma colline qui grandit.

    La marche étant plus haute, la chute me paraît effrayante.

    Mais mon armure secrète, celle qui fait briller mes nuits, me permet de m’enrober d’elle, et de faire croire au soleil que je l’imite.

    Ainsi, moi aussi, je peux englober le bonheur de mes ailes, récupérer mon oxygène et faire croire au monde entier qu’il est heureux.

    D’un rêve, une passion, naissante au fond de mon cœur, j’enfile mes souliers, fabriqués sur-mesure, et m’engage dans un chemin qui permettra, par la suite, d’emmener avec moi, d’autres personnes assombries.

    1. Faux-départ

    Puis d’un coup

    Comme ça sans prévenir

    Un coup,

    Comme ça, censé rétrécir

    M’a englouti.

    Je n’ai rien à dire,

    Ou si

    Peut-être à écrire

    Mais à qui ?

    Je recommence à nuir

    Je recommence à m’enfuir

    A m’enfouir

    Dans un puit sans fond

    Sans penser au son

    Que mes pensées font

    Que mes idées sont

    Guérison ?

    La question se pose

    Puisqu’au fond de ma prose

    Je pensais finir

    Par en guérir

    Mais le diable m’a bien eu

    Si diable eut vécu

    Car le seul démon qui ronge

    Qui pénètre mes songes

    Porte un masque identique

    A mes caractéristiques esthétiques

  • Au nom de la Mode

    Au nom de la Mode

    Harynton

    – Diana, je vous souhaite la bienvenue dans le monde cruel de la mode, déclare Gino en me lançant un regard plein de sous-entendu dans son ensemble vert vomis affreux qu’il a cousu lui-même.

    Oh ! Gino. Je savais où je mettais les pieds quand j’ai décidé d’intégrer ce cercle.

    L’assembler part d’un rire en cœur, l’éco des applaudissements résonne dans l’immense théâtre KAREM et le feu des projecteurs brillent de plus en plus à m’en aveugler.

    Gino s’avance, me serre la main en mettant en avant ces canines en or qui vont définitivement me rendre aveugle.

    Trois ans, quatre mois et dix-huit jours. Le temps exact que j’aie mis à gravir les échelons pour enfin mériter cette reconnaissance sur cette scène brillante de mille feux. Tout ce temps pour être admis parmi les stylistes renommés et recommandés dans le monde de la haute couture.

    Je n’ai pas vraiment besoin de toute cette mascarade pailletée pour savoir que j’ai du talent et encore moins de ce trophée ridiculement minimaliste, mais comme le « rituel l’exige » si bien; ceci est obligatoire.

    Tous ce dont j’ai besoin c’est d’être reconnu que j’ai désormais mes deux pieds dans ce monde qui de l’extérieure à l’air fantastique mais dont tous les efforts s’effectuent en coulisse en écrasant les concurrens au passage.

    L’amour du challenge a toujours fait partie de mes nombreux caractères, sans doute le moteur de mon avion de chasse qui n’est autre que mon entreprise « Calliope R ».

    Après la remise du trophée. Les six membres de la communauté des stylistes de haute couture de Los Angeles me félicite et après mon discourt de remerciement dont Dieu merci tout le monde a eu la patience d’en attendre la fin. Le petit assembler se dirige vers la salle de réception du théâtre.

    Il est presque minuit, mon deuxième verre de champagne à la main. Je dois avouer que cette soirée c’est révéler plus attrayante que je ne l’imaginais.

    Mais le seul moment que j’attends avec impatience est de rentrer à mon appartement pour commencer mon premier jour de travail en tant que styliste de la haute couture à L.A et d’achever ma nouvelle collection d’automne pour Chicago dans trois mois.

    Je me tiens près de la porte du petit balcon de la salle de réception pour mieux admirer cette foule de gens prêtes à tout pour des vêtements et des accessoires toujours plus chers que le précédent. Autrement dit une foule de chaland pour mes créations.

    Quand soudainement je sens une présence à ma droite, je tourne légèrement la tête et tombe sur Cyrus.

    –  Toutes mes Félicitations Boss, me susurre-t-il en buvant une gorger de son champagne.

    Toujours fidèle à lui-même avec cette façon de parler légèrement Drag Queen et cette accent italien qui m’a fait flancher à son entretient il y a six ans, voici le grand Cyrus Mancini.

    Mais entre lui et moi, ça date à bien des années plus lointaines. Il porte le foulard rouge sang en soie brillant que je lui ai offert à son dernier anniversaire. Un des tissus les plus difficile à trouver au monde avec ce costume noir qui lui arrive à mis cuisse, à manche trois-quarts avec ces boutons d’orées. Son aire perpétuellement joyeuse et compatissant qui couvre son caractère que je qualifierai de pitbull quand il s’avère nécessaire en temps voulu le rend charmant et comme d’habitude percher sur ces talons de quinze centimètres.

    – On le mérite, dis-je en me tournant vers la foule, c’était un travail en équipe.

    – Arrête de me flatter D, toi et moi, on sait que tu n’as jamais aimer travailler en équipe.

    Pas faut.

    Mais comme je ne pouvais pas m’en sortir toute seule il fallait trouver les mains d’œuvre compétant pour m’assurer une réussite et j’avoue que ça m’a plu de travailler en équipe, pour une fois. Mais bien évidement, Cyrus n’a pas à le savoir.

    – Taïsse et moi, on va y aller, déclare-t-il en caressant le haut de son foulard d’un geste théâtral, on a encore un nouvel atelier à aménager demain et je croix que ces neurones ne supporteront plus une goutte d’alcool.

    Taïsse est ma seconde assistante. Une fille avec un des QI les plus élever de la Californie. Elle s’est trouvée en galère financière il y a deux ans durant sa dernière année d’étude. Alors j’ai accepté de lui offrir un stage qui s’est prolonger en job. On peut dire que je n’ai pas eu à le regretter puisqu’il s’avère que la mode intelligente était mon ticket gagnant pour cette intégration dans la cour des grands. Et je ne l’avouerais jamais mais je dois à Taïsse une partie du travail. Ces combinaisons spatiales conçus pour les astronautes de la NASA étaient un défi de taille.

    – D’accord, répondis-je, je reste encore un peu pour ne pas faire mauvaise impression.

    Cyrus s’éclipse en claquant ces tallons. Et dès qu’il fut disparu, j’aperçois Gino s’avancer vers moi.

    On va enfin recevoir les menaces.

    – La reine de la soirée se cache ! s’exclame-t-il en m’adressant son sourire éblouissant.

    Léonardo Gino est un des plus grands stylistes que ce monde a la chance de porter. Je l’ai toujours admiré depuis qu’il a fait ces premiers pas dans le monde de la mode et il le sait. J’ai même un exemplaire d’une de sa toute première collection de sac à main. Mais maintenant que je figure parmi ces rivales il ne va pas se gêner de m’écarter de la course si jamais il en a l’occasion et s’il y a bien une trinité de ce monde connait bien c’est : mode, stylisme et cruauté. A en constater par la façon dont Gino me foudroyer du regard, il me voie comme une rivale et j’adore ça.

    – J’admirais juste la vue, dis-je en me tournant vers lui pour détendre l’atmosphère.

    – Tu devrai plutôt commencer à t’habituer à ça, dit-il en désignant l’assembler. Parce que tes soirées vont se résumer à des réceptions comme celle-ci.

    Une bonne droite. Mais je sais esquiver. De plus, avec mon brillant enfance je n’ai à plus m’y habituer. Je suis amoureuse du fait qu’il ait eu si peur qu’il se sent obliger de venir me remettre à une place qui ne sera désormais plus la mienne.

    – Tu veux dire comme les tiennes.

    Il part d’un petit rire en baissant légèrement la tête sur ces chaussures vert brillant et sans doute en peau de croco avant de tourner vers moi.

    – Toucher, dit-il en posant ces doigts ornés d’une multitude de chevalière plus brillante les unes que les autres sur son torse.

    – Fait attention petite, tu t’aventures sur un terrain glissant et crois moi, dans cette cour personne ne te tendra la main si tu tombes.

    Une mise en garde ?

    Et comme par hasard le reste des stylistes ont tous la tête tourner vers nous, comme s’ils s’attendaient à une réaction en particulier de ma part. Je me demande si les cinq stylistes ont tiré à la courte paille pour désigner qui d’entre eux allait me faire l’offensive en premier.

    – Je suis là pour montrer mon talent Gino et faire fortune au passage, pas pour faire du patinage, répondis-je en levant mon verre vers les cinq autres fossiles vivant de la mode.

    Et combien même que se soit du patinage, je vous écraserai tous avec mes patins.

    – Dans ce cas, je n’ai qu’une seule chose à te dire très chère : fais attention au coup de ciseau dans le dos, dit-il en souriant pour masquer ces dires.

    Enfin ne menace !

    Je n’en attendais pas moins et Gino viens de lancer les hostilités. Je me rapproche un peu pour que seul lui puisse entendre.

    – Oh ! mais je sais encaisser les coups bas Gino, je suis plutôt du genre à rétorquer avec un coup de ciseau dans le ventre, répondis-je en appuyant bien sur la fin de ma phrase et me recule un peu pour le regarder dans les yeux, et croix moi, je suis de la trempe de ceux qui retourne le ciseau dans la plaie.

    Métaphoriquement parlant bien sûr, mais pas besoin de le préciser.

    Je lui adresse un regard relâcher comme si je ne venais pas de lui faire une menace pour qu’il puisse voir que ; à quel point son âme est tâchée de point noir, la mienne en est peinte.

