La mort, c’est chaque matin ne pas vivre. Se réveiller sans un rêve et se lever sans un but.
La mort c’est d’avoir renoncé à toute chose et d’abord à soi. Voir toutes les possibilités et aucune qui convienne.
La mort arrive quand la raison de vivre vous échappe. C’est la vraie mort, celle que ne fait qu’entériner la mort physique.
Se lever chaque matin et respirer sans sentir l’oxygène, parfois surprendre une apnée.
Manger, sans combler une faim dévorante, surpasser l’écoeurement et apprécier chaque jour un peu moins chaque bouchée de chaque aliment.
Voir et juste voir, sans plus s’émerveiller de rien. Ressentir seulement les mauvais sentiments, ceux qui vous écorchent l’âme ; et s’accrocher à eux et à leur douleur infâme.
Ne plus être capable de dire ce qu’est l’amour, ne se sentir qu’un opportuniste frustré, incapable d’aimer, même un peu.
Il n’est pas besoin d’aller dans la tombe ou même de vieillir, pour mourir. Mourir c’est arrêter de vivre, mais ça peut prendre du temps. Mourir, c’est haïr et d’abord se haïr soi.