Qui es-tu en bas de ma rue
Homme, femme ou détritus ?
Dans ton carton recroquevillé
Un gobelet vide à tes pieds
Aux yeux de la terre entière
Tu es l’immonde sur le parterre
Les gens passent à côté de toi
T’évitent avec dégoût et sans émoi
Tu étais quelqu’un d’important
Mais en un rien de temps
Les aléas de la vie ont tout repris
Te laissant presque mort sur le parvis
La descente est fulgurante
Inattendue et écœurante
Du jour au lendemain
Tu n’es plus rien
Désormais tu tends la main
Comme les cloches que tu jugeais avec
dédain
Aujourd’hui tu les aimes bien
Seules empreintes sur ton chemin
Même les dieux t’ont oublié
Dans le froid et la saleté
L’odeur que tu dégages
Autour de toi fait des ravages
Seul sur le trottoir de l’inhumanité
Tu as honte de ta mendicité
L’indifférence des yeux détournés
Est comme une lame acérée
Il suffira pourtant du regard d’un
enfant
Doux, pur, sincère et innocent
Pour te rendre ta dignité
La force de te relever
De montrer au monde entier
Comme l’individualisme et la cupidité
Nous rendent égoïstes et ignorants
Nous les bons, les biens pensants.
Photo de Myriam-fotos
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