    Il me lance un de ces sourires les plus hypocrite que je lui retourne. Ma mâchoire aura bien besoin d’être graisser après cette soirée.

    Après les félicitations et les au revoir, j’avance enfin vers la limousine devant la porte vitrée du hall du théâtre. Il est presque une heure et je frissonne quand le vent frais souffle sur mon visage et fouette mes bras nus.

    Couverte seulement par un châle en tissus transparent grenat assorti à la robe que m’a offerte Cyrus et Taïsse juste avant la soirée. Une robe assez légère, il n’y a pas dire, ils connaissent bien mes gouts. Elle fait un peu année 90 avec ce tissu subtilement brillant. Tenu seulement d’un fil en guise de bretelle et une fente qui montre la majorité de ma cuisse gauche.

    Le chauffeur m’ouvre la portière en me saluant et je m’engouffre dans le véhicule. Je retire tout de suite ces talons aiguilles qui martyrisent mes pieds.

    Quelque minute après que la voiture eu démarrée. Affaler sur le long siège en cuire, je ferme les yeux et pousse un long soupir de détente. Me remémorant toute la scène après la remise du trophée.

    Quelle sincérité ce Gino !

    Je suis sûr qu’il était vert de jalousie quand il a su qui allait concevoir la garde-robe d’Oprah Winfrey pour toute une année. Je suis sûr que son ensemble en disait long sur sa position sur les gouts de Winfrey. C’est assez compréhensible vu qu’il avait gagné les trois années précédentes. Et bien, comme on le dit si bien ; jamais deux sans trois mais quatre est interdit quand on est mon adversaire.

    J’ai déjà terminé plus de la moitié de la collection d’automne que Winfrey va porter pour ces émissions, gala et soirée mondaine, j’en ai même prévu quelques-unes si jamais elle ira à un enterrement. Après tous, on ne sait jamais.

    Ce qui est sûr c’est que Oprah Winfrey sera toujours habillée « Calliope R ». D’ailleurs, en y pensant, je devrai confectionner des chapeaux à voiles pour ces tenues-là.

    Une heure plus tard, la limousine s’arrête dans le parking de mon immeuble.

    Je ne pris plus la peine de remettre mes chaussures. Aucun de mes voisins serai debout à cette heure du matin. Quand les portes de l’ascenseur s’ouvrent laissant apparaitre la porte en bois massif de mon penthouse. J’inséré la clé dans la serrure et je suis étonné de voir qu’elle n’est pas verrouillée.

    Il ne peut y avoir que deux explications ; un voleur est entré chez moi ou bien…

    – Bonjour ma chérie ! Lance l’explication en ouvrant ma porte.

    Elle ouvre grand ces bras pour m’y étouffer avec son parfum expirant l’argent et l’arrogance.

    Ma mère.

    -Vient, entre, dit-elle en me faisant signe.

    Fait comme chez moi, oui.

    – Bonsoir Man ! Gémis-je en avançant vers l’ilot centrale de ma cuisine ouverte.

    Je ne méprise pas du tout ma mère, non ! Bon, j’essayais. De toute mes forces.

    Mais Claudine Bailey a le don d’envahir toute mon existence quand elle le veut et le pire c’est que ça ne date pas du moyenne âge. Seulement depuis son divorce.

    – Oh ! Il est déjà deux heures du matin Diana, me dit-elle avec son ton de réprimande.

    – Et tu es là ! Répondis-je en m’appuyant sur le rebord de l’ilot.

    Je ne lui en veux pas parce qu’elle est entrée chez moi par effraction.

    D’ailleurs, comment elle a fait ? Peu importe. Je lui en veux parce qu’elle était censée être à la réception.

    – Oh chérie, dit-elle en prenant ma joue dans sa main, je n’ai pas pu me libérer assez tôt, tu sais Tokyo est une ville vraiment encombrante et ma traductrice a pris un congé à la dernière minute parce qu’elle a soi-disant contracté un …

    Et c’est parti. Je me verse un verre du champagne que ma mère n’a pas eu la patience de m’attendre pour ouvrir. Ma mère depuis que la connaisse n’a jamais vraiment encourager ce que je fais qu’importe ce que c’est. Depuis ma première remise de tableau d’honneur à la maternel jusqu’à ma remise de diplôme de Columbia. On peut dire que le moyenne âge n’était pas encore terminer.

    – … Diana, tu m’écoutes ?

    Pas depuis Tokyo, non.

    – Bien sûr, dis-je en buvant une gorgé de mon champagne, et elle poursuit.

    Cela fait quatre ans que maman a quitté papa. Enfin, c’est ce qu’ils font croire aux avocats et aux restes du monde. Maman ne sait pas que je suis au courant de la vraie raison de leur séparation. Ce qui est sûr que c’est que maman à mal gérer le divorce. Mais après une multitude de séances avec une multitude le psy, elle a fini pas en épouser un et pas n’importe lequel. Le plus célèbre des psys pour couples et dont le nom m’est toujours aussi impossible à prononcer.

    D’origine asiatique donc naturellement trapu, mignon et insupportablement bavard à mon gout. Cela dit, ils ne doivent pas manquer de sujet de conversation avec ma mère.

    – … bref, je suis désolé d’avoir manqué ta remise de prix ma chérie, dit-elle en s’asseyant devant moi à l’autre côté de l’ilot.

    Je la contemple jacasser, appuyant mon montant sur mon point. Peut-être qu’elle et moi n’avons jamais été proche mais c’est ma mère et je ne l’échangerai pour rien au monde. Bien sûr que je suis frustré qu’elle n’ait pas été à ma « remise de prix » mais après tous, je suis bien habituée, depuis le moyenne âge.

    – Ce n’est pas grave maman, finis-je par soupirer, merci quand même pour mon tailleur bordeaux.

    Elle me regarde avec un air assez nouveau. Je rêve ou elle a les yeux un peu embuer. C’est la première fois que je la vois réprimer des larmes de joie ou des larmes tous cours. Même après avoir su que papa couchait avec sa secrétaire, elle en n’a versé aucune goute. Et s’il a bien une chose que j’admire chez elle, c’est sa capacité de ne jamais perdre la face, de cacher ces rides par une tonne de couche de maquillage pour les masqués.

    À moitié métaphoriquement parlant bien sûr.

    – Bon, reprit-elle en clignant plusieurs fois des yeux pour chasser ces larmes, croix-moi, pour le tailleur ce n’était pas l’envies qui m’en manquais, je t’ai apporté une boite de ces petits gâteaux dont tu raffolais quand tu étais plus jeune.

    Elle tire une boite en carton rose bonbon orner d’un nœud en ruban transparent d’un sac en papier kraft sur l’ilot.

    Et enfin ! Je sais la couleur de la robe que portera Winfrey à son premier gala, cela fait trois heures que je bloque sur la couleur de cette robe.

    Je traverse la cuisine en direction du plan de travail, ouvre le premier tiroir et en sort une feuille et un crayon.

    – Oh Diana, ne me dit pas que tu vas griffonner en mangeant !?

    Je ne réponds pas.

    Une inspiration ne se coupe pas parce que mes gâteaux préférer sont là.

    ****

    Essoufflé sur mon tapis de cours devant l’immense baie vitré de mon appartement. Je lis les postes des sites magazines qui ont été présent à hier soir qui je devais le dire ne me lance que des éloges.

    – Bonjour ma chérie.

    Ma mère sort du couloir menant aux chambres. Habillée en peignoir long de chez H&M.

    – Bonjour man !!

    Elle se prépare une tasse de café, je descends de mon tapis trempé de sueur.

    – Diana. Eiji m’a appelé tout à l’heure et je dois renter à Tokyo avant ce soir, j’allais faire le tour de quelque boutique avant de retrouver Lucinda pour un café, je me demandais si tu pourrais te joindre à nous ?

    Je fais mine de réfléchir même si je savais déjà ce que j’allais répondre.

    – Désolé maman mais j’ai déjà un agenda trop charger pour aujourd’hui, dit-je en prenant une petite mine triste.

    Et non seulement j’ai un agenda charger mais contrairement à ma mère, je ne suis pas la femme d’un riche psychologue qui n’a rien à faire que de dépenser l’argent de son mari et je veux encore moins voir Lucinda De La Hautecour pour un café, cette femme a toujours été…mauvaise, peut-être même encore un plus que moi.

    – Alors on peut déjeuner ensemble alors ? Propose-t-elle.

    – Je ne pense pas non plus.

    Ma mère fronce légèrement les sourcils en signe de méfiance. Elle pense que je l’évite.

    Ce qui n’est pas totalement faux.

    – A moins que tu ne veuille voir ton ex-mari dans un restaurant de A.L ?

    Bien sûr qu’il n’y a pas que ma mère qui a raté ma « remise de prix », mais contrairement au ressentis que j’éprouve pour elle, je ne suis ni surprise ni frustrer quand j’ai eu le message de mon père disant qu’il ne pouvait pas venir.

    – Sans façon chérie, je ne tiens plus à revoir ton père pour restant de mes jours, dit-elle en levant ces mains parfaitement manucurées.

    J’avance vers elle et pioche une pomme dans le panier à fruit au milieu de la table.

    – Tu ne vas quand même pas manger dans ces tenus ?

    – Pourquoi ? Répondis-je avant de croquer un boucher de ma pomme.

    Mon téléphone s’allume et le nom de Cyrus apparaît.

    [Les diamants pour la robe de Clark sont arrivés Boss. Je vais les récupérés à la douane]

    – Je vais prendre ma douche, dis-je en marchant vers le couloir, tu me mets sur le coup pour le mariage de la fille de ton mari, hein ?

