Karnet De Route #2

C’est l’histoire d’un festival…

Je ne suis pas Ă  l’origine de Kustom Workshop, au dĂ©part, il y avait Christophe et Mel, rencontrĂ© lors d’une magnifique mobilisation contre le port du gilet jaune Ă  moto… Pour la faire courte, un nombre incroyable de motards avait rĂ©pondu prĂ©sent Ă  l’appel de la FFMC, terminant devant le parlement EuropĂ©en et amenant le BusOfficiel Ă  devoir traverser les voies de tram pour pouvoir se dĂ©pĂŞtrer… Bus qui finira embourbĂ© sur les deux voies, mettant ainsi un terme Ă  toute circulation, et qui permettra par la suite au comitĂ© d’être reçu pour exposer ses revendications. Christophe en profitera alors pour distribuer ses cartes de visite, nous faisant, le groupe de potes en Sportster que nous Ă©tions Ă  l’époque, dĂ©couvrir l’univers de Kustom Workshop… Ce sera le dĂ©but d’une aventure folle, avec plus tard la dĂ©couverte de Punta Bagna, Pèlerinage annuel de la Kustom Culture EuropĂ©enne, rides Ă  gogo et trips en tous genres. Après une annĂ©e de collaboration, je reprendrai la tĂŞte de KWS au 1er janvier 2019 et me rendrai Ă  mon premier festival qu’il n’est pas nĂ©cessaire de nommer.

Il n’Ă©tait certes pas Ă  la hauteur des attentes de beaucoup d’après les avis des clients, mais il n’est pas donnĂ© Ă  tout le monde d’organiser quelque chose, et malheureusement aujourd’hui, il est bien plus facile de la ramener dernière un Ă©cran que de se sortir les doigts pour se lancer et faire quelque chose. Merci donc aux organisateurs qui se reconnaitrons sans doute et bravos Ă  eux, j’ajouterai de plus que ce n’est vraiment pas le pire truc auquel j’ai Ă©tĂ© amenĂ© Ă  participer… Les trucs fait Ă  l’arrache Ă©tant lĂ©gion.

Bon, pour ceux qui ne me connaissent pas, sachez que lorsque j’ai unei dée en tête, je l’ai rarement ailleurs, donc lorsque l’on m’a proposé un festival sur fond de Kustom, de concert et d’éclate, je n’ai pas hésité une minute. Mon pote Corentin de Kick My Oldie ayant intégré l’évent pour s’occuper de la communication et de la vidéo, on décidera  de se faire ça ensemble… Putain, deux  débutants dans le monde de la Kustom Kulture incapables de garder nos pièges en l’état plus de 2 mois, qui partent ensemble sur un festoche sans aucune expérience… Il était impossible que ça se passe mieux que toutes nos aventures mécaniques… (La plus célèbre d’entre elle étant celle ou Corentin tentera d’accoupler un hot rod de 34 avec une cox de 65 lors d’une erreur de passage de vitesse, et sans doute beaucoup trop de Côte du Rhône… Je n’ai évidement pas de preuve photographique de l’incident disponible, je mets donc ça sur le compte de la honte… )

Donc on décide d’emmener le shop, les accessoires, la tonnelle, tables, alcool divers et varié (très importants), nos deux bécanes (MonFat de 91 et son Shovel de 73 sur cadre rigide) le matériel photo,Ronin, Drone etc, le tout dans une camionnette longue benne louée pour l’occasion.

Premier problème : Pas de rampe. A l’époque on Ă©tait sacrĂ©ment Ă  l’arrache (ça n’a pas spĂ©cialement changĂ©, c’est un art de vivre, enfin ça m’arrange surtout de voir les choses comme ça) et c’est gĂ©nĂ©ralement le truc dont tu te rends compte au cul du camion, un assemblage rudimentaire de planches ferra l’affaire, et malgrĂ© les bruits suspects et le serrage de fesses, ça rentrera tout seul. On prend la route pour Kustom Workshop, pour ce qui deviendra le plus gros tetris de notre vie, en tentant d’épargner nos bĂ©cane.

Epargner nos bĂ©canes… c’est encore aujourd’hui le cadet de nos soucis parce qu’on est d’accord hein, elles sentent l’essence, elles rouillent, elles fuient et elles sont moche – enfin tout est toujours question de point de vue – mais elles roulent et c’est lĂ  tout l’intĂ©rĂŞt. J’entend souvent aussi que ça tombe en panne plus que de raison, c’est sans doute vrai mais ce sont des pannes gĂ©rables, qui n’ont pas besoin d’une valise diagnostique et du PIB du Burundi pour ĂŞtre rĂ©glĂ©, et puis ça me fait des histoires Ă  raconter)

Enfin en bref on tasse bien, tellement bien qu’on est obligĂ© de se mettre Ă  deux pour fermer la porte et on prend la route pour arriver en dĂ©but de soirĂ©e, on s’installe, tonnelle, dĂ©co, cintrage des fringues et dĂ©barquement des motos (toujours en serrant les fesses).

