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  • LA LOTERIE DE LA VIE

    LA LOTERIE DE LA VIE

    LA LOTERIE DE LA VIE

    1

    Je ne sais pas très bien

    Ce que je fais sur terre

    Je ne tire pas les bons numéros

    Au café je flippe en solo

    2

    Je n’aime pas les bourgeois

    Je n’aime pas les prolos

    Ce sont tous des radins

    Et pas des rigolos

    3

    Je ne suis pas un loubard

    Je ne rentre jamais trop tard,

    Pas trop tôt non plus

    Juste à l’heure sans plus

    4

    Ce n’est pas une question de boulot

    Même si je n’ai pas tiré le gros lot,

    Pas plus une question d’amour

    Même quand on me dit toujours

    5

    Je n’aime pas trop travailler

    Je vais souvent boire des demis au café

    Y attendre ma bonne fée

    Qui sera belle et que j’aimerais pour de vrai

    6

    Je ne sais pas très bien ce que je fais sur terre

    Faudrait demander à ma mère

    Sur l’eau j’ai le mal de mer

    7

    Je me suis peut-être trompé d’histoire

    Mais je ne vis pas pour la gloire

    Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir

    8

    Il n’y a pas de fumée sans feu

    La mort est toute noire

    La vie c’est toujours ça,

    Même quand on n’est pas heureux

    9

    Il y en a qui se trompe de trottoir

    D’autres qui croient à leur destin

    Moi j’attends le mot fin

    Drôle d’histoire

    10

    Tout ça ce sont des conneries

    J’aime la vie et ses couleurs

    Même quand le ciel est gris

    Ça rime avec envie

    Mais pas avec malheur

    11

    Je ne sais pas très bien ce que fais sur terre

    Dans la vie il ne faut pas s’en faire

    Chienne de vie, putain de mort

    12

    Il y en a qui ont la tête de l’emploi

    D’autres la gueule de bois

    Allez savoir pourquoi

    13

    Je ne sais pas très bien ce que je fais sur terre

    Pot d’enfer,

    Dans la vie il ne faut pas s’en faire,

    Être sur terre et pas s’en faire, quel pot d’enfer !

    Stéphane ESTEDEST – vers printemps 1991

  • Donnez-nous notre glyphosate quotidien

    Donnez-nous notre glyphosate quotidien

    Avec mes légumes au glyphosate

    J’ai définitivement perdu ma rate.

    Ce n’est pas grave, car je cours plus vite

    Pour aller soigner ma gastro-entérite

    Flore intestinale détruite par glyphosate

    C’est normal, car il a été conçu pour ça.

    Je n’ai plus besoin d’aller aux toilettes.

    Super, plus besoin de nettoyer la cuvette !

    Le glyphosate a ravagé mon pancréas

    Encore un organe de moins, hélas !

    Mais non ce n’est pas si grave que ça

    Car je n’ai plus droit au chocolat

    Ma peau semble changer de couleur

    Comme après un coup de chaleur

    Chouette, je vais bronzer plus vite

    Et plus besoin de m’exposer au Zénith

    Merci glyphosate pour tous tes bienfaits

    Sans toi, je n’aurai pas de légumes frais

    Je suis fier de te faire gagner de l’argent

    Même si parfois, je suis un peu souffrant

    Au cours des dernières années, l’Organisation mondiale de la santé a classé le glyphosate (l’ingrédient actif de l’herbicide Roundup) comme cancérigène probable. Cette affirmation a été soutenue par un certain nombre d’études reliant le glyphosate à une variété de cancers, y compris le lymphome non hodgkinien, les cancers du rein, les cancers de la peau et le cancer du pancréas. Lors de réunions subséquentes, le glyphosate, l’herbicide le plus connu au monde, a reçu la deuxième classification la plus élevée de 2A, sur les cinq classifications de la cancérisation des substances.

    Des études de recherche supplémentaires lient le glyphosate au cancer du sein, au cancer de la thyroïde et au cancer du foie. Plusieurs études animales et humaines ont montré que le glyphosate peut causer des dommages cellulaires, des mutations génétiques et des aberrations chromosomiques. Ces types de dommages génétiques peuvent être les précurseurs du cancer. Une étude publiée en 2004 a révélé que les herbicides à base de glyphosate entraînaient un dérèglement du cycle cellulaire.