    Ma mère m’a dit hier que l’une de mes cinq demi-sœurs japonaises va se marier avec un riche bijoutier indien, quoi de mieux pour me lancer dans l’évènementiel.

    – La fille de mon marie qui s’appelle Mitsua qui est aussi ta demi-sœur; va se marier et toi tu y seras en tant qu’invité non en tant que styliste, elle marque une petite pause, alors, oui je veux bien te mettre sur le coup si tu me promets d’être présente à tous les rituelles.

    Dans l’ascenseur menant au parking sous-terrain, ma mère me regarde d’un air interrogateur. Je connais bien ce regard, elle veut me demander quelque chose que je risque de ne pas accepter.

    – Qu’est-ce qu’il y a ? Demande-je.

    – Eiji organise un gala de charité avec ces collaborateurs à Sacramento dans quelques semaines, il y aura plusieurs célibataires et…

    Je me tourne brusquement vers ma mère.

    – Maman, on en à déjà parler, je ne cherche pas de mari ou quoi que ce soit qui y ressemble.

    – Chéri, tu as vingt-huit ans et tu es toujours célibataire, elle laisse échapper un soupir en posant ces mains sur mes bras, Diana, il est temps maintenant.

    – Vingt-sept et ce n’est pas comme si j’étais seule depuis ma naissance.

    – Et bien c’est tout comme, puisque tu l’ais maintenant, et ce n’est pas par ce que Liam t’a quitté que tu dois rester seule le restant de ta vie.

    Seigneur !

    Pourquoi elle croit que c’est lui qui m’a quitté ?

    C’est vraiment l’image que je projet aux gens; une femme qui ne se fait pas assez confiance pour entamer une nouvelle relation après les tromperies de son ex ?

    Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et nous sortant toutes les deux. Je me dirige vers ma voiture quand maman me retient par le poignet et plonge son regard dans le mien.

    – J’ai laissé une invitation sur ta table de nuit, tu peux emmener un invité, de préférence masculin et je n’accepterai aucune excuse.

    Je n’arrive pas à croire qu’elle s’inquiète autant que ça sur ma vie personnelle.

    – Maman, je ne pense pas que…

    – Aucune excuse Diana, dit-elle en se dirigeant vers sa berline dont la portière est déjà tenue par son chauffeur.

    Je soupire intérieurement. Un invité masculin ?

    Je connais bien assez ma mère pour savoir qu’elle n’a pas dit ça pour que j’ai le choix, c’était une exigence et je devine déjà qu’elle va me trouver une roue de secours pour la soirée ou alors je vais devoir chercher un petit martyre pour une soirée. Je pouf de rire m’entendant penser ça.

    Je trouverai bien une excuse pour ne pas y aller.

    Il est presque dix heures, le soleil de L.A brille de toute sa lumière.

    Je sors de la Rolls Royce que papa m’a offerte pour ma « remise de prix » d’hier soir, habiller de mon look classique de travail ; un haut simple noir à manche t-shirt, pantalon large blanc recouvrant mes escarpins de dix centimètre, lunettes de soleil, cheveux attacher en queue de cheval et sac Hermès.

    En poussant la porte vitrée de la boutique, la caissière de ma boutique lève la tête et me lance un de ces sourires les plus chaleureux.

    – Bonjour Mlle Harington et félicitations.

    – Bonjour Janice, merci.

    Au premier étage, mon équipe est déjà au taquer. Tous concentrer sur leur tâche répartie sur les deux longues tables de travail de part et d’autre de la salle. Je traverse le couloir en remerciant les félicitations et arrive à entrer dans mon atelier personnel au bout de la salle.

    Trois heures plus tard, on toque à ma porte. La tête de Cyrus apparait dans l’entrebâillement de la porte en verre.

    – Salut Boss, je peux entrer.

    – Depuis quand tu demandes ? répondis-je en remettant mon nez dans mon croquis.

    Il s’avance habiller d’une combinaison en cuire synthétique et ces bottes à talon carrée vertigineux.

    – Tu penses que l’équipe d’accessoire pourrai finir ce chapeau à voile avant samedi ? lui demandais-je en lui montrant mon croquis.

    – Je croix surtout que Oprah ne va pas en revenir quand elle verra ta collection automne, dit-il en désignant les six tenus déjà terminer, je t’ai apporté les diamants pour la robe de Clark, il me tend un petit coffret en boit où est inscrit Cartier.

    – J’ai commencé à les chercher en voyant ton message de ces matins.

    – Je peux te dire que Cartier n’a pas ménager ces efforts pour les confectionnés, il m’a fallu toute la matinée pour remplir les montagnes de paperasse que ces petites boules transparentes ont engendrer.

    J’ouvre la boite et…Waouh !

    Cyrus s’affale sur le canapé déjà charger de bout de tissu froisser en face de moi. Mes yeux étaient un peu éblouis par ces merveilles, ce n’est pas la première fois que j’intègre des pierres précieuses à mes créations mais c’est la première fois que je travaille avec des diamants.

    – Il y en a 500 en tout, déclare-t-il en s’adossant au canapé.

    – Oh ! Je vais en faire un prodige de cette robe, murmurais-je sans lever les yeux des pierres.

    – Je n’en doute pas une seconde, marmonne-t-il.

  • Mégatopia – Chapitre 1

    4:30 du matin, mon réveil sonne et son petit écran bleuâtre me fait plisser les yeux. Je me lève péniblement et assis sur mon lit, je regarde longuement à travers la fenêtre en forme cubique. Ma chambre plongée encore dans l’obscurité, seuls les néons des grattes-ciels de la ville, reflètent mon corps couvert de cicatrices, que j’essaie de couvrir tant bien que mal, depuis quelque jours. Je me suis enfin trouvé un boulot dans un bar en bas du quartier, il faut bien que je sois présentable pour mon premier jour. Je regarde le calendrier accroché sur mon mur, “24 mars 3000” et l’humanité n’avait pas l’air d’avoir changé, ou c’est peut-être simplement moi, qui n’a pas changé. Cette réflexion un peu bizarre, car j’en ai pas l’habitude, m’est venue entre deux vols de zotéros après avoir lu ce passage d’un bouquin dans le rayon spirituelle d’une bibliothèque. Il disait  : “vous percevez le monde à travers votre mental” et depuis quelque jours cette phrase revenait souvent dans mes moments de vide, de solitude. Donc la vie n’est en réalité pas cruelle, sombre et horrible ? Mais c’est moi qui suis cruel, sombre et horrible ? Mais peut-être que j’ai raison sur un point, l’histoire de l’humanité, à part ses avancées technologiques, n’avait définitivement pas changé. Les livres d’histoires sont regorgés de guerres qui n’en finissent pas, la soif de l’argent et la domination sur les faibles ont perduré jusqu’à aujourd’hui. Même après la célèbre deuxième guerre mondiale où l’humanité aurait cru pouvoir se passer de la guerre, nous y sommes à notre 60ème guerre mondiale. 

    Je vis seul dans une boîte au milieu d’autres boîtes, dans la plus grande mégapole du pays, Mégatopia. Quoique tu es belle avec tes néons et tes millions de choses à voir et à faire, tu possèdes ta part d’ombre; criminalités, suicides et violences surviennent au quotidien dans les recoins de tes rues dans les quelconque familles ou couples. La preuve que la misère humaine ne peut être cachée et enfouie par tes néons et tes grattes-ciels. Mais c’est bien une illusion n’est-ce pas ? Un rêve ? Puisque c’est mon mental qui… 

    Mégatopia n’est pas en forme aujourd’hui, c’est la pluie qui devrait faire ça et cela lui donne cette ambiance lugubre. Les zotéros qu’on appelait jadis, les “voitures” roulent, ou plutôt, survolent les routes, elles font dorénavant partie du paysage. Les routes, si l’on peut encore les appeler “des routes”, sont simplement des bandes lumineuses magnétiques à couleur changeante selon leur types et les zotéros eux aussi, magnétiques, les survolent à environ 3 mètres de distance, pas plus. Après les nombreux accidents de l’an 2950 où l’on autorisait encore les zotéros à voler à plus de 50 mètres de hauteur, c’est fini tout ça. D’ailleurs, je suis en route pour en voler un avant mon shift, c’est un cas exceptionnel car c’est le matin et puisque j’ai congé demain, je pourrais en profiter pour le revendre à la même heure.

    -Hey Arthur ! Arthur !

    C’était l’un des guetteur qui m’appelait ainsi, je l’avais engagé la semaine passée pour qu’il fasse le guet lors d’un de mes nombreux soirs de vols de zotéros.

    J’essayais de faire semblant de ne pas l’entendre et continuais de marcher.

    -Hey !! Hey ! 

    Il me rattrapa tout de même, le souffle coupé :

    -Tu te rappelles pas de moi ? 

    Il était jeune, je savais qu’il ne fallait pas que je l’engage l’autre soir. Il m’avait contacté après avoir reçu mon numéro depuis un autre guetteur, qui avait travaillé avec moi il y a quelques mois. J’essayais de m’en passer de guetteurs car il faut les payer. Mais j’en avais besoin pour ce coup au centre ville et ce petit jeune était idéale pour me faire un peu d’économie. Ils pullulent à Mégatopia depuis que le taux de chômage a grimpé depuis l’année passée.

    -Ecoute, file vite fait, on ne se connaît pas.

