C’ESTL’HISTOIRE D’UN KICK…
A force de rouler, de bricoler, réparer, améliorer (un très grand mot vous en conviendrez pour une bécane de 30 ans) et tomber dans un nombre incroyable de péripéties, m’est venu l’idée, comme bien d’autres avant moi, de prendre mon clavier pour vous conter mes mésaventure.
Possesseur du sésame rose depuis 13 ans environs, et n’ayant roulé que sur des modèles Harley Davidson, un Sportster Iron 833 en 2010 pour commencer et un Fat Boy de 1991 en 2016, j’ai pris unplaisir immense à parcourir les routes sur ce model de légende quim’a fait rêver entant jeune comme sans doute beaucoup, lorsque j’ai vu terminator 2…
Après un moteur refait et grandement amélioré par les talentueux Cyril et Kevin d’Art of Racer, une boite changée après une casse, une pose de kickstart par mes soins (parce qu’on à beau dire, mais un démarrage au kick ça donne une demie molle) et un faisceau refait intégralement en compagnie de Corentin de Kick my Oldie avec la pose d’un MoUnit de moto gadget, j’ai pris l’habitude de partir sereinement pour des balades et des trips endiablés. Bien mal m’en à pris, car une ancienne a toujours besoin qu’on s’occupe d’elle sans ça la réalité vous rattrape sans crier gare, et vous plonge dans les méandres d’un stress incroyable.
Au départ, un 15 juillet, en direction des Vosges pour rejoindre mes compagnons de route, sous une météo plus qu’incertaine, dans le but de nous rendre le jours d’après au Basel Biker Days, je traverse non sans mal plusieurs cols sous les affres d’une météo capricieuse, qui n’aura de cesse de tenter par tous les moyens de me faire passer pour une éponge… Les années de roulage par tout temps, m’aideront largement à passer ce cap, certes inconfortable, mais qui nous fait tous, riders en tous genre, grandir intérieurement. Je passerai sur l’insecte inconnu s’étant faufilé à l’intérieur de mon cuir et ayant pris un malin plaisir à se battre avec mon avant bras pour lui donner la forme (difforme?) d’un avant bras sous stéroïdes… (n’est pas chat noir qui veut, et vous allez découvrir que ce n’est que le début).
Le lendemain, malgré les prévisions plus que douteuse des «professionnels » de la météo, décision est prise de partir (parce qu’on est des bikers ou on est pas des biker?) sous une météo qui passe du soleil aux trombes d’eau sans prévenir et nous voici ,après quