Depuis trois mois, je me produis sur scène, avec ma troupe, au théâtre des Célestins – Lyon. Une petite équipe de sept acteurs. Tous de la même tranche d’âge ; 30-35 ans. L’ambiance est conviviale et chaleureuse.
Je n’ai d’yeux que pour Marco. C’est un être irréel sorti tout droit d’un rêve. Il est tel ces songes qui s’évaporent aux premières lueurs de l’aube, imperceptible, mystérieux, indomptable. Sa silhouette est élancée, son corps est svelte et semble aussi fragile que du cristal. Sa peau est aussi pâle que la neige, ses cheveux flamboient, crépuscule naissant, et ses yeux de verre d’un bleu translucide aussi éblouissant qu’un vitrail.
Il se tient debout devant moi.
– La morte amoureuse. Me dit-il de sa voix sucrée.
– Pardon ?
– Le livre. Tu aimes ce genre d’histoires ?
– Ha oui, Théophile Gautier, auteur de contes de vampires. Je suis fascinée par ces êtres issus des ténèbres.
Il me regarde, me pénètre de ses yeux de verre. Je me sens comme fouillée. Une vague de volupté se répand aussitôt en moi, m’enivre de caresses. Je me sens soumise, sombrer dans les profondeurs de l’ivresse. J’essaie tant bien que mal de me ressaisir en brisant brutalement le charme.
– Que puis-je faire pour toi ?
– Déjeuner en ma compagnie.
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