    Selon les chercheurs, le dérèglement du cycle cellulaire est une caractéristique des cellules tumorales et des cancers humains. L’échec des points de contrôle du cycle cellulaire entraîne une instabilité génomique et le développement subséquent de cancers à partir de la cellule atteinte initiale. Les chercheurs ont testé plusieurs pesticides à base de glyphosate et constaté qu’ils provoquaient tous un dérèglement du cycle cellulaire.

    Le fait que le glyphosate ait été classé comme cancérigène élevé signifie que son utilisation généralisée dans les cultures OGM, comme dessiccateur* des cultures, dans les vergers, la production alimentaire, les terrains de jeux pour enfants, les trottoirs, les routes et les jardins potagers doit être interrompue. Beaucoup ont suggéré d’interdire ce produit chimique très dangereux.

    *procédé servant à éliminer l’humidité

    Gilles Heuline (Grimaud)

  • Qui suis-je?

    Qui suis-je?

    À mesure que le temps passe,

    Je me pose et je pense à demain

    En passant, le temps nous fracasse,

    Je pense au demain où je ne serai plus rien

    J’aime beaucoup écrire et plonger dans mes sentiments

    Les anciens et classiques poètes me réconfortent

    Car, parfois, je me sens seule, je m’assois silencieusement,

    Mais en ces poètes, mes sentiments ressortent

    Sensation bizarre : mon âme a l’air tellement complexe

    J’essaie de me comprendre moi-même

    Je sens qu’il y a trop de zones cachées

    Soit, je me voile la face, soit j’ai des secrets gardés

    C’est des secrets que même moi, j’ai du mal à capter

    Pourquoi ces scénarios et pensées ?

    Est-ce qu’il existe une certaine vérité ?

    Je ne sais plus comment me définir.

    Serait-ce le cas jusqu’à me voir mourir ?

    Il y a des choses que je n’assume pas.

    Je le sais, mais je ne sais pas quoi.

    Mes désirs se cachent sous l’évasion

    Littérature, philosophie, art, culture : voici mon cocon.

    Dans ce cocon, je suis chez moi,

    Je suis contente de retrouver Mozart,

    Finalement, je ne suis pas la seule dans cette « interne cata »

  • La Terre n’est pas plate

    La Terre n’est pas plate

    Il est important de noter que la Terre n’est pas plate, mais plutôt une sphère oblongue légèrement aplatie aux pôles, ce que l’on appelle une sphéroïde oblongue. Cependant, il peut être difficile de convaincre les partisans de la théorie de la Terre plate, car cela relève souvent de croyances fortement ancrées. Néanmoins, voici quelques arguments et preuves scientifiques qui démontrent que la Terre n’est pas plate :

    Courbure de l’horizon : L’une des preuves les plus simples est l’observation de la courbure de l’horizon. Lorsque vous regardez à l’horizon depuis un point élevé, vous pouvez voir des navires ou des bâtiments disparaître en premier au fur et à mesure qu’ils s’éloignent, cachés par la courbure de la Terre.

    Étoiles et constellations : Les étoiles et les constellations que nous voyons dans le ciel varient en fonction de notre emplacement sur Terre. Si la Terre était plate, nous verrions les mêmes étoiles partout. Cependant, les étoiles visibles changent en fonction de la latitude, ce qui est cohérent avec une Terre sphérique.

    Les vols internationaux : Les itinéraires des vols internationaux sont basés sur la courbure de la Terre. Les avions volent sur des trajectoires courbes qui raccourcissent la distance entre deux points sur la sphère terrestre. Si la Terre était plate, les itinéraires seraient beaucoup plus courts, mais cela n’est pas le cas.

    Phases de la lune : Les phases de la lune sont dues à la position relative de la Terre, de la Lune et du Soleil. Les phases de la lune que nous observons sont cohérentes avec une Terre sphérique.

    Les éclipses lunaires et solaires : Les éclipses lunaires et solaires sont des phénomènes qui se produisent lorsque la Terre, la Lune et le Soleil s’alignent de manière spécifique. La forme des ombres projetées pendant ces éclipses est en accord avec une Terre sphérique.

