La mission Rosetta, lancée par l’Agence spatiale européenne (ESA) en mars 2004, a marqué un tournant dans notre compréhension des comètes et des origines du système solaire. Son objectif principal était d’étudier la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, avec un accent particulier sur l’atterrisseur Philae.
La mission Rosetta
Rosetta a voyagé pendant plus de dix ans avant d’atteindre sa cible en août 2014. Elle a fourni des images détaillées et des données précieuses sur la comète, permettant aux scientifiques de mieux comprendre sa structure, sa composition et son comportement. En novembre 2014, Philae s’est détaché de Rosetta pour se poser sur la surface de la comète.
Les découvertes de Philae
L’atterrisseur Philae a réalisé plusieurs analyses cruciales lors de son bref fonctionnement. Bien qu’il ait rencontré des difficultés techniques qui ont limité sa durée d’opération, il a réussi à effectuer les actions suivantes :
1. Analyse de la composition chimique : Philae a détecté une variété de molécules organiques complexes, notamment des acides aminés (ingrédients essentiels à la vie), qui sont les éléments constitutifs des protéines.
2. Mesures isotopiques : Les instruments à bord ont mesuré les rapports isotopiques du carbone et de l’azote, fournissant des indices sur les conditions présentes lors de la formation du système solaire.
3. Observation du sol : L’analyse du sol cométaire a révélé une structure granuleuse unique et une diversité minérale inattendue.
Résultats d’analyses
Les résultats obtenus par Philae ont été révolutionnaires. La détection d’acides aminés suggère que les ingrédients fondamentaux pour la vie pourraient être présents dans l’univers depuis longtemps. De plus, les mesures isotopiques indiquent que certaines molécules organiques pourraient avoir été livrées à la Terre par des comètes ou des astéroïdes au cours de son histoire.
Conclusions scientifiques sur la possibilité d’une vie ailleurs
Les découvertes réalisées par Rosetta et Philae renforcent l’hypothèse selon laquelle les éléments nécessaires à l’émergence de la vie ne sont pas uniques à notre planète. Les scientifiques envisagent désormais que :
– La vie pourrait exister ailleurs : Si ces composés organiques se trouvent sur d’autres corps célestes, cela ouvre la possibilité que des formes simples ou même complexes de vie puissent exister ailleurs dans l’univers.
– L’importance des comètes : Ces objets pourraient jouer un rôle clé dans le transport d’eau et de matières organiques vers les planètes rocheuses comme la Terre.
En conclusion, bien que Philae n’ait pas pu fonctionner aussi longtemps qu’espéré, ses contributions à notre compréhension scientifique sont indéniables. La mission Rosetta nous rappelle que chaque exploration spatiale nous rapproche un peu plus de réponses concernant notre place dans l’univers et le potentiel d’une vie extraterrestre.
Gilles Heuline (Grimaud)
Crédits photos : CNES/DUCROS David