Un jour, Sacha m’a dit que je devrais devenir écrivaine. Écrivaine ? Pour écrire quoi ? Ma vie, peut-être pas réellement passionnante, la vie d’une étudiante de 17 ans qui vit, qui travaille et qui survit parfois. C’est peut-être de cela dont il faut parler, la survie. Cet épisode de ma vie qui fut si difficile à surmonter, encore aujourd’hui, 4 ans après.
Le souvenir de cette année reste ancré en moi. Je me rappellerai de chaque mot, de chaque geste, de chaque parole, de chaque insulte qui m’a détruite. Je me rappellerai de chaque visage, de chaque personne, je n’oublierai pas. C’est mon devoir de ne pas oublier, pour en parler, pour essayer de pardonner, de me reconstruire et de revivre.
Vivre comme avant, cela n’arrivera pas, mais vivre en paix, cela, je pourrai y arriver. Écrire pour la vie, écrire pour me remémorer et pardonner. Le pardon est difficile, comment pardonner ceux qui m’ont brisée, pardonner ceux qui font tant de mal ? Comment accorder mon pardon à ces personnes que j’aimais et qui m’ont tant malmenée ? Pourtant, je leur pardonne, je leur pardonne pour avancer. Pardonner, c’est aussi accepter, accepter la réalité et ne pas vouloir la cacher.
Je me pardonne aussi, de m’être infligé tout ce malheur, ce désespoir en menant des actions que je regrette. Je les regrette aujourd’hui, mais hier, je ne savais pas quoi faire d’autre. Se faire du mal, s’infliger des blessures, arrêter de manger, tout cela parce qu’on se sent coupable. Mais coupable de quoi ? Je n’avais rien fait, mais pourtant, on s’acharnait sur moi. Alors, un jour, une pensée m’a traversé l’esprit et je me suis dit : et si c’était moi le problème ? Et si c’était de ma faute ? Quelle grande erreur j’ai fait de penser cela ! Mais pourtant, c’était plus fort que moi, je me sentais coupable de quelque chose. Quelque chose devait clocher chez moi pour qu’on me dise tout cela. Et au final, tout ce qu’on me disait, cela devait être vrai. Encore une grande erreur, mais cela me semblait être la seule solution.
Puis, après tous ces moments où j’ai été rabaissée et insultée continuellement, j’ai fini par y croire et à me renfermer. À me renfermer sur moi-même, dans une spirale infernale. C’est moi qui ai commencé à me rabaisser seule, à me faire du mal, à m’en vouloir pour qui j’étais, à m’en vouloir d’être là et de vivre.
J’ai survécu grâce à mon meilleur ami et à mes parents. En pensant à eux, je ne pouvais pas abandonner, je ne pouvais pas partir. Il y avait sûrement quelque chose de beau à faire dans cette vie. Alors, à partir de là, je me suis décidée à vivre, à vivre pour ma famille, pour moi, pour ces amitiés que j’aime tant. À vivre pour le monde, pour un jour me rendre utile et faire avancer ce monde ou, en tout cas, essayer et y participer.
Vivre fut la plus belle décision de ma vie et aujourd’hui encore, je décide de vivre et de ne pas abandonner, même sous le poids des difficultés. Il y a toujours un moyen de remonter à la surface. Quand on touche le fond, on ne peut que remonter, et pour cela, il faut surtout bien s’entourer !
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