Dégradation
Un processus naturel auquel sont soumis non seulement tous les organismes vivants mais inanimés également. Tout a son début et sa fin. Ceci se rapporte aux gens, animaux, plantes ; aux mondes matériel et immatériel. Les idées ont aussi la tendance de se dégrader. Tout être vivant nait, atteint sa maturité, vieillit, se dégrade physiquement, moralement aussi, bien souvent et ensuite vient la fin. Aujourd’hui les gens ont la possibilité de se reproduire. Avoir la progéniture et de cette façon prolonger sa présence sur la Terre. Il est vrai que la politique de leaders de certains états nous fait rappeler la finalité de tout . Il se peut que notre existence sur la Terre puisse prendre fin. La dégradation, détérioration, décomposition est un processus naturel . Mais quand il s’agit des ethnies, de la conduite de tel ou tel groupe de personnes alors le problème de la dégradation devient préoccupante. La dégradation de l’ethnie devient une tragédie non seulement pour ces gens mais pour les peuples qui les entourent.
Pourquoi certaines ethnies se développent, progressent, apprennent à maitriser l’instinct animal propre à toute personne et les autres ne suivent pas l’évolution ? D’abord on fait marche arrière, on régresse, on revient à la case départ, et par la suite vient la dégradation. C’est-à-dire les qualités moraux perdent leur stabilité. Le droit du fort, nettement exprimé dans la meute d’animaux et qui était cultivé bien longtemps dans la communauté des gens devient primordial. Il y a encore un trait du groupe des gens qui se dégrade – l’attribution du droit à la violence. Il est évident que des Etats souverains ont le droit à la violence par définition. Ce droit est exécuté dans le cadre de la loi, du système judiciaire, de l’administration créé afin que cette violence n’ait pas de caractère volontariste, soit justifié. Le droit d’autodéfense représente cette violence justifiée. L’ Azerbaïdjan restaura son intégrité territoriale par la guerre. Je note que dans ce contexte la violence, la guerre fut justifiée. Notre pays eut recours à la violence après 30 ans de veines négociations dans l’espoir de libérer pacifiquement nos terres de l’occupation arménienne.
Les ethnies, les groupes de gens s’appropriant le droit à la violence se dégradent très vite. C’est le chemin sans retour, bien souvent. Ces gens sont perdus pour la communauté civilisée des gens. Quelles conditions provoquent ce processus irréversible de la dégradation ? Quels principes gèrent une telle société ? A mon avis il y a quelques conditions préalables dans l’apparition de la société qui se dégrade. La fermeture, l’élitisme de l’ethnie ou de la secte, l’idée du peuple élu, la peur de communiquer avec le monde et l’absence de l’esprit critique.
Les théories conspirationnistes parlent souvent des groupes transnationaux, qui gouvernent le monde entier, la réunion des gens ultrariches, qui tirent par des ficelles des leadeurs politiques comme si c’étaient des marionnettes. Je ne peux trancher si ces théories soient fiables ou non. On ne peut exclure que ces théories peuvent avoir une certaine base. Ceci dit si de tels groupes au nombre restreint des membres essaient de prendre des décisions pour le destin du monde et compte tenu de la fermeture et de l’élitisme se positionnent en tant que des supermen, alors, tôt ou tard, eux aussi commencent à se dégrader, perdent les points de repère. Je ne parle pas de principes moraux parce que au cas où les « supermen » s’attribuent le droit de gouverner le monde, alors il n’ont pas de principes moraux par définition. Les « supermen » se dégradent aussi et peuvent amener le monde au seuil d’une catastrophe. Ce que nous voyons aujourd’hui. Je ne peux juger qui se tiennent derrière les conflits se propageant à travers la Terre comme des feux de forêts. Mais le fait que les politiciens myopes, en quête de leur propre profit, amènent les peuples à la confrontation, animosité, haine et en fin de compte à la dégradation totale est évident.
Les derniers évènements en Israël furent provoqués par l’assaut des terroristes du Hamas contre les kibbutz israéliens où ils avaient commis des crimes horribles. Ces terroristes sont les exemples éclatants de la dégradation.
