Dans la voiture qui, en début de matinée quittait notre hlm, à destination de la grande maison ardéchoise qu’occuper mes grands parents, je sentais un mélange d’odeurs qui auguraient de merveilleuse vacances. Ma mère conduisait notre vieille Honda, moi, je somnolait allongée sur la banquette arrière, et nous nouspréparions à retrouver une contré inconnue du monde mais qui nous était familière depuis maintenant 4 ans. Lors du trajet, un parfum de cigarette et de shampoing régnait, un silence harmonieux me plongeait dans une sérénité hors du commun, et le sommeil vint me trouver m’embrumant l’esprit, me laissant dans l’incertitude totale entre rêve et réalité. Ma mère contemplant son enfant alors endormi, passait une des ses main dans mes cheveux tout en gardant l’autre sur le volant, je me souvins alors de ce moment rempli de douceur. Puis dans mon brouillard d’éveil je me frottais les yeux afin de distinguer l’incroyable paysage paisible dont on se rapprochait un peu plus à chaque tour de roue.
Enfin l’heure du déjeuner arrivé, nous nous arrêtâmes sur une aire de repos, les senteurs du midi nous plongeaient dans une ambiance provençale et tout le stress de la capitale se dissipait parmi le son envoûtant des cigales.
A l’écart du mouvement urbain, assise dans L’herbe qui venait amuser mes mollets, nous commencions à pic-niquer. Le repas, à la fois simple et doux, me procurait un grand sentiment de réconfort et bien être. Je me souviens encore de la baguette de pain toute fraîche du matin, qui craquait sous mes petits doigts encore engourdit par la sieste matinale, des petites miettes qui venaient me chatouillait tombant sous ma robe d’été.
Ainsi, après une longue contemplation du ciel et une histoire inventée par les nuages, nous décidions de reprendre la route. L’après midi, ce moment détestable de la journée où ma seule occupation était d’attendre qu’il passe, c’était alors abattu sur nous et je ne pouvais rien y faire, alors je comblais cet instant haït par un ennuie profond, qui étonnamment m’était plaisant. Le soir, une fois arrivé, une chaleur légère parfumais les lieux, nous étions accueillit avec joie par mes grands parents, mon indétrônable référence en matière de bonheur et d’amour sincère. La soirée se déroulait en douceur, et un esprit de convivialité et de famille nous animait tous, ainsi que nos discussions qui, certes n’avaient pas de grand sens profond mais qui néanmoins témoignaient de la réalité de l’instant.
Le lendemain midi, dans l’immense chambre dont je disposais, je demeurais assise, sans bouger sur le lit, puis après un moment d’hésitation, je décidais de vaincre ma timidité et d’aller me présenter pour la première fois de la journée au reste de la famille.