On trouve dans le cœur des femmes apprêtées
De l’or, du miel, des fleurs pas encore germées
Pour naître le désir réclame de l’audace
Les hommes de ma trempe en ont dans la besace.
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Faire tomber la foudre est un don du berceau
Que n’a pas eu le sot, gâté d’être si beau
L’art de jouer du cor revient aux sans attraits
J’enseigne ce talent aux bellâtres dadais.
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Lorsque tombe la nuit je fais sauter la digue
D’une fervente nymphe au doux parfum de figue
Je n’ai pour seule foi que le frisson de l’âme
Les caresses d’été, l’arôme des cépages.
Les toges bien souvent sont des draps de tartuffes
Ces proclamés sachants sont en fait des baudruches
Votre coeur est plus pur, cultivez votre flair
Pour qu’enfin jamais plus, on vous dise quoi faire.
Sur le flanc d’une plaine un matin de décembre
Un ciel de cornemuse a fait plier nos âmes
Nos cœurs givrés dorés par le halo des landes
Soleil rasant d’Écosse entre lochs et montagnes…
Il pleut des larmes sur la ville
Des cris résonnent dans l’abîme
Le monde est un tas d’escarbilles
Un Achille au talon d’argile.
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Il pleut des fables au journal
Comme on avait jamais pleuré
La fin du monde occidental
Dans un déclin de vanité.
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Les feuilles mortes des automnes
Sont la litière des hivers
Un peu comme ces pauvres hommes
Font la guerre pour des faussaires.
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Il faut imaginer des yeux d’orge et d’anis
Des lèvres de bonheur, un parfum de réglisse
Le sourire esquissé d’un genre de marquise
Sur un bout de papier emporté par la brise.
Il faut imaginer des saillies truculentes
Dans un grand corps brûlant reflété par les lampes
Imaginer sa griffe arrachant votre pouls
Dans un cri haletant quelque part aux mois d’aoûts.
Si vos larmes de miel achalandent nos cœurs
Sous notre peau de sel se hissent des douleurs
Que les meules défont, que les houles ruminent
Une peine infinie que nos ciels gris fulminent.
Depuis que vous dormez dans vos draps de sultanes
Votre astre veille au grain comme les vieux platanes
Et en donnant la vie vous avez fait de nous
Des âmes en sursis, condamnées au courroux.
Demande à tes parents si le temps déambule
Comme un ancien soldat parti en miel de lune
Ils savent à quel point les années passent vite
Que la fleur au fusil fane sans prévenir.
Demande-leur à temps s’ils ont des souvenirs
À te conter avant qu’on prenne leurs sourires
Les épreuves du temps nous brisent et nous déchirent
Elles font de nos cœurs des bateaux qui chavirent.
Les femmes plissent des yeux
Leurs courbes tissent des toiles
Les hommes hissent leur vœux
Secrète esquisse d’étoiles.
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Il faut bien risquer sa peau
Pour que s’unissent nos âmes
Et que rougissent bientôt
Nos mines lisses, mesdames.
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Le goût réglisse en amour
Vaut bien des lys en retour
Si bien que vice et désastres
Sont le supplice des astres.
On ne meurt jamais d’envie
Il faut donc aimer la vie
Toiser l’automne en riant
Danser sur un sol glissant
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Nul ne peut tuer le temps
Il faut donc prendre son temps
Apprécier tous les instants
Les bonheurs et les tourments.
Aussi beau soit ton cadran
Il ne rend jamais le temps
Comme les parfums d’antan
N’ont plus le goût de l’encens.
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Aussi belle soit ta plume
Elle ne rend que l’écume
D’amour en douce amertume
D’aigreur en liqueur d’agrume.
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