    Je me rappelle que j’avais failli me faire attraper à cause de lui. J’étais en train de voler une zotéro parquée dans une rue cachée. Bon, je savais qu’en l’engageant je risquais gros mais bon, au centre ville, on fait pas son malin et on prend ses gardes. Bref, je l’avais engagé pour l’arnaquer au niveau de la paie, au lieu de le payer 30 millions, je lui donnais 5 millions. Mais puisque c’était son premier coup et qu’il n’avait pas beaucoup d’expérience, il n’a pas vu les deux zotéros de flics passer au loin. Bien sûre, elles se sont arrêtée en face de lui :

    -Alors comme ça, vous vous “promenez” ? le questionnaient.

    -Oui, oui, Mégatopia est assez joli vous savez, en superficie…

    Je me tapa la tête contre la carrosserie, en entendant sa réponse ridicule, digne d’un petit complètement inexpérimenté. Mais pendant qu’il faisait mumuse avec les flics, j’essayais de pirater la serrure grâce à ma sonde électromagnétique. J’entendais cette voix, celle de ce petit guetteur qui ressemblait à celle de nombreuses autres, enfouies dans la mégapole. Il devait être pauvre et faire ce métier pour nourrir sa sœur ou je ne sais quoi, qui vivent sans aucun doute dans des détruits, c’est toujours comme ça de toute façon. Moi j’avais encore de la chance de vivre dans une boîte du 150ème étage d’un immeuble non loin du centre, mais cette pauvreté qui s’est accumulée était à cause de la politique en place, il faut pas se leurrer, plus c’est gros, plus ç’est difficile à gérer. Après que la serrure se déverrouilla, accroupis derrière la voiture, j’attendais que les flics laissèrent tranquille le petit. Je le voyais suer à grosses gouttes avec son sourire gêné et que tout le monde pourrait deviner qu’il était entrain de collaborer avec un voleur de zotéro… mais bon, on a eu de la chance sur ce coup là.

    -Tu me paie quand ? Hein dis ?!

    Il me lâchait pas la grappe,

    -Laisse moi, on se connaît pas.

    Il avait raison, je ne l’avais pas payé. Ca me faisait surtout chier, et je prenais comme excuse qu’il m’avait faillis me faire attraper à cause de sa phrase toute pourrie de ce soir là.

    Puisqu’il continuait à me crier dans les oreilles et qu’il commençait à s’énerver, je lui lança un coup de poing dans la figure, ce qu’il le propulsa sur le mur de la rue. Quelques regards s’arrêtèrent dans notre direction, des regards apeurés ou méprisants. En soupirant, je continua mon chemin en courant, avant que quelqu’un appelle la police.

    Après le travail, j’enchaîne la nuit avec des jeunes venant du réseau bien connu de criminalité de Mégatopia pour sillonner les rues en recherche de couples, de familles ou sans-abris pour les dévaliser et ceux qui étaient dure de la feuille, on les éliminait avec des battes en fer. On se faisait pas beaucoup sur ces coups-là, les cartes de crédit n’existaient plus depuis longtemps et tout se faisait avec les yeux, mes autres compatriotes les arrachaient mais moi je pouvais pas, c’est trop dégueulasse. Mais si l’une des victimes avait des montres ou des bijoux, là on pouvait facilement se faire 100 millions en une nuit. Revendre tout ce qu’on avait volé était une autre paire de manches, il fallait surtout trouver des gens assez bêtes pour les acheter. Sinon, on les vendait sur internet, dans le deep web, qui a su se maintenir jusqu’à nos jours, ce site marche pas assez bien. On va pas se mentir, si mes activités me rapportaient plus, je sortirais de ma petite boîte du 150ème étage.

    Au petit matin, généralement vers Polaska (oui, les heures ont changé et cela équivaut à 4 heure du matin dans l’ère de la période verte). Quand je rentre, je me fais plaisir devant une bonne série TV et quand mes paupières sont fatiguées, je ferme les rideaux quand le soleil se pointe et commence à briller sur Mégatopia.

  • Lorsque la pluie tombe

    Lorsque la pluie tombe

    ​​​​Lorsque la pluie tombe, laissant des traces le long de ma fenêtre, elle emporte avec elle les souvenirs des jours passés.

    Des rayons de soleil transpercent les nuages, illuminant le parquet blanc de ma chambre.

    Dehors, le vent doux murmure sa mélodie, mais mon cœur demeure imperturbable,

    Face au flux incessant du temps qui s’écoule.

     

    Comme un phare solitaire dans la tourmente d’une tempête,

    Comme un vieux chêne, immobile au cœur de la forêt,

    Comme si la neige refusait de fondre,

    Je me tiens là, confronté à la pluie qui tombe lentement.

     

    Chaque goutte évoque un souvenir,

    Chaque rayon de soleil un espoir, une promesse de renouveau.

    Et malgré ce ballet incessant entre ombre et lumière,

    Mon âme reste ancrée, résolue, face à l’inexorable passage du temps.

     

    Ainsi, je demeure, témoin silencieux de cette danse perpétuelle,

    Entre les gouttes de pluie et les éclats de soleil, entre le passé et l’avenir.

     

    Et lorsque les gouttes se tarissent, que la pluie cesse et que le silence s’installe,

    Mon cœur demeure mouillé, comme une petite fille en train de pleurer,

    Alors, je me déverse pour oublier ce cri, auquel moi-même je suis étranger.

     

    Dans cette chambre silencieuse, baignée de lumière et d’ombre,

    Je trouve la force d’accepter l’impermanence de toute chose,

    Et de me fondre, moi aussi, dans le flux éternel du temps.

    Lorsque la pluie tombe.

  • Accident

    Il faisait encore nuit. Le coq chanta. Cet oiseau vit en ville ce qui semble étonnant. Après le chant du coq on entendit l’appel prolongé du muézin à la prière matinale. Il était temps. De se lever et d’aller en voiture aussi vétuste que son propriétaire vers la mer. Il faisait beau là-bas. La mer calme, unie au ciel, la ligne d’horizon presque effacée et soudain comme la preuve irréfutable de la nature divine, le disque pourpre surgissait lentement de la mer. La vision grandiose, éblouissante. Chaque fois ce miracle se produisait comme pour la première fois devant ses yeux. Le soleil quittait sa chambre à coucher au fond de la mer et étalait sa beauté au monde.

    Le vieux admirait souvent la levée du soleil. Un des plaisirs qui lui était accessible. Quand il admirait l’apparition triomphale du soleil il se sentait gratifié par le destin. Le soleil d’abord cramoisi, puis rouge, orange déployant ses rayons loin sur les vagues, puis doré et enfin blanc étincelant.

    Il s’assit au volant. Ecouta attentivement le bruit du moteur. Un léger crépitement semblable au celui du fumeur de longue date. « Nous nous ressemblons ». De nouveaux jeeps reluisants étaient de vraies bêtes puissantes. Quelquefois il avait envie de conduire un tel monstre. Sentir que la bête se soumettait à sa volonté et se lançait d’un coup sur l’autoroute. Et il imagina tout de suite un policier qui ne tardera pas d’apercevoir un tandem étrange : un vieux fatigué de la vie et une jeune bête. Curieux il arrêterait  sans doute la voiture, sauf si la plaque d’immatriculation n’exhibe pas le haut statut du propriétaire.  Alors il faudrait payer…. Le permis de conduire est invalide, l’âge du propriétaire approche l’âge patriarchal. « Le prince Philippe avait conduit la voiture après 90 ans, lui… » – pensa le vieux mais se retint. Lui, il n’était pas le prince, il faut l’admettre.

    C’est bien que sa voiture soit vieille et moche, ne suscitant pas d’intérêt ni chez les conducteurs, ni chez les policiers. Le vieux inspira et partit dans les rues désertes. Voilà le bord de la mer. Il arriva dans le parking d’un petit café. Le sommet du soleil émergeait de la mer. Le jour pointait. Le vieux fit marche arrière sans se retourner. Il savait très bien que personne ne venait pas à l’heure matinale dans cet endroit. Et soudainement il sentit un coup rude. Sa voiture heurta quelque chose, mais quoi ? Le vieux se retourna et découvrit avec effroi qu’un jeep énorme se tint derrière et sa voiture s’enfonça dans la portière de la bête rutilante. Il resta assis un certain temps, les yeux fermés, s’efforçant de ne penser à rien, tout simplement reprendre courage. Il sortit de la voiture, s’approcha du jeep. Ah…. Sa vieille bagnole était capable de porter un coup rude à son adversaire puissant. Quoi faire ? Il n’y avait personne alentour. Pas de témoins de l’accident. Les caméras de surveillance n’étaient pas installés là, le gardien viendrait dans une heure ou plus tard. Il avait largement le temps de disparaître. Ni vu, ni connu. Et les tourments de conscience ? Sa conscience allait se taire ou le dévorer la nuit comme un carnivore affamé ? Le propriétaire du jeep, et du café et d’autre biens n’était pas un homme pauvre. Au contraire. Il était riche, mais oui, riche. Le vieux par contre était pauvre, sa pension misérable le tenait toujours éveillé, examinant jalousement les prix quand il faisait des courses. Il avait peur d’être dupé. Sa devise « rester sur ses gardes » c’était le conseil de son ancien professeur bien aimé russe Timofey Ilitch.

