Enfant, je me demandais toujours si je deviendrai aussi sérieux que mon père, tenant son journal, dans le canapé; il n’aimait pas qu’on le dérange à cet instant précis. <<Si devenir adulte est si ennuyeux, je préfère rester enfant pour toujours>>: me disais-je par occasion, et je me remettais presque aussitôt, à jouer. En y repensant, je suis encore du même avis , vivre dans l’insouciance la plus totale, ne pensant pas plus que ça à l’avenir. Grandir est un fléau qui nous dérobe de notre joie infantile. Ça m’est presque impossible maintenant de ressentir la joie intense que je ressentais, étant enfant pour pas grand-chose. Déjà à douze ans, on commence à penser plus au futur,<< Que deviendrai-je à l’avenir ?>>,<<Je veux rendre mes parents heureux>>… Tels sont les phrases qui nous trottent dans l’esprit. La puberté, l’adolescence nous métamorphosent peu à peu en êtres plus matures et nos perceptions des choses changent. << Je ne veux plus être un fardeau pour mes parents>>, ces parents qui ont tout sacrifié pour leurs enfants, ces joyaux de la nature, << Je veux absolument subvenir à leurs besoins>> . À peine 18 ans, une page de notre vie se ferme et une autre s’ouvre , << Pourrais-je accomplir mon rêve ?>>, nous nous demandons. On sent le temps passer et l’âge qui avance. La vie semble soudainement rude toutefois hors de question d’abandonner. On cherche absolument quelque chose à faire. À 25 ans ,<<Ai-je atteint mon objectif??>> , à présent, la vie nous a bien éduqué , on se rend compte que l’enfant disparaît. Nous vaquons à n’es occupations. L’idée de fonder à son tour une famille , et le travail qui prend tout notre temps. À 30 ans , on a une petite famille et on entre dans une réflexion, <<Alors, suis-je devenu comme mon père ??>> , oh oui. Jamais plus nous ne pourrons retrouver notre indifférence, notre naïveté, notre joie de vivre et surtout notre innocence.
AGBO Donell Isaac (ADI)
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