LA PETITE SUZY

La petite Susy

« La petite Susy

N’habite plus ici »,

Comme disait son grand frangin

Dit l’Arsouille

Son changement d’adresse elle l’a fait au dernier moment

Porte de la Chapelle

Direction le Cimetière

Et son petit frangin

Celui qui est au frigo

Entend les sirènes de l’Arsenal

Il te disait bien

Entre le 12 et le 13

Tu vas encore te planter

Ta marge d’erreur est faible

Regarde au n° 15 juste en face

Sa mère qui passe

Sur sa tombe il y a une rose noire

C’est toi qui l’a posée

Elle ne fâne pas

Je la regarde de temps en temps

En pensant à toi

Toi qui voulais d’Elle

Et Elle qui te voulait

J’ai pas bien su ce qui c’est passé

Elle ne dira plus rien maintenant

Avant toi déjà elle ne disait rien

Mais j’avais vu l’étincelle de ses yeux

Lorsqu’elle t’apercevait de temps en temps

Passant le pont

Ce maudit pont qui te faisait trembler

Ce vide en dessous

Toi avec ta sacoche

D’étudiant bien rangé

Elle qui n’avait que le Certif

La petite Susy de de la rue du Paradis

Se moquait de tout ça

Déjà tu lui payais des verres aux Fauvettes

Mais que c’est-il donc passé ?

Rien tonnerre de Brest encore une fois

C’est la faute à pas de chance

Dit son grand frangin ouvrier à l’Arsenal maintenant

La Blanche oui il paraît

Et les seringues qui lui avaient vidé la tête

C’est la faute à pas de chance

Il a suffit d’une fois

dit son frangin

Je dis pareil quand j’y pense à la petite Susy

Je n’ai pas bien su

Ca n’a plus d’importance

Que fais-tu ici ?

Encore tes yeux, si noirs et si bleus à la fois

Allez oublie la une dernière fois

Son grand frangin disait bien

C’est la faute à pas de chance

Tu n’y es pour rien

« Nous on ne l’a pas oubliée

La petite Susy de la rue du Paradis »

Mes copains en parlent de temps en temps

à mots couverts

Mais que c’est-il donc passé ?

Rien Tonnerre de Brest

Encore une fois, mais rien ne s’est écroulé

Parce que je suis là.

Stéphane ESTEDEST

 

Le vers : « entre le 12 et le 13 » est inspiré de la chanson Silence, de l’expression de « l’autre côté de la rue, des nombres impairs », dans l’album “Carnet” de Benard Lavilliers.

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Written by DIASCORN

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