    Il imagina alors qu’un jour au petit matin il voudrait aller au bord de la mer pour admirer la levée du soleil, et qui sait peut être attraper le poisson pour le déjeuner et d’un coup il verrait sa vieille voiture abimée, la portière cassée et personne alentour. Ni vu, ni connu. Le vieux avait pris la décision. Il ferait tout ce qu’il devrait faire. Il suivit le même chemin de retour, les mêmes rues désertes. Revenu chez lui, il organisa une petite réunion. Appela son fils aîné et son grand petit fils. Il leur raconta l’accident, pas pour écouter leurs conseils. Le vieux n’en avait pas besoin il prenait des décisions tout seul. Le fils et le petit fils devraient trouver le propriétaire du jeep, lui raconter tout ce qui eut lieu et proposer de couvrir les frais de réparation. Le fils riposta :

    – Est-ce que quelqu’un t’avais vu ? Tu sais que cet homme est très riche ? Tout le monde le connais et son business aussi. Et s’il faut changer la portière du jeep ? Alors ?  Et encore le propriétaire pourrait informer la police routière et toi, tu as encore un problème. Ton permis de conduire est périmé. Tu l’avais oublié ?

    Le père fixa froidement son fils pragmatique :

    – Ton avis ne m’intéresse pas. Tu y iras et lui proposera ce que je viens de dire. Je n’ai pas attendue son arrivée parce que la phare arrière de ma voiture était cassée et je voulais revenir avant que le trafic devienne très dense.

    Le fils se tut, sachant par son expérience que disputer avec le père était insensé. Il fera tout à sa tête.

    Les pourparlers se passèrent bien. Le propriétaire du jeep connaissait le vieux, mais il ne lui fit aucune concession. Il donna son accord à régler la situation à l’amiable, sans mettre au courant la police routière, sachant par expérience que lui également devrait payer. Pourquoi ? Ils trouveraient la raison, on pouvait en être sûr. La décision était la suivante. Le carrossier du propriétaire du jeep changerait la portière et les frais couvrirait le vieux. Le montant de frais serait définit par le propriétaire de la bagnole endommagée. Le fils ne cachait pas son mécontentement, mais se retint de faire des remarques. Le petit fils semblait indifférent. Son grand-père réglait ses problèmes lui-même et cela lui convenait très bien.

    – Et maintenant, je vais m’occuper de ma voiture, – pensa le vieux.

    Il appela l’électricien le même jour. Le vieux connaissait cet homme depuis longtemps. Dire qu’il appréciait beaucoup le travail de l’ouvrier c’était mentir. Mais comme disait le vieux « il est meilleur parmi les pires ». Cet avis sévère s’expliquait facilement. Le vieux connaissait assez bien le domaine de la mécanique et de l’électricité. Ils se mirent d’accord de se revoir au petit matin. Le vieux vint au garage et trouva l’électricien au travail. Il voudrait se révolter mais ne le fit pas. La pandémie priva la plupart des gens de leur travail, mais son ouvrier était toujours très demandé. Le vieux marcha un peu à travers la petite cour, boitant de la jambe droite malade, il s’assit enfin et commença à donner des conseils : comment faudrait-il réparer la voiture. L’électricien se tourna vers le vieux pour lui expliquer pourquoi il ne pouvait s’occuper immédiatement de sa voiture. Il l’expliquait longuement en racontant en détail, comment au dernier moment il était sollicité par un personnage très important. Il ne pouvait  lui dire non et fut obligé de faire attendre le vieux. Il essaya de l’apitoyer. IL lui proposa d’aller à la cantine et de casser la croûte, « il se peut que le vieux devienne moins exigent et cesse de le torturer par ces conseils ». Le vieux devina que l’ouvrier voulut l’éloigner de son atelier et finit par accepter cette proposition. Il entra dans la cantine et demanda au chef le menu du déjeuner pour les ouvriers. Les côtelettes, les macaronis et la soupe aux lentilles. Le vieux fit la grimace :

    – Je connais vos côtelettes. Vous les préparez sur l’huile moteur. Le garage est tout près.

    Le chef regarda de travers le vieux et rien dit.  Il haussa des épaules.

    – Et les œufs à la tomate tu pourras  cuisiner ?

    – Mais oui, bien sûr

    – Allons tu vas me montrer les œufs, les tomates et l’huile, c’est l’essentiel.

    Le chef alla docilement vers la petite cuisine, ouvrit le frigo sale et montra les produits destinés au déjeuner du vieux. Celui-ci les observa, lut tout ce qu’il était écrit sur l’ étiquette de la bouteille d’huile et prononça son verdict:

    – Je connais cette huile, mon estomac ne la digère pas.

    Le chef serra les lèvres. Le vieux alla aux toilettes, après revint dans le garage. L’électricien était occupé par la même voiture. « Ce bon à rien va mariner ma bagnole jusqu’à demain »

    – Si tu savais, mon cher que je peux appeler ton boss et lui dire carrément ce que je pense de toi et de ton travail. J’attends tes services trois heures déjà. Tu as oublié que c’est toi qui avais fixé l’heure. Nous nous connaissons plusieurs années, mais je n’ai jamais parlé de mes parents puisque je croyais que tu es une personne honnête. Comme je me suis trompé ! Imagine-toi qu’ une des rues principales de notre ville, une ville assez grande, porte le nom de ma belle-mère. Mais oui. Je peux appeler directement ton boss ou bien le maire de la ville et me plaindre de toi ».

    L’ouvrier changea à vue d’œil. Un sourire servile apparut sur ses lèvres. Il essuya les mains, s’approcha du vieux et le conduit vers un vieux fauteuil au coin de la cour. Il appela le garçon, son apprenti et lui commanda du thé de samovar pour le vieux. Celui-ci s’étonna « où pouvait-il trouver du thé de samovar », mais ne fit aucune remarque. L’électricien revint vers la voiture du vieux, examina attentivement la phare arrière. L’ouvrier proposa que le vieux aille lui-même acheter la phare dans le magasin d’en face. Il y avait celles qui sont chères, et d’autres bon marché. Le vieux acheta deux phares toutes neuves pour sa bagnole presque aussi vielle que lui-même. Il pensa que la voiture qui lui avait servi aussi longtemps méritait la récompense, deux phares brillantes. Et après il repeindrait sa voiture. Elle deviendrait comme neuve. Il revint au garage et tendit les phares à l’ouvrier. Il apprécia le choix du vieux , sourit:

    – Tu as acheté les phares les plus chères pour ta vieille voiture, tu pourras choisir les moins chères. Ta pension n’est pas grande.

    Le vieux s’offusqua :

    – Alors si la voiture est vieille on achète les vieilles pièces pour elle ? Moi aussi,  je suis vieux, et alors ?

    L’ouvrier ne voulut pas prolonger la discussion. Le travail battait son plein et dans une heure deux nouvelles phares brillaient sur la vieille voiture. Les phares étincelantes créaient une certaine dissonance. Le vieux pensa qu’il faudrait repeindre au plus vite sa vieille amie, petite voiture qui avait vieilli avec lui. Il choisirait la même couleur que la sienne, surnommée « l’azur ». Quand on prononçait ce mot, toute de suite on pensait au ciel azur d’un beau jour de printemps.

    – Vends-moi ta vieille phare intacte. Tu n’en as pas besoin.

    – D’accord. Quel est ton prix ?

    – 5 manats, la phare ne vaut pas plus.

    – 5 manats, – s’indigna le vieux, se tut, réfléchit un peu. – D’accord. Tiens. Je viendrais dans une semaine. Je vais repeindre ma voiture. Trouve-moi un bon ouvrier.

    Il revint tard. Fatigué, affamé, silencieux. Le fils et le grand fils ne posèrent pas de questions. Le vieux se reposa une semaine et réfléchit. Est-ce qu’il pouvait revenir dans ce lieu qui s’avéra inhospitalier pour lui. Cet endroit néfaste. Confortable sans doute. L’estacade qui s’avançait dans la mer, lieu idéal pour la pêche. Il y avait à côté le café. On peut boire du thé, aller aux toilettes. Le vieux fit tout ce qu’il fallait faire et pourtant il hésitait à y revenir. Si on lui fermait l’accès, à lui, l’aksakal ? Que faire ? A son âge il vaudrait mieux de ne pas venir là où on ne t’attendait pas. Il fallait réfléchir sur la conduite à son âge. Les derniers temps le vieux fut attiré par iPad. D’abord il chercha l’info sur les voitures. De nouvelles modèles, nouvelles tendances. Il était toujours un amateur d’automobiles. Trouva l’info sur la pêche. Quels vers pour quel poisson il faudrait choisir. Et il consulta des cannes à filer différentes. « Parfait ». c’était son mot. Toutes ces merveilles n’étaient pas accessibles  au vieux, à sa bourse. Après il commença à regarder tout. Pendant la pandémie  il s’intéressa aux articles sur le Covid, les médicaments, les conseils des médecins, sur ceux qui étaient revenus de l’au-delà. Il se fatigua énormément. Une fois il avoua à son ancien ami :

    – L’internet est un vrai marécage. Tu te sens englouti très vite et quand tu en sors, tu es tout crasseux. »

    Son ami répondit en hochant la tête d’un air grave  « Allah o dünyasını versin. Əsas budur »[1] Le vieux fixa son ami sans broncher. A leur âge on pense à l’éternité, à l’au-delà, au monde juste où les pécheurs étaient séparés des vertueux. Le vieux, il pensait à autre chose.  « Comment revenir sur la rive ? » Le lendemain il se leva tôt, à 5 heures du matin. Le temps pour la promenade et la pêche. Il prit son courage à deux mains et partit en voiture. Le gardien était à son poste. Il dévisagea le vieux avec méfiance  et le salua tout de même. 