    Photos de la Terre depuis l’espace : Les nombreuses images de la Terre prises depuis l’espace montrent clairement sa forme sphérique. Ces images ont été capturées par des astronautes, des sondes spatiales et des satellites.

    La gravité : La force de gravité agit de manière uniforme sur toute la surface de la Terre, ce qui serait difficile à expliquer si la Terre était plate.

    Pendule de Foucault : Le pendule de Foucault est un dispositif qui démontre la rotation de la Terre. Il oscille dans un plan fixe tandis que la Terre tourne sous lui.

    Les fuseaux horaires : Les fuseaux horaires sont basés sur la rotation de la Terre. Si la Terre était plate, il n’y aurait pas besoin de fuseaux horaires.

    Il est important de noter que la science moderne et l’observation empirique fournissent de nombreuses preuves solides en faveur de la sphéricité de la Terre. Les théories de la Terre plate sont largement discréditées et ne sont pas soutenues par la communauté scientifique. Cependant, il peut être difficile de convaincre ceux qui adhèrent à de telles croyances, car elles sont souvent basées sur des convictions personnelles plutôt que sur des preuves scientifiques.

    Gilles Heuline (Grimaud)

  • ASSIS A CETTE TABLE

    ASSIS A CETTE TABLE

    ASSIS A CETTE TABLE

    1

    Peu à peu à la vie

    Tu souris

    De si belle façon

    Qu’il n’existe pas de contrefaçon

    2

    Je me souviens pourtant

    D’un si lointain printemps

    Où ta figure blême

    Ne disait pas le mot aime

    3

    Maintenant que tu es là

    Juste devant moi

    Cela ne suffit pas à te mettre en émoi

    Et moi,

    4

    Je voudrais que ce sourire

    Que tu décoches tendrement

    Nous pousse à partir vers de nouveaux entendements

    5

    Ta main que déjà je touche

    Est un joli commencement

    Aux murmures de ta bouche

    D’un baiser j’offre un doux pansement

    6

    Mais sans l’ombre d’un regret

    Ne partons plus avant

    Quittons ce plaisant sonnet

    Sans regarder nos sentiments

    7

    Ecoute la musique dans ce bar,

    Entends-tu se mélanger les voix des clients

    Tu sais il n’est pas trop tard

    Assis à cette table

    8

    Que nos pensées cavalent doucement

    Ton sourire, tes mains que je touche

    Les murmures de ta bouche

    Assis à cette table

    9

    Cette nuit dans la tiédeur de ta maison,

    Reviendrons-nous vers ce plaisant sonnet ?

    Stéphane Estedest – vers février 1991.

    P.S. : cette scène est l’emboitement de plusieurs histoires vraies qui se sont passées ainsi – Cela aurait aussi dû se passer ainsi en une seule fois, mais comme toujours un élément perturbateur a détruit ce moment de bonheur. Et ce n’était pas la première fois qu’il déviait ainsi mon destin. Il ne fera plus, il est mort.

  • Le coquillage

    Le coquillage

    C’est un délicat coquillage, c’est un fragile coquillage

    Que jettent à mes pieds transis les vagues sauvages,

    Et je te l’envoie aussitôt, pour que ses lèvres nacrées

    Chuchotent à ton oreille ciselée que mon cœur est vrai.

    Il te rappellera comment au bord de la mer ensoleillée

    Se déroulaient les heures que nous partagions.

    Il y a un baiser pour toi sur ses lèvres vermillon

    Que mes propres lèvres aimantes y ont déposées.

    Dans la main d’une dame, il sera bien installé,

    C’est aussi mince qu’un pétale de rose rouge.

    Pourtant, il contient le cri de douleur de la mouette,

    Et le rugissement de la marée et le récif fouetté.

    Dans une immense grotte de granite, la mer puissante,

    Telle ma passion pour toi, peut trouver une place.

    Pourtant ce frêle et beau coquillage que je t’envoie

    Est trop petit pour contenir tout mon amour pour toi.

    Gilles Heuline (Grimaud)

  • Ma très chère

    Ma très chère

    Je t’écris une lettre dans l’espoir que là où tu es, tu pourras la lire.

    C’est pour te dire que j’ai beau mourir, je ne t’oublie pas !

    Même mis si bas, sans cœur qui bat,

    j’arrive encore à t’aimer !

