Cupidon, un après-midi d’été étouffant,
fatigué de jouer et en excès de chaleur,
entra dans une grotte fraîche pour se reposer.
Malheureusement, c’était la caverne de la mort.
Il se jeta négligemment sur le sol, et son carquois
en se retournant laissa tomber toutes ses flèches
qui se mêlèrent à celles de la Mort, éparpillées dans les lieux.
Quand il s’est réveillé, il les a rassemblés du mieux qu’il pouvait.
Mais elles étaient si entremêlées que, bien qu’il sache
le bon nombre à prendre, il ne pouvait pas distinguer les siennes.
C’est pourquoi il prit certaines des flèches qui appartenaient à la Mort, et en laissa inévitablement certaines des siennes.
C’est la raison pour laquelle nous voyons de temps en temps
les cœurs des anciens et décrépits transpercés par les flèches de l’Amour; et avec beaucoup de chagrin et de surprise voir parfois la jeunesse et la beauté frappées par les flèches de la Mort.
La Mort et l’Amour frappent toujours de façon inattendue.
Gilles Heuline (Grimaud)
Crédits photos : GDJ (Pixabay)