     

    – Je pense que tu m’en veux ; ton maitre t’avait insulté, évidemment. Mais écoute-moi attentivement. Je pourrais m’en aller et personne ne saurait qui avait heurté la voiture de ton boss. Dans ce cas tu aurais dû payer pour la réparation de son jeep. Je connais les gens riches. Ils sont très radins. Moi je les connais, ne t’en doute pas. J’ai vécu une longue vie. Combien d’inventions et de brevets j’en ai ! Et maintenant regarde-moi, ma vieille bagnole  et ton boss. Tu penses qu’il est plus intelligent que moi ? Non, bien sûr que, non. Il est « businessman ! C’est toi qui allait payer si moi n’étais pas venu. Tu dois devenir mon ami.

     

    Le visage du gardien exprimait un travail intense du cerveau. Les sourcils froncés se détendirent, les lèvres serrées commencèrent à esquisser un sourire timide. Le vieux sourit en retour. Il n’était encore prêt pour «o dünyaya»[2]. Il est bien dans ce monde.

     

    Le temps s’éclaircit. Le soleil jeune et éternel sortait de l’océan. Le vieux marchait le long de la rive, en boitant. « J’ai donné une leçon excellente au gardien. Je suis intelligent, il faut le dire sans fausse modestie ». Une automne aux journées ensoleillés l’attendait.

     


     

     

    [1] Que Dieu lui réserve l’autre monde. C’est l’essentiel  

       

     

     

    [2] L’au-delà

     

     

     

  • l’invention mystérieuse

    Au cœur de la ville animée de Tokyo, vit Takeshi, un jeune ingénieur passionné par les machines et les inventions. Il travaille dans une petite entreprise spécialisée dans la conception de robots pour des tâches spécifiques.

    Un jour, Takeshi reçoit une mystérieuse lettre d’un ancien collègue de travail décédé. Dans la lettre, son collègue mentionne une invention révolutionnaire qu’il a cachée avant sa mort. Intrigué, Takeshi décide de suivre les indices laissés dans la lettre pour retrouver cette invention perdue.

    Takeshi se lance dans une quête palpitante à travers les rues de Tokyo, à la recherche d’indices et de pistes laissés par son collègue décédé. Il doit naviguer à travers les quartiers animés, résoudre des énigmes complexes et affronter des adversaires inattendus qui cherchent également à mettre la main sur l’invention perdue.

    Après plusieurs jours d’enquête et de recherche, Takeshi découvre enfin l’emplacement caché de l’invention dans une vieille usine abandonnée en périphérie de la ville. Il trouve un prototype révolutionnaire de robot capable d’accomplir des tâches complexes de manière autonome, ce qui pourrait révolutionner l’industrie de la robotique.

    De retour chez lui, Takeshi travaille sur la finalisation du prototype avec l’aide de son équipe. Leur invention attire l’attention des médias et des investisseurs, propulsant Takeshi et son entreprise sur le devant de la scène technologique. Grâce à son dévouement et à sa persévérance, Takeshi réalise le rêve de son collègue décédé en faisant avancer le domaine de la robotique et en laissant un héritage durable dans le monde de l’innovation.

  • Le chagrin du climat

    Le chagrin du climat

    Sous l’azur parfois trop gris, l’air semble pleurer,
    La Terre, notre mère, commence à suffoquer.
    Les glaces éternelles, larmes figées du nord,
    Fondent en silence, leur tristesse est un trésor.

    Les forêts autrefois, vastes poumons verts,
    Brûlent sous nos yeux, victimes de nos revers.
    Les océans montent, en vagues de désarroi,
    Engloutissant espoir en leurs abysses froids.

    Vent furieux, il hurle sur les champs dorés,
    Témoignant du désastre que nous avons semé.
    Des cyclones en rage dessinent dans le ciel
    Le portrait d’un futur toujours plus cruel.

    Pourtant, l’aube est claire pour ceux qui veulent voir,
    Chaque geste compte, il n’est jamais trop tard.
    Planter un arbre, sauver l’eau, protéger un brin de vie,
    Chaque action forge l’avenir, celui qu’on envie.

    Réveillons nos cœurs, écoutons l’appel,
    Le cri de la Terre n’est pas superficiel.
    Unissons nos forces, changeons le destin,
    Pour que demain respire, pour un monde serein.

  • La vie est une

    La vie est une

    on dit eux

    je dis nous

    sur les places

    dans les rues

    dans la lumière

    dans la nuit

    quelle est cette haine

    crachent les dirigeants

    l’appel cueille ses mots

    dans le sang

    là-bas il coule

    et je saigne avec

    je saigne là-bas

    nous saignons tous ici

    quel est ce sacrilège

    s’indignent les puissants

    nos corps déchirés sur les barbelés

    ma main clouée sur les murs troués

    sur les immeubles éventrés

    sur la chair du monde mort

    vivant

    debout

    je suis nous

    quel sont ces barbares

    excommunient les gouvernants

    le blé la levure et le pain

    je suis

    nous

    debout

    quelles sont ces bêtes

    maudissent les omnipotents

    le vent le pollen et la fleur

    nous sommes je vivants

    partout

    balayer les statues de la haine

    taire les armes de la nuit

    je suis nous

    debout

    pour la vie

    qu’on meurt

    pour la vie

    qu’on nie

  • Les mille mots de la nature

    Les mille mots de la nature

    Dans le murmure du vent, écoute les mille mots,
    Des secrets murmurés par les hauts roseaux.
    Le ruisseau qui chuchote en glissant sur les pierres,
    Porte des histoires d’antan, des légendes éphémères.

    Les arbres, sentinelles de nos forêts ancestrales,
    Raconte en silence l’histoire des temps astraux.
    Leurs feuilles dansent au rythme des saisons,
    Composant un ballet, une douce chanson.

    Le chant des oiseaux, hymne au matin clair,
    Célèbre la vie en l’air, tisse la trame de l’éther.
    Dans chaque note, un espoir se dessine,
    Une mélodie pure qui jamais ne s’achemine.

    Sous la voûte étoilée, la nuit offre son poème,
    Chaque étoile, un mot lumineux qui dit “je t’aime”.
    La lune, en ses phases, narre le cycle éternel,
    De la nature, reine en son royaume charnel.

    La montagne stoïque, dans son manteau de brume,
    Évoque des épopées gravées dans la brume.
    Les vallées résonnent des échos du passé,
    Où fleurs et bêtes sauvages ne cessent de danser.

    La mer, vaste et profonde, psalmodie ses vers,
    Chaque vague un souffle, chaque marée un univers.
    Elle parle de voyages lointains, de terres oubliées,
    De marins audacieux que le temps a emportés.

    Dans le craquement d’un feu de bois, il y a un mot,
    Un réconfort ancien, un avenir plus chaud.
    La cendre finira par dire en tombant au sol,
    Que tout finit et commence, sous le même parasol.

    Écoute donc les mille mots, ceux que la nature dispense,
    Ils enseignent la patience, la beauté, l’essence.
    Car chaque brin d’herbe, chaque grain de sable,
    Racontent une partie de ce monde indomptable.

  • Une lettre déversant mes sentiments

    Une lettre déversant mes sentiments

    [Prénom de ce gros con]

    Je t’écris cette lettre en ne sachant pas réellement si un jour je te la transmettrai. Vois-tu après cet adieu que nous nous sommes échangé sur le pas de ma porte je me suis retrouvée emportée par un flot de sentiments contradictoires.

    D’un côté, j’accepte ton départ sans ressentir une once de peine ; de l’autre je ne cesse de penser à toi. Je pense grandement à nos conversations et cette façon maladroite que tu as certaines fois à t’exprimer qui me fait beaucoup rire je dois dire.

    Ta façon de parler des choses que tu apprécies ou auxquelles tu tiens avec une passion que je trouve touchante. Ta façon de partager ton quotidien par message avec toujours une photo à l’appui. Ta façon de prendre ma main dans la tienne et cette douceur dont tu as toujours fait preuve malgré le statut de notre relation qui n’était basé que sur les plaisirs charnels. Ta façon de me serrer contre toi. Ta façon de prendre de ton temps pour simplement venir me voir en dépit du temps du trajet retour .

    Tous ces gestes et ces attentes étaient peut-être fait pour éviter que tu aies l’impression de m’utiliser et que tu te sentes mal, une façon de protéger ta conscience. Mais ils m’ont tout de même percutés par la sincérité que j’ai pu ressentir.

    D’une certaine façon ta présence et ces moments ensemble me manquent, il ne s’agit pas d’un manque maladif qui me fait souffrir. Je me demande sans cesse ce que tu aurais pu dire ou faire si tu avais été avec moi. J’espère toujours au fond de moi entendre le bruit strident de la connerie ou voir la notification d’un de tes messages. Je ne comprends pas comment j’en arrive à t’écrire une lettre alors que nous nous sommes connus il y a de ça 2 mois mais je ressens ce besoin de t’expliquer ce que je vis.

    Lorsque tu m’as demandé si j’allais essayer de trouver quelqu’un d’autre, je t’ai répondu: “Si ça doit se passer comme avec toi alors non”. La vérité c’est que je ne veux pas essayer, j’aurais l’impression de trahir. Je sais que cela peut paraître ridicule voir dénué de sens , mais que veux-tu.

    D’une façon surprenante dès la première rencontre je me suis sentie comme charmée par ta présence. Et je pense souvent à ce moment où tu m’as regardé dans les yeux en me disant que j’étais plus belle en vrai. Tous ces moments que nous avons passés ensemble, je les revis au quotidien. Et je souhaite pouvoir un jour de nouveau me retrouver à tes côtés. Je ne me vois pas partager ce genre d’intimité avec un autre que toi, même si j’essayais ils seraient fades au possible, sans âme.