    Je ne peux combler le vide que tu as laissé…

    Même sous terre,

    je ne peux me taire !

    Alors, je t’écris une lettre dans l’espoir que là où tu es, tu pourras la lire.

    C’est pour te dire que l’envie de revenir

    fait son effet !

    Je veux que tu saches que je ne suis pas en paix,

    ton absence me tourmente !

    C’est moi qui suis mort, mais, c’est toi qui me hantes !

    Tout ça pour dire à quel point tu me manques.

    Alors, je t’écris une lettre dans l’espoir que là où tu es, tu pourras la lire.

    J’aurais voulu te dire, à quel point je t’aime,

    avant que la mort m’entraîne !

    Et dans une dernière peine,

    Je t’écris une lettre dans l’espoir que là où tu es, tu pourras la lire.

    Celui qui t’aimais de son vivant.

  • Au bord de la falaise

    Au bord de la falaise

    Sophie, complètement désespérée, s’est assise au bord de la falaise abrupte.

    Quelques instants avant, elle n’a pas tenu compte du panneau annonçant le danger.
    Elle a enjambé la barrière de sécurité et maintenant elle est au bord même de la falaise.
    Au-dessous d’elle, les vagues s’écrasent contre les rochers avec une telle violence qu’elles recouvrent ses jambes d’écume.
    Ses bottes en cuir, ses préférées, s’en trouvent abîmées. Mais cela n’a pas d’importance, elle n’en aura bientôt plus besoin.

    Au bord du précipice, son hésitation ne fait aucun doute.
    Elle en a assez de la vie en général et de sa vie en particulier.
    Sophie a essayé tant de fois de changer les choses, de faire autrement.
    La plus belle victoire pour elle aurait été d’avoir une journée un peu plus supportable, ne serait-ce qu’une fois.
    Mais Sophie en revenait toujours à l’échec, au blâme, à la honte et à la culpabilité.

    Elle n’en pouvait plus et il n’y avait qu’une seule façon de s’échapper de cet enfer qu’était sa vie.

    Sophie essuya ses cheveux humides et son visage. Si quelqu’un avait été là pour la voir, on aurait pu lui pardonner de penser qu’elle pleurait. Mais ce n’était pas le cas, ces larmes étaient taries depuis longtemps.
    Son visage ne montrait aucun signe d’émotion, juste de la résignation sur ce qu’elle avait à faire.

    Elle s’assit et regarda les mouettes crier et plonger dans l’océan pour en ressortir avec un poisson.
    Elle pensa un instant qu’elle avait aperçu un phoque au loin. C’était possible, car des marins en avaient signalé dans la région.

    Qu’attendait-elle ?
    Sophie se posa cette question, et la seule réponse qu’elle put trouver était que la mer n’était pas encore assez haute.
    Il lui serait plus facile de sauter quand elle verrait de l’eau sous elle plutôt que des rochers qui briseraient son corps.
    Son seul véritable souci était que la mort soit instantanée, elle ne voulait pas agonir pendant de longs instants.

    Perdue dans ses pensées, Sophie n’avait pas remarqué l’arrivée d’un chien, pas avant qu’il ne se soit allongé à environ un mètre d’elle. Lui aussi regardait tristement la mer. Sophie a essayé d’ignorer sa présence, mais elle avait toujours eu une empathie extrême pour les animaux et celui-ci semblait particulièrement, mal en point depuis longtemps.

    Elle regarda le chien et le chien tourna légèrement la tête vers elle. Ne bougeant pas, il gémit, et Sophie ne put s’empêcher d’être émue. Elle tendit doucement la main vers lui, un berger allemand, qui était complètement sous-alimenté. Elle pouvait voir des blessures sur son flanc droit et son dos. Des plaies qui s’étaient infectées faute de soins.

    Devant cette scène, Sophie a retrouvé sa voix.
    — Viens ici, mon brave, je ne te ferai pas de mal. Je te le promets.

    Le chien la regarda avec une telle tristesse, mais il ne bougea pas, pas avant quelques minutes. Il se dirigea vers elle de quelques centimètres, puis de quelques centimètres encore. Sophie toucha son flanc, en prenant soin de choisir un endroit non meurtri.

