Parce que nous avons vécu longtemps dans l’impossible, nous battant contre des morts, le moral au plus bas, déchus de nos propres valeurs, le cœur vide de l’autre, dans des croyances anéanties, et l’impossibilité d’un contact, nous voilà ternis par nos propres démarches, et que reste t-il de nous ? Rien !
Les pieds dans l’herbe n’auront pas suffit à nous sortir de notre propre boue, chaque jour un peu plus, luttant contre la vie, sans accepter un seul moment de bonheur.
S’unir !
Il aurait fallu s’unir un instant pour retrouver l’odeur de la peau, et qu’enfin la pensée s’apaise pour laisser place à la découverte du monde, là, devant nous.
Mais non ! Continuant à labourer le néant, combattant de l’abstrait, de l’imaginé, inventé pour notre propre malheur, nous luttions contre nous, contre notre propre vie, marchant à l’envers de l’amour, avec le vertige au bout des doigts, loin de la lumière.
De ces années profondes dans le noir de l’absence et du vide, nous restions dévisagés, anéantis. Et rien ne pouvait plus dépasser le fait d’être là, résignés, avec, par petits moments, l’espoir, comme la fée des contes galopants, même si nous restions encore avec la mort comme compagne, car nous savions qu’il fallait traverserla déchirure pour arriver à la chair et au sang, afin que le cœur puisse rebattre d’une manière ou d’une autre, même mal, mais rebattre.
Alors,me voilà, guerrier et conquérant, votre refus, n’aura que le pouvoir de briser mon épée, il n’aura pas mon coeur. J’ai parcouru pour vous de si longs chemins, me suis mille fois brisé les os et aujourd’hui encore je fonce droit sur vous vous offrir cet amour qui n’attend pas de retour. Donner, donner encore, donner toujours, pour qu’enfin s’estompe la peur des vagues que je braverai pour vous tel un marin fou, les bras tendus vers le ciel, attendant le jour du répit.
Nous ! Nous irons de l’avant, vainqueurs, remplis d’amour, de joies profondes, nos cœurs battants encore et encore, nous rirons à nous en péter les tympans, car ici, les secousses amoureuses sont violentes et notre espoir reste fort. Oui, nous y allons confiants de ne plus en revenir de ce bonheur que nous partagerons à l’infini.
Toi ! Moi ! Nous ! Ensemble ! L’accord est plus que majeur ou altéré, il est augmenté.
Nous avons les mains moites de l’amour qu’elles portent, de cette tendresse folle et de nos têtes vides. Vides ! Laissant place au cœur, au débordement comme un feu d’artifices. Et, sachez le bien, le bouquet final sera brillant, détonnant ! Rien ne cessera plus ! Nous jouirons l’un dans l’autre, enfin, sans limite.
Les masques à terre, nous serons nus à l’intérieur de nous, de la présence récompensée de chaque instant, de ces moments jouissifs où tout est beau, enfin beau, enfin !
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