Fol amour – en vingt haïkus –

                                                                                       

 

à toutes les femmes battues

doux regards furtifs

au centre de vacances

soif d’embellie

promenade agreste

voir les teintes d’automne

dans les yeux de l’autre

long brame du cerf

sous la tente elle lui donne

sa plus belle fleur

rumeurs hivernales

à l’église robe banche

ventre rebondi

morne Nouvel An

froide si froide la chambre

et l’autre qui cuve

mise au monde

toute seule à admirer

le fruit de leurs ébats

lamento du vent

et ce ventre qui grossit

de nouveau

au soir glacial

le vacarme d’une gifle

grincement du lit

exil accepté

croire en un nouveau départ

cueillette de mûres

léger vent d’automne

tendre de plein gré son corps

à son repentant

un autre hiver

une descente aux enfers

avec son bourreau

tempête de neige

ce corps lourd qui la force

toujours et toujours

elle impuissante

lui usant de sa ceinture

blancheur des prés

giboulées de mars

les mains tendues des voisins

comme protection

Pâques au tison

enfin ne plus lui trouver

la moindre excuse

déchéances actées

d’où il est il ne voit pas

les pommiers en fleurs

tiède mer étale

beaucoup plus cléments les cieux

loin de son tyran

horizon azur

offrir son corps aux embruns

sans honte ni crainte

veillée feu de camp

s’empêcher de repenser

à son A… à l’Autre

doux regards furtifs

au centre de vacances

et si cette fois

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Written by Epsilon

retraité
aime la poésie sous toutes ses formes

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