Les oiseaux tels des étoiles filantes
Fendaient un ciel teint d’une bleuâtre stupeur
Et les mots résonnaient parmi leurs ailes géantes,
Bourdonnement ébranlant pour ta douce candeur.
Oh, c’était un ciel d’été par-dessus le voile hivernal de tes yeux,
Un miroir en sélénite qui se brouillait à la pluie de tes quinquets d’enfants,
Et dans la bruine fraîche qui danse sous un soleil brûlant,
Tu récoltais le temps du songe et des souvenirs l’encens.
Je me rappelle de ce jour, des odeurs sans pareil
De la terre qui recueillait l’eau comme la plus belle des merveilles,
De ce cœur qui se noyait, lui, de n’avoir que trop bu
Des larmes qui coulaient dessus, suite de soupirs longtemps tus.
Je revois ces mains frêles, et sous les ongles une fange invisible,
Deux mains qui ont creusé le passé comme une terre insensible.
Je me remémore ce jour où le soleil grondait,
Où la pluie picorait la peau, jusqu’aux os te rongeait.
C’était le même ciel qu’aujourd’hui, seulement ton âme était plus grave,
La même chaleur qu’alors, seulement tu te baignes dans sa lumière,
Et l’azur pleurait les mêmes larmes qui te sont désormais si suaves,
Chantonnait le même refrain, que tu n’entendais guère.
Je revois cette enfant et ses yeux pleins de brume,
Ou cette adolescente, de la vie récoltant les écumes.
J’ai en mon esprit les blessures intérieures
Dont on ne protège des autres qu’en se prétendant songeur.
Et sous un ciel qui de ces jours revêt le même habit
Je ne vois que deux mains levées,
Un visage souriant pointé vers l’infini,
Et l’affable chaleur d’un cœur assuré.
Et ton âme s’illumine maintenant à la clarté d’un nouveau sourire,
Serrant la main d’une silhouette que l’on appelle l’avenir,
Sa présence telle une vague qui efface les soupirs
Éveille une flamme en laquelle tu ne croyais et que malgré tout je chéris.
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