    Le chien tremblait sous ses caresses.
    De toute évidence, il aspirait au confort, mais en même temps, il souffrait de blessures physiques et morales.
    Tout comme elle, pensa Sophie, ses cicatrices internes n’étaient pas visibles.
    Elle serait patiente avec lui. Après tout, elle n’avait plus rien d’autre de prévu.

    Le berger allemand s’est rapproché et c’est assis juste à côté de Sophie. Leurs flancs se touchaient, puis il a lentement posé ses pattes et sa tête sur ses genoux. Visiblement épuisé, le chien sombra dans un profond sommeil, tandis qu’elle continuait de regarder la mer.
    Était-il mort ?
    Malgré les douces caresses, le berger n’avait pas bougé depuis un certain temps.

    Soudain, Sophie fit un pacte avec le destin.
    Si le chien se réveillait, elle le ramènerait à la maison. Elle lui montrerait qu’il y avait des gens dans le monde qui se souciaient vraiment des autres. Mais si le chien mourait, Sophie l’amènerait avec elle dans sa chute mortelle.

    Les blessures sur le corps du chien l’ont mise en colère. Les gens pensaient qu’ils étaient si supérieurs, que la vie d’autres créatures n’avait tout simplement pas d’importance. La colère a été remplacée par le chagrin, et finalement des larmes qu’elle pensait avoir séchées depuis longtemps ont commencé à couler sur son visage et sur la tête du chien endormi.

    Il y eut une agitation, un mouvement inattendu.
    Sophie baissa les yeux. Le berger allemand la regardait avec des yeux tristes et compréhensifs. Puis il se releva péniblement et lécha les larmes de Sophie.

    Fatigués, battus, mais résolus, la femme et le chien se sont enfin levés.
    Avant qu’elle n’ait le temps de changer d’avis, Sophie passa par-dessus la barrière pour s’éloigner du bord de la falaise. Le chien marcha lentement et péniblement à côté d’elle.
    Il n’y aurait aucun moyen d’échapper à la douleur, ni pour l’un ni pour l’autre, mais ils se soutiendraient, prendraient soin l’un de l’autre, et peut-être que cela suffirait.

    Gilles Heuline (Grimaud)

  • Des yeux d’orge et d’anis 💌

    Des yeux d’orge et d’anis 💌

    Il faut imaginer des yeux d’orge et d’anis
    Des lèvres de bonheur, un parfum de réglisse
    Le sourire esquissé d’un genre de marquise
    Sur un bout de papier emporté par la brise.

    Il faut imaginer des saillies truculentes
    Dans un grand corps brûlant reflété par les lampes
    Imaginer sa griffe arrachant votre pouls
    Dans un cri haletant quelque part aux mois d’aoûts.

    Reconnaissez enfin que ses doigts de métal
    Sont une pluie de l’âme en ce monde infernal
    Qu’il faut être soit fou soit tout simplement moine
    Pour ne pas les saisir dans une immense poigne.

  • BIEN PLUS VIOLENTE

    BIEN PLUS VIOLENTE

    BIEN PLUS VIOLENTE

    Je t’aime encore,

    Encore!

    Le temps perdu

    Perdu !

    Ne se rattrape jamais,

    Jamais !

    Je voulais seulement t’entendre,

    Bien plus violente –

    Que dire de plus ici-bas

    Que tout cela ne rime pas

    Je t’aime encore,

    Encore!

    Je me rappelle tes yeux,

    Si tu me voyais

    Je t’appellerais de tous mes vœux

    Toujours encore

    Encore!

    Je t’aimerais

    Que dire de plus ici-bas

    Sinon que tu ne m’aimes pas

    Si je te vois

    Te vois !

    Plus jamais je n’aimerais, je n’aimerais !

    Je voulais seulement t’entendre

    Bien plus violente !

    Que dire de plus ici-bas

    Que tout cela ne rime pas

    La vie est si courte,

    Si courte !

    Ma détresse et ma faiblesse

    Ne font qu’une

    Une !

    Ta main dans la mienne,

    La mienne !

    En un instant passe le temps

    Le temps !

    Que dire de plus ici-bas,

    Que tout cela ne rime pas

    Et que tu ne m’aimes pas.

