Si tu savais comme elle est belle…
Si tu savais comme elle est déjà si maligne, ce petit bout de femme de cinq ans à peine.
Si tu savais comme je suis fière d’elle, comme je l’aime de tout mon âme, de tout mon être.
Si tu savais comme je suis fière d’avoir pu donné la vie à cet ange.
Si tu savais seulement à quel point je crève que tu ne puisses la voir, ne puisses lui parler, la faire rire et lui raconter tes histoires plus captivantes les unes que les autres.
Si tu savais comme j’aimerais cramer tous ces putains de nuages pour que tu puisses redescendre sur terre, dans ma terre, dans mon monde si vide depuis que tu l’as quitté.
Si tu savais combien j’ai encore tellement besoin de toi, oui, même à trente cinq ans.
Si tu savais comme j’en crève de te parler dans le vide. Et parfois je crie mais tu m’entends pas. Les nuages doivent être trop épais. Ou alors tu dors pour de bon, la vie t’ayant tant fatigué.
Si tu savais comme je me bats parfois en silence pour continuer d’avancer.
Pour elle.
Pour toi.
Pour moi.
Car je t’ai fait la promesse d’être heureuse pour trois: pour elle, pour moi et pour toi, toi qui fut incapable de trouver paix et bonheur dans ta putain de vie.
Si tu savais comme j’ai parfois l’impression de marcher a reculons, de zigzaguer.
De sans cesse me planter de chemin et de revenir à la case départ.
Mais le temps passe, faudrait quand même que je trouve une fois pour toutes le bon chemin. Quoique. La vie serait peut être parfois moins fun si toutes les routes étaient rectilignes, non?
Mais ne t’inquiète pas.
Ta fille va bien sur cette planète bizarre qu’est la Terre.
Est ce mieux là haut?
Est ce que tu souris plus sur tes nuages qu’ici-bas ?
Es tu enfin en paix?
Ne t’inquiète pas.
Tout va bien.
Même parfois en zigzaguant, j’avance, tu sais.
Je prends parfois des chemins de traverse, des sentiers peu communs et escarpés, mais j’avance.
Et je me dis que j’ai doublement le droit d’être heureuse. Tu m’as refilé, après tout, en quittant ce monde, ta carte d’accès au bonheur non utilisée.
Donc même si je me plante, j’ai ma carte joker, non?