S’imposer, est-ce naturel pour vous ?
Chez moi non.
S’imposer. On pourrait penser que tout le monde le fait dès que c’est nécessaire. Mais ce n’est pas le cas. Et je ne suis sûrement pas la seule qui se laisse piétiner. On m’impose les choses et non l’inverse.
Bizarrement les gens qui s’imposent dirigent. Les gens les suivent. Bêtement la plupart du temps. Ce sont eux les leaders, sans raison valable, juste parce qu’ils s’imposent. Ils sont entourés de tellement de personnes…
Pourtant les personnes qui s’imposent, selon ce que l’on peut entendre, sont les plus seules. Elles s’imposent, pour qu’on les voit, qu’on les suivent, pour se sentir entourées.
Alors pourquoi, même en étant la personne en arrière plan, je me sens seule ?
Je ne m’impose jamais. Même pas capable de couper la parole volontairement, même pas capable de participer à un débat, car je n’ouvrirai pas une seule fois la bouche. Je ne m’impose pas.
Je regrette les seules fois où je parle et que tout le monde m’écoute, les seules fois où, involontairement, je coupe la parole. Car non, ce n’est pas a moi de m’imposer. Je ne suis pas faite pour qu’on m’écoute, mais je suis faite pour écouter les autres.
Je ne prends pas de décision, on m’appelle “l’indécise”, car je ne choisis pas. Je ne choisis pas par peur de prendre la mauvaise décision et de l’imposer aux autres. Je suis les autres, je suis un de ces moutons qui suis le groupe. Ça ne fait pas de moi quelqu’un d’inutile pour autant, je suis juste effacée. J’ai de la valeur pour quelques personnes et cela suffit. Est-ce nécessaire de s’imposer et d’être vu par tout le monde ?
Je ne crois pas, pourtant je sens qu’il manque quelque chose. Peut-être de la reconnaissance de la part des autres, qu’on me montre que j’ai de l’importance même si je ne l’impose pas. Peut-être que s’imposer c’est tout simplement une peur, difficile à battre. Ou tout simplement : j’ai besoin d’être écoutée.
Alors oui, j’ai beaucoup utilisé le verbe “s’imposer” il faut s’appuyer dessus. Il résonne dans ma tête et sûrement dans la vôtre.
En tout cas cette fois, oui, cette fois, j’ai le sentiment d’être écoutée.