    Stéphane Estedest – retranscription début 1990

  • *****  Cesária  *****

    ***** Cesária *****

    *****  Cesária  *****

    *

    Petit pays tu l’aimes beaucoup

    Du fond des mornes sans tes sandales

    Ta voix m’envoûte comme Vaudou

    Et je frissonne quand elle m’enlace.

    *

  • *****   Réflexion   *****

    ***** Réflexion *****

    *****  Réflexion   *****

    *

    Un beau jour ou peut-être une nuit,

    Pas n’importe où, pas n’importe quand,

    Je baillais sur le sens de ma vie,

    Chevauchant goulûment l’ordinaire

    En absorbant les yeux mi-clos la becquée.

    *

    Néanmoins,

    *

    Lové sur l’oreiller des illusions

    En tissant la trame de l’évidence,

    J’ai cru, gavé de certitudes, enlaçant l’éveil,

    Toucher du doigt l’arcane et son énigme.

    Je bâille encore sur le sens de ma vie.

    *

    blueway.now [at] protonmail.com

  • Les larmes de miel 🍯

    Les larmes de miel 🍯

    Si vos larmes de miel achalandent nos cœurs
    Sous notre peau de sel se hissent des douleurs
    Que les meules défont, que les houles ruminent
    Une peine infinie que nos ciels gris fulminent.

    Depuis que vous dormez dans vos draps de sultanes
    Votre astre veille au grain comme les vieux platanes
    Et en donnant la vie vous avez fait de nous
    Des âmes en sursis, condamnées au courroux.

    C’est ainsi qu’en partant vous faites de la vie
    Un long foisonnement de tristesse et de pluie.

  • Le Mystère

    Le Mystère

    Ce Mystère, enfant il me traversait de manière brute sans préavis.
    Il me plongait dans ses méandres me rappelant des mémoires oubliées.
    Un petit être dans un monde si vaste et si riche.
    Mais avant tout, et surprenant, un refuge.

    Adolescent, une promesse au plus profond, une quête de longue haleine, jonché d’erreurs et d’oublis parfois, et bien d’autres choses. Mais toujours cette recherche, cette promesse.

    Aujourd’hui, un désir noble et profond, aussi grand qu’il soit, nous est toujours offert.
    Préparer à arpenter un territoire sans frontière.

    Source photo

  • TEXTE DEFINITIF DES BRIBES

    TEXTE DEFINITIF DES BRIBES

    TEXTE DEFINITIF DES BRIBES

    1

    J’aurais tant aimé

    Revoir mes yeux s’étincelés

    Mais ce destin s’en est allé

    Seul, cette nuit, dans ma mémoire je t’ai retrouvée

    2

    Une lourde pluie tombe sur cette île

    Des hordes de froid dansent sur le béton

    J’écoute chanter le temps

    Mais je m’ennuie si souvent*

    3

    De la démarche surannée des années écoulées

    Il ne reste que des souvenirs aigris

    Soigneusement mastiqués sous les dents acérées

    Où les caries dentaires ont depuis longtemps creusées

    Avec le présent blessé

    D’affreuses cavernes d’un hideux sombre passé

    Sur l’émail étincelant d’origine

    4

    T’ais je connue ?

    Ta mémoire m’a oublié

    Je passe près de toi inconnu

    Comme un passant fatigué

    5

    Jadis avons-nous vécu ?

    Bien loin de toi maintenant

    Je décharge mes accus

    Dans un lointain firmament

    6

    Mes yeux qui n’attendent plus le sommeil

    Regardent là-bas cette lumière

    Le soir qui tombe,

    La nuit qui vient,

    Là-bas cette lumière qui me parle

    7

    Déjà essoufflé je tire sur ma clope

    Et bois une chope,

    Ce soir la nuit sera blanche,

    Pourtant mon paddock est si confortable,

    Cette lumière là-bas qui m’attire

    Un café oublié –

    Ne rentre pas trop tard –

    Il te faut dormir –

    Trop de nuits sans sommeil

    Le jour qui déjà s’éveille

    Le jour est si sombre

    Et la nuit sera blanche

    8

    Si tu savais,

    Cette vie est si étrange

    L’enfer est sur terre,

    Un jardin d’Eden pousse dans mon cœur,

    Ma main tremble et la nuit me fait peur.

    Stéphane ESTEDEST – retranscription vers automne 1989

    *le vers est authentique et date de mars 1988