Hamas, une organisation terroriste radicale qui avait perdu non seulement les valeurs de la mentalité musulmane, mais les valeurs morales propres à tout être humain, accapara le pouvoir dans la bande de Gaza. Comment Hamas réussit à séduire les Palestiniens ? Les entrainer dans sa toile dans le sens propre et figuré de ce mot ? Organiser sur un territoire restreint de la bande de Gaza un groupe stable ayant une grande influence sur les têtes et les cœurs des Palestiniens. Cette situation pourrait-elle exister si les Palestiniens avaient leur propre Etat ? Je n’ai pas de réponse. Affirmer que les Palestiniens seraient plus raisonnables, bienveillants, suivraient le postulat bien connu « Il vaut mieux faire du commerce que faire
la guerre ». Israël proposait ce type de relation pour préserver la paix sur ce territoire. Rappelons tout de même que ce territoire était officiellement sous contrôle de l’Israël. Il s’avéra que le commerce et l’économie ne sont pas des facteurs primordiales, déterminants, les plus attirants pour l’ethnie. Surtout pour l’ethnie comme les Palestiniens, qui portent sur leurs épaules et gardent dans leurs cœurs une vieille blessure infligée par Israël. Est-ce qu’on pourrait changer l’attitude des Palestiniens envers les Israéliens et vice versa ? Peu probable. De même qu’on ne pourrait pas changer dans l’avenir proche les relations entre les Arméniens et les Azéris après la blessure inguérissable durant 30 ans au Qarabag. Les illusions sont veines. Les gens en détresse, rancuniers, se dégradèrent sans doute. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’après la création de l’Etat palestinien ou bien la signature du traité de la paix entre les Etats souverains de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, la grâce de Dieu tombe des cieux. Des générations à venir se rappelleraient les anciennes blessures. A mon avis la seule sortie du tourbillon des guerres, meurtres, violences – c’est le respect des règles internationales. L’implication des règles internationales revient malheureusement en grande partie aux chefs des Etats, ou des ethnies en conflit. La raison et la bonne volonté des chefs y jouent un grand rôle. Il est évident actuellement que l’ONU ne peut avoir une influence décisive sur la situation. Il y a autour des conflits enflammés beaucoup de « médiateurs » qui sont au final des bénéficiaires de ces tragédies.
L’espoir à la raison collective est faible. Pourquoi ? Parce que la dégradation des ethnies, des peuples se fait assez vite. Il faut enfermer cette communauté dans un territoire, empêcher la communication avec le monde environnant, imposer l’idée de l’exclusivité de l’ethnie, de leur droit inaliénable à gouverner les autres et de la nature divine de leur chef.
Encore un indice de la dégradation d’un groupe de gens c’est la privation de la partie adverse du statut de la personne humaine. La déshumanisation. Les nazis procédaient de cette manière. Ils avaient déshumanisé les Juifs. Les nazis présentaient le massacre des Juifs comme la délivrance de l’humanité d’une espèce des êtres nuisibles, qui ne sont pas de vrais humains. Le Troisième Reich adopta des lois folles qui discriminaient des Juifs, d’ailleurs des autres ethnies également. Des Tziganes, des Slaves. J’observe avec étonnement et douleur comment certains Israéliens déshumanisent des Palestiniens, leur donnant des noms des bêtes et les traitant de la même manière. Ils justifient la politique du gouvernement israélien, les bombardements incessants de la population civile palestinienne.
La décision d’anéantir Hamas, pour en finir avec le groupe terroriste ne justifie pas le procédé de déshumanisation et de tuerie de la population civile palestinienne.
Hannah Arendt – une philosophe, écrivaine d’origine juive, une des premières parla de Holocauste. Elle eut le courage d’entamer le sujet que les autres taisaient parce qu’il était tellement abominable. « La banalité du mal ». C’était sa vision de la catastrophe de Holocauste en Europe. Le mal se transforme en routine. On ne le voit plus. On exécute des gestes les plus atroces sans se poser des questions. Le führer avait ordonné. Au début on procède à la déshumanisation. On représente la partie adverse en tant qu’une bête sauvage très dangereuse, qu’il faudrait anéantir. L’apparence de la bête n’a aucune importance. Un soldat armé. Un vieillard. Une femme. Un enfant. Sans importance.
Le roi Hérode qui ordonna le massacres des garçons de moins de deux ans ne se doutait pas que son ordre soit exécuté. Il était roi. L’envoyé de Dieu sur la Terre.
Sur la lueur d’espoir. Les experts et les politologues parlent de la création d’une nouvelle géopolitique mondiale. L’idée de l’Etat national avec ses frontières bien dessinées et ses lois devient archaïque. L’historien azéri Rizvan Husseynov en parle. Dans le monde globalisé, le monde des réseaux sociaux quand tout évènement fait écho sans tarder, il est probable qu’on voit l’apparition des communautés où la question de l’ethnie ne soit pas primordiale. La voie est longue. Dans le monde nouveau, tout jeune, la dégradation serait minime. Les enfants d’habitude sont ouverts , curieux et joyeux.