    Malgré la rancœur que j’ai pu ressentir après le premier adieu, il a fallu juste que tu sois là pour qu’elle s’efface. Ta présence seule a suffi pour calmer mon aigreur. Je me berce sans doute d’illusions et que tous ces moments ont été sans doute anodins mais j’ose imaginer que tu as été traversé par des sentiments similaires aux miens. La chaleur de ton âme et de ton corps m’ont désarmée, je me suis donnée tout à toi pour ces raisons qui ne s’expliquent pas.

    En lisant ces phrases, tu pourrais te dire que je suis juste une fille qui s’accroche à la moindre attention qu’on lui donne mais je t’assure [toujours le prénom de ce gros con] c’est toi qui m’a touché pas tes actes.

    Cette lettre n’est pas une supplication pour que tu reviennes auprès de moi, même si l’écrire est un geste égoïste de ma part. Au travers de celle-ci je cherche à mettre les mots sur ces sentiments que je vis et t’en faire part. J’aurais aimé partager avec toi les moments les plus futiles comme les plus importants de nos vies.

    Il faut que tu saches que cette lettre n’a pas été écrite en une soirée sur le coup des émotions. J’ai longuement réfléchi pour pouvoir donner les mots les plus justes à mes sentiments pour qu’ils te soient clairs. Plus j’avance dans l’écriture de celle-ci plus je me demande si un jour j’aurais le courage de te la donner. J’ai peur de troubler ce qui s’est installé entre nous .

    Est-il réellement nécessaire que ces mots te parviennent ? Je n’en sais rien.

    Alors oui , tu me manques mais ce n’est pas un manque qui me troue la poitrine. C’est comme s’il s’agissait d’un écho lointain toujours présent en moi qui ne cesse de me parler de toi. Tu as mis le feu à ma mémoire qui inlassablement me ramène à nos conversations et nos gestes. Tous ces sentiments que tu m’as fait vivre du pire jusqu’aux meilleurs je les chéris et je t’en suis reconnaissante.

    Merci d’avoir su égayer une toute petite partie de ma vie.

    Avec toute mon affection,

    Marion

  • Pas la pluie (Impro)

    Pas la pluie (Impro)

    Au plus près de l’inspiration, de l’écriture sonore automatique, de la poésie de l’intérieur impactée par la comète Terre.

    Son non retouché.

  • Le Jour où tu as Guéri mon Âme – Chap. 3 Les Refuges Secrets

    Le Jour où tu as Guéri mon Âme – Chap. 3 Les Refuges Secrets

    Les Refuges Secrets de Jade

    Le port de pêche de The Brightly Stars Island était un endroit pittoresque où les bateaux colorés se balançaient doucement sur les eaux cristallines. Les rayons du soleil baignaient l’endroit d’une lumière dorée, créant des reflets étincelants sur les vagues. Le port était entouré de petites cabanes en bois, chacune abritant des équipements de pêche, des filets et des caisses pour stocker le précieux butin de la mer.

    Lorsque Mélissa et Scorpia arrivèrent, Kael était déjà à pied d’œuvre, occupé à décharger les filets remplis de poissons fraîchement pêchés.

     

    — La pêche a été bonne mon chéri ?

     

    Kael descendit du bateau avec une caisse de poissons : « Les eaux ont été généreuses aujourd’hui. » S’adressant à sa fille : « Scorpia aide-moi, prends les autres caisses. »

     

    Le petit bateau, baptisé « L’Écume de l’Océan » peinte en lettres majuscules blanches sur le côté de la coque d’un bleu azur, évoquait à la fois, la beauté sauvage de la mer et le rêve de Kael, naviguer sur les vagues à la recherche de trésors perdus. Ce bateau, bien entretenu, semblait avoir vécu bien d’innombrables aventures. Ses voiles blanches créaient un contraste avec le bleu profond de la coque.

    Pendant qu’ils travaillaient ensemble, Melissa interpella sa fille.

     

    — Scorpia, ma chérie, tu es allée un peu fort avec Kit.

    — Je veux savoir si elle est digne d’intégrer notre entreprise familiale.

    — Je sais que tu veuilles nous protéger et surtout ta sœur, mais ne sois pas trop dure, je pense que cette petite traverse des moments difficiles.

    — Je m’en suis rendue compte maman mais…C’est juste que… Je ne comprends pas pourquoi Jade ne veut pas gérer le restaurant à mes côtés. Elle a les compétences.

    — Ma chérie, chacun a ses propres rêves et aspirations. Laisse ta sœur suivre ses souhaits.

    Scorpia ne put cacher sa colère. « Quels souhaits !!! Ceux de partir à l’aventure à bord de son bateau qu’elle rénove avec père qui cautionne tout ça !!! Ce restaurant c’est notre héritage à toutes les deux. Jade pourrait le faire grandir avec moi ! »

    Kael intervint tout en restant calme : « Il est important de soutenir les choix de ta sœur, même si cela signifie qu’ils diffèrent des tiens et des nôtres. Le restaurant prospérera sous ta gérance. »

    Melissa posa tendrement sa main sur la joue de sa fille afin d’apaiser ses inquiétudes. « Je sais que cela te préoccupe de savoir qu’un jour ta sœur partira. Tu ne la perdras pas. Ce lien qui vous unit ne sera jamais rompu par la distance. »

     

    Scorpia soupira.

     

    — Allez, jeune fille, viens m’aider, on a encore du travail, tous ces poissons n’attendent pas.

     

    *******

     

    Jade conduisait sa coccinelle hippie, le long de la route bordée de palmiers sous un air musical de « Somewhere Over The Rainbow » de Israel Kamakawiwo’ole.

     

    Elle extirpa Kit de ses songes : « Je tiens à m’excuser pour le comportement de ma sœur. Elle peut sembler dure et autoritaire mais au fond c’est une personne très attentionnée. »

    — Elle cherche juste à protéger sa petite sœur. Répondit Kit en souriant.

    — Un peu trop parfois. Elle va être une patronne plus coriace que notre père.

    — Je trouve génial qu’elle reprenne la gérance. Ce restaurant est toute votre vie.

    Jade soupira et se tourna vers Kit : « Il l’est oui, mais… Scorpia a toujours été la plus responsable de nous deux. Elle veut vraiment faire prospérer le restaurant et c’est tout à son honneur. Elle me veut à ses côtés mais moi… »

    — Tu veux quoi ?

    — Mon père m’a laissé un bateau que je rénove avec lui. Oh, il est en parfait état de navigation mais je veux juste le rendre plus beau et lui donner un nom. Je veux partir voir le monde au-delà de cette île. Ça reste un sujet conflictuel entre ma sœur et moi qui pense que mon devoir est de gérer l’entreprise familiale.

    — Je suis désolée, Jade, d’apprendre que tes rêves sont sources de conflits avec ta sœur. Je sais à quel point suivre ses envies, peut-être très important.

    Un sentiment de tristesse l’envahit, alors qu’elle pensait à tous les rêves qu’Emma ne réalisera jamais.

    Sentant la peine qui pesait sur son amie, Jade préféra changer de sujet. « Je vais t’emmener voir deux endroits magnifiques où j’aime me ressourcer ».

     

    Tandis qu’elles se laissaient transporter par la promenade, partageant des histoires et des rires, le regard de Jade était empli de tendresse et d’affection, révélant son désir de se rapprocher de Kit. La jeune fille fuyait cette connexion naissante, ses yeux se perdaient dans le paysage qui défilait devant elle. Le cœur de Kit était encore prisonnier des souvenirs de son amour perdu.

     

    « Le premier endroit où je vais te mener est un sanctuaire naturel, un lieu de méditation pour moi. L’endroit idéal pour se ressourcer et se connecter avec la nature. »

     

    Son attitude, ses paroles douces, son sourire, sa passion pour l’aventure et pour la magie de The Brightly Stars Island, tout cela créait un mélange complexe d’émotions chez Kit. D’un côté, c’était réconfortant de retrouver certaines qualités d’Emma chez Jade mais d’un autre côté, cela ravivait la douleur de la perte.

     

    « Nous sommes arrivées. Va falloir continuer à pied. »

     

    Les deux jeunes femmes quittèrent la vieille coccinelle et pénétrèrent dans un sentier qui menait au sanctuaire. C’était comme entrer dans un monde enchanteur, où la nature était à son apogée. Le sentier étroit serpentait à travers une forêt luxuriante où chaque arbre semblait raconter une histoire ancestrale. La symphonie des oiseaux tropicaux embellissait l’atmosphère.

     

    Heureuse de lui faire découvrir cet endroit, Jade s’exprima avec enthousiasme. « Bienvenue au Sanctuaire Naturel. Pour y accéder, nous devons emprunter ce petit pont de bois éclairé par des lanternes. Viens, suis-moi. »

     

    Kit, la suivait avec précaution. Chaque pas résonnait sur les planches de bois et la lumière douce des lanternes les guidait jusqu’à atteindre le petit étang du sanctuaire, entouré de rochers recouverts de mousse et de plantes tropicales. L’eau était si pure que Kit pouvait y voir distinctement les poissons qui nageaient entre les galets de couleur. Elle hésita un instant avant d’y plonger sa main.

     

    Jade sourit chaleureusement. « Tu peux, il n’y a aucun risque. »

     

    Lorsque la fraîcheur de l’eau toucha sa peau, la jeune femme ressentit une sensation apaisante.

     

    Le Sanctuaire Naturel était en réalité une toute petite île située au centre de cet étang.

     

    « C’est un lieu de sérénité et de bien-être. Un endroit où l’on peut trouver la paix intérieure. C’est pour cela que je l’ai baptisé The Serenity Sanctuary. C’est mon petit refuge secret. » Jade s’exprima le regard contemplatif et empreint de douceur.