C’était donc parti pour une installation en bonne et due forme, et, une fois posĂ©, l’alcool et la fatigue aidant, on s’endort comme des clodos dans la camionnette, faute de mieux. Confort spartiate qui vous Ă©clate le dos en 3h de nuit, remontĂ©es acides, digestion anarchique due Ă  un repas pris sur le pouce (et sans doute du encore une fois, Ă  trop de CĂ´tes du RhĂ´ne) et ronflements tonitruants auront raison de nous (Bien Ă©videment sur fond d’engueulades toute la nuit Ă  propos de qui saoule le plus Ă  ronfler) on se rĂ©veillerac omme d’hab Ă  se faire la gueule comme un vieux couple et on se dĂ©tendra quelques instants plus tard devant un cafĂ©/clope agrĂ©mentĂ© des restes de la veille… Les potes, les frangins, les bros, c’est comme une histoire d’amour, ça se kiffe, ça se dĂ©chire et ça se rĂ©concilie, (ou pas) mais ça fait partie du jeux, et ce sera sans doute le sujet d’un prochain Karnet de route.

Bref le festival donc, puisque c’est le sujet principal ici, s’ouvre sur un nĂ©ant d’activitĂ©s, les touristes affluent grâce Ă  une communication de qualitĂ© mais se retrouvent rapidement Ă  s’emmerder… Il n’est pas donnĂ© Ă  tout le monde d’organiser ce genre de festivitĂ© (et loin de moi l’idĂ©e de jeter la pierre aux organisateurs, le but est surtout de montrer que rien n’est simple dans la vie, et que ce n’est qu’en rĂ©alisant les choses qu’on s’amĂ©liore), mais rapidement, le manque d’activitĂ©s sur le site, les grands espaces vides laissant penser qu’il manque des exposants, un système de paiement sur les stands complètement aux fraises auront vite fait d’excĂ©der les biker habituĂ© de burns,  stunt, concerts en journĂ©es, et bike builders/prĂ©parateurs  et activitĂ©s en tout genre… Qu’à cela ne tienne, nous sommes prĂ©sents, autant en profiter, les discussions et rencontres vont bon train, le business n’est pas si mal et les apĂ©ros s’enchainent…

C’Ă©tait sans compter sur l’arrivĂ© de ma mĂ©tĂ©o prĂ©fĂ©rĂ©e… De la pluie et un vent Ă  dĂ©corner les cocus… avec les rafales de vent, on ne sera pas moins de 5 Ă  s’agripper aux pieds de ma tonnelle en 6 par3 pour Ă©viter de terminer dans un Zap sur You tube… Je ne remercierais jamais assez le type fort sympathique du stand voisin, un gars sacrement costaud d’environ 150kg, ancien lĂ©gionnaire, prĂ©sent rĂ©gulièrement Ă  MĂ©crin et que beaucoup ont connu mais dont j’ai rĂ©cemment appris le dĂ©cès Ă  cause de ce virus de merde. De lĂ  ou tu nous regarde, je te salue l’ami et te dĂ©die ce texte (dĂ©cidĂ©ment l’écriture des Karnets de route ne m’auront jamais autant fait rĂ©aliser Ă  quel point la vie est prĂ©cieuse et fragile)

Donc Ă  5 Ă  s’agripper aux pieds de cette fucking tente comme Ă  la vie, on tient bon, les bourrasques s’engouffrent, nous levant de temps Ă  autre, enfin pour les plus lĂ©gers, mais le toit, lui, en dĂ©cidera autrement, choisissant de se dĂ©chirer dans un bruit fracassant et pliants ou cassant au passage les barres de renfort de l’armature. On Ă  beau faire les barbots, on est rarement solide face Ă  l’adversitĂ© de la nature, en tĂ©moignent les rĂ©cents Ă©vènements ayant eu lieux aux bouclards de certains grands noms de la KustomKulture suite aux inondations, que je ne connais pas personnellement mais que je salue chaleureusement dans ce moment d’adversité…

C’était mon premier festival, et je n’ai pu je l’avoue, retenir mes larmes en allant chercher la camionnette… Il fallait que ça sorte, parce que quand on rĂ©alise que près de 50% du matos se retrouve Ă©parpillĂ© au sol, rendant certains articles invendables ou alors avec une grosse remise, le toit de la tonnelle en pièces Ă  l’autre bout du site, l’armature en sale Ă©tat… Il est des combats que l’on ne peut gagner, mais qui nous font grandir, la fatalitĂ© n’est pas une fin en soi quelques soient les Ă©preuves, il faut toujours en faire une leçon, après soit on apprend, soit on apprend pas, libre Ă  chacun d’évoluer ou non.

