Destruction

Je suis perdue . . .

Chaque jour je me demande si j’ai la légitimité de vivre et de continuer.

Je ne trouve pas ma voie, en seconde jusqu’en première j’ai essayé les maths et la physique et j’ai lutté pour y rester. J’ai bossé les maths comme je l’ai jamais fait. J’ai bouffé des formules et des théorèmes à la con. N’étant pas à la hauteur (et c’est là que j’ai perdu espoir) j’ai essayé l’art et malgré tous mes efforts pour rattraper le niveau il fallait je revienne à l’évidence : je n’ai pas le niveau.

Mais maintenant je suis perdue. Encore percutée par mes premiers désespoirs qui m’ont mené à un état peu recommandable ces derniers mois. Encore rongée par les remords du passé, encore rongée par mes incertitudes mes craintes et mes angoisses je tente malgré tout d’avancer à l’aveugle sans savoir où je me dirige ni vers quoi je veux me diriger.

Chaque jour me nourrit de désespoir.

Chaque mot et chacun de mes actes seront chaque jour remis en cause jusqu’à la fin de mes jours à cause de mes erreurs. Je suis enfermée par le regard porté par chaque personne sur moi. Ils ne voient que l’erreur et le déchet que je suis devenue. Ils ne voient la petite fille que j’étais, la petite fille qui jouait toute seule parce qu’on lui a jamais appris à vivre avec les autres. La petite fille timide, celle qui dessinait sans se soucier des avis des autres. Cette petite fille n’ayant rien demandé.

Elle, je la vois, je repense à elle et je m’effondre réalisant à quel point je l’ai détruite. Le début de sa vie ayant été détruite, elle n’a cherché qu’à reproduire ce qui est toujours arrivé : sa destruction. Elle n’a apprit à vivre qu’en se détruisant. Reprenant le schéma de ses parents, elle développe une haine profonde envers ceux qui l’aiment et l’ont aimé et surtout envers elle même.

Aujourd’hui je continue, à détruire évidemment, seulement avec moins d’intensité. Je le jure, j’essaie mais chaque effort en plus se transforme en obstacle plus important visant à me détruire davantage.