     

    Elle s’approcha des lanternes disposées autour d’elles et tourna une petite manivelle située sous chacune d’elles. A la grande surprise de Kit, une douce lueur commença à émaner.

     

    — Comment fonctionnent-elles ?

    — Ce sont des lanternes à manivelle. Elles sont conçues pour fonctionner sans électricité. C’est un peu comme faire un vœu à chaque fois que j’en éclaire une. Je les ai fabriquées avec mon père.

    — Mais… Pourquoi m’avoir amenée ici ? Pourquoi partager ton refuge secret avec moi ?

    — Parfois, il est agréable de partager un lieu spécial avec quelqu’un qui peut comprendre et apprécier sa beauté. Assieds-toi.

     

    Elles s’installèrent sur des petits hamacs suspendus, faisant face à l’étang, prêtes à savourer la tranquillité du sanctuaire.

     

    — C’est un endroit magnifique, n’est-ce pas ?

    — Oui, c’est merveilleux.

     

    Kit regardait l’étang, les yeux perdus dans les reflets dansants de l’eau, son regard trahissait une certaine mélancolie. Après un court instant de silence, emportée par la sérénité de ce lieu, elle laissa ses pensées s’échapper à voix haute « Emma aurait adoré cet endroit. »

    La mention d’Emma intrigua Jade : « Emma ? Qui est-ce ? »

    Elle hésita un instant avant de répondre, le regard toujours fixé vers l’étang « C’était la personne la plus extraordinaire que j’aie eu la chance de rencontrer dans ma vie. »

    Surprise, d’entendre Kit utiliser le passé, Jade l’interrogea « C’était ? »

    — Elle est partie. La maladie l’a emportée il y a quelques mois.

    — Je suis vraiment désolée d’apprendre cela. (Après un bref instant de silence.) Tu es venue ici pour elle.

     

    Mais la jeune femme resta silencieuse, ses émotions encore trop vives pour les exprimer avec des mots. Dans cet instant de calme, Jade jeta un regard furtif au poignet droit de Kit, enveloppé d’un bandage discret.

     

    « Viens, on va voir The Majestic Falls. »

     

    Les deux amies s’enfoncèrent dans la végétation luxuriante de l’île. Leurs pas résonnaient sur le sol tapissé de feuilles et de racines noueuses. Chaque note de la symphonie vivante transportait Kit dans un état de béatitude. Le chant des oiseaux était une mélodie enivrante, les insectes une percussion subtile qui ajoutait de la profondeur à cette composition naturelle. Elle pouvait apercevoir les couleurs vives des plumages qui s’envolaient parmi les branches.

    A mesure qu’elles avançaient, le bruit de l’eau se fit plus fort, un murmure doux et apaisant qui les guidait. Kit respira profondément, laissant l’air de la forêt tropicale envahir ses poumons. Les doux parfums envoûtants de la nature, mélange sucré de fleurs enivrantes, de terre riche et d’humidité vivifiante, envahissaient ses sens. Son regard perçant scrutait attentivement les alentours. Elle glissait ses doigts le long des frondes délicates des fougères, appréciant la légère texture veloutée sur sa peau. Kit sentait la fraîcheur de l’air comme des baisers légers qui éveillaient chaque centimètre de son épiderme.

    Perdue dans ses pensées, elle sentit une main se poser sur son bras. Elle sursauta légèrement et tourna sa tête pour voir Jade à ses côtés.

     

    « Fais attention aux racines des arbres. Elles peuvent être un peu glissantes par endroit. »

     

    Lorsque Kit entendit le rugissement de l’eau, un frisson électrisa sa colonne vertébrale. Elle s’approcha du bord du bassin, sa respiration s’accéléra légèrement et ses pupilles se dilatèrent. Une lueur d’émerveillement et de surprise dansèrent dans ses yeux. Un léger souffle s’échappa de ses lèvres, comme si, elles avaient été momentanément privées de mots. Son regard se perdait dans les chutes d’eau cristalline. Elle resta immobile un instant. Se laissant imprégner par l’odeur du parfum frais de l’eau tourbillonnante, le bruit apaisant des gouttes qui s’écrasaient sur les rochers et la sensation légère de la brume humide sur sa peau. L’écho du rugissement de la cascade résonnait dans sa poitrine, au rythme des battements de son cœur.

     

    « Waouh… je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi grandiose. »

    Le sourire de Jade s’élargit, heureuse de voir que Kit partageait son enthousiasme.

    « Viens, On va tremper nos pieds. Je t’avertis l’eau est hyper fraîche. »

    Kit se tourna vers Jade, un sourire s’étirant sur son visage et la suivit.

    Elles retirèrent leurs chaussures et basculèrent leurs pieds dans l’eau glacée.

    Kit frissonna. « Oh ! C’est hyper froid !

    — Oui mais ça fait un bien fou.

    Les poissons glissèrent entre leurs orteils, effleurant leur peau et créant une sensation de chatouillement.

    Les deux amies se mirent à rire.

     

    Cependant, derrière cet émerveillement, il y avait cette douleur qui ne quittait jamais Kit, telle une ombre qui planait silencieusement. Emma, était toujours là, présente dans ses pensées, dans chaque endroit qu’elle découvrait. Elle devait apprendre à vivre avec l’acceptation que la beauté du monde pouvait coexister avec la douleur de la perte.

     

    « Allons, nous asseoir sur ces rochers. »

     

    La cascade majestueuse qui chutait en un rideau argenté remplissait l’air de sa mélodie apaisante, une symphonie naturelle qui caressait leurs oreilles.

     

    Kit s’exprima tendrement, comme si son amour perdu se trouvait assise à ses côtés « Emma, regarde ça, c’est… magnifique. »

    — Je suis Jade. Mais je suis sûre qu’Emma aurait adoré cet endroit.

    Kit se sentit gênée par sa méprise et s’empressa de s’excuser. « Je suis désolée. »

    — Ne t’inquiète pas. La beauté de cet endroit peut vraiment vous faire sentir proche de ceux que vous avez aimés et perdus.

    — C’est juste que… c’était le rêve d’Emma de venir ici. Elle aurait tant aimé voir cet endroit.

    — C’est merveilleux que tu veuilles honorer son rêve. Mais tu as le droit de te créer de nouveaux souvenirs.

    Kit prit une profonde inspiration, cherchant ses mots pour exprimer ses sentiments. « Chaque souvenir que je créerai en ce lieu sera empreint de sa présence dans mon cœur et dans mon âme. »

     

    Après un moment de silence, Jade s’exprima « Et si nous allions faire les courses dont tu as besoin. Il y a un petit marché local non loin d’ici. »

    — Je te suis.

  • Minuit

    Minuit

    J’ai pas peur

    Est ce que t’as peur ?

    Le silence emplit la pièce

    Je repose encore la question

    « Est ce que t’as peur ? »

    Des mains surgissent de dessous de ton lit attrapant mes cheveux

    Est-ce que j’ai peur

    Non j’ai pas peur

    Des visages me regardent de chaque coin de ta chambre et tu me demandes

    « Est ce que t’as peur ? »

    Je passe ma main sous l’oreiller mais couteau n’est plus là

    Peut être c’est toi qui l’as pris mais je te repose pas la question

    Et je te dis «n’aie pas peur »

    (et dans ma tête j’avais ces paroles qui tournaient en rond

    I wake and watch you breathing with your eyes closed
    I sit and watch you
    I notice everything you do or don’t do
    You’re so much older and wiser and I
    Wait by the door like I’m juste a kid )

    1 2 3 Le silence revient

    De plus en plus bruyant

    Tu te prépares à un jeu qui ne m’intéresse pas

    Et je te regarde combattre contre le roi

    LE MOI

    En lisant tous ce que tu vois
    En fermant les yeux

    Tu me plonges dans l’oubli

    En les ouvrant

    Tu me sauves de l’ennui

    Je penche vers toi

    Pour arracher les dents creusées d’un démon

    ou d’un amant

    Que tu l’as quitté depuis un an

    ( La chanson commence à danser délicatement avec le silence jusqu’à elle prenne toute la place

    Took the dagger in me and remove it
    Gain the weight of you then lose it
    Believe me , I could do it  )

  • Stale Water

    Stale Water

    Être couvert de sueur, mais pas la mienne.

    Avoir souffert mais pour l’heure, faire des siennes

    jusqu’à oublier toute dignité humaine,

    jusqu’à m’avouer que ma propre vie est vaine.

    Tomber amoureux de l’univers

    et vomir tout ce qui me constitue ;

    Il est douloureux d’être en hiver

    quand la faim de chaleur vous prostitue.

    Avoir le coeur sur la main

    et une plaie béante dans la poitrine :

    N’attendre rien de demain

    que d’évanouir son mal dans la farine,

    et épanouir les mâles dans le plaisir

    comme un parfait démon de luxure ;

    alors enfouir le sale et secret désir

    de rouvrir chaque point de suture.

    Voler les coeurs et faire les poches,

    avec ardeur tenter une approche ;

    Avec audace savoir briser la glace,

    instant fugace où j’oublie où est ma place.

    Laisser les mains sur ma peau de verre

    faire leurs affaires, défaire les miennes ;

    et finalement vivre à l’envers

    jusqu’à ce que ce soit l’Enfer qui me tienne.

    Attendre juste que le sale temps passe,

    et au fond de soi, attendre autre chose ;

    des rêves évadés sans laisser de trace,

    m’oubliant derrière une porte close.