Une fois le calme revenu et les amis de galère remerciĂ©s, on remettra tout en place en quelques heures et on en rigolera le soir tombĂ© autour d’un verre, après tout ce n’est qu’une tonnelle Ă  1000 balles, surtout que l’arrivĂ©e peu de temps après des« frangins », connaissances, et copines remettra du baume au cĹ“ur… Le beau temps de retour et les rĂ©parations de fortune entre exposant allant bon train (Parce que je ne suis bien Ă©videment pas le seul Ă  avoir payĂ© cher les affronts de la mĂ©tĂ©o, j’attends d’ailleurs toujours le retour du prĂŞt de matĂ©riel ayant servi Ă  certains Ă  consolider leur installation… Si vous me lisez, rappelez-vous qu’avec moi, tout le monde fini par payer…) L’après-midi se terminera  sur des activitĂ©s diverses et variĂ©es mĂŞlant verres de l’amitiĂ©, roulage Ă  deux sur l’evo avec unRonin (pour ceux qui se posent la question, il s’agit d’un système professionnel portatif motorisĂ© assez lourd et encombrant permettant de filmer tout en gardant un objectif stable, avec une armature prenant position sur le torse) pour effectuer des prises de vues (et un peu aussi – beaucoup??? – pour faire les cons) mais surtout pour animer une fin de journĂ©e particulièrement vide en raison d’une mĂ©tĂ©o qui aura fait fuir une grande partie des visiteurs et qui se terminera par le bike show le moins chargĂ© qu’il m’ai Ă©tĂ© donnĂ© de voir (en mĂŞme temps, quand on a pour rĂ©fĂ©rence le bike show de Punta bagna ou GĂ©rardmer…) et qui, pour la petite info, en rĂ©sultera sur un prix pour la « Friteuse » deCorentin (surnom affectueux donnĂ© Ă  une brèle qui consomme autant d’huile que d’essence et qui a la particularitĂ© de vous repeindre les mollets d’huile chaude en roulage, sans compter que ceux qui roulent derrière, en prennent plein les narines…)

La soirĂ©e quant Ă  elle sera bien plus agrĂ©able que le reste de la journĂ©e, avec des concerts d’une rare qualitĂ© en compagnie des potes, festivalier et exposants qui auront la bonne idĂ©e de ne pas reprendre le guidon, laissant le champ libre Ă  une bonne soirĂ©e de rigolade, un verre Ă  la main. Verre qui sera sans doute de trop pour certains, qui finiront par s’écrouler sur mon stand, crĂ©ant alors chez Dickies un nouveau coloris rougeâtre…

On s’endormira en refaisant le monde pour les plus tĂ©mĂ©raires et les moins alcoolisĂ©s, certains ayant choisis le camping, d’autres ma tonnelle dĂ©sormais rĂ©parĂ©e au Gaffer (parce que si ça tient pas, c’est qu’il n’y a pas assez de Gaffer, c’est Dwayne Johnson qui l’a dit, c’est donc forcĂ©ment vrai) ou en charmante compagnie pour d’autres…

Au petit matin, le rĂ©veil donnera un indice on ne peut plus parlant sur le succès de la soirĂ©e, au vu des tĂŞtes de zombies et aux dĂ©marches incertaines de certains, mais la bonne humeur et le soutiens des proches permettra un dĂ©montage et un rangement des plus clĂ©ments en fin de journĂ©e, avec, bien Ă©videment le retour de la pluie sur la route, ce qui nous permettra de dĂ©charger sous des trombes d’eau… On se couchera d’ailleurs Ă  l’arrache dans la boutique une fois le dernier carton sorti, Ă  cause d’une fatigue assez intense…

Tout ça pour dire que peut importe vos frasques, accidents de la vie, ou situations compliquées voire désespérée, vous vous devez de toujours garder espoir, les beaux jours reviennent toujours.

On peut relativement se sortir de tout, tant qu’on est entourĂ© parles bonnes personnes pour peu qu’on ai pas trop jouĂ© avec le feux et les mauvaises personnes. En espĂ©rant que vous aurez pris autant de plaisir Ă  lire ce dĂ©ballage d’anecdotes sur notre premier festival que moi Ă  les Ă©crire… Au plaisir de partager un autre festival en votre compagnie, un bout de route ou un verre, un trip ou un bout de route… merci d’avoir pris le temps de me lire, Ă  la prochaine sans doute pour de nouvelles aventures.

 

Ced de Kustom Workshop

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Written by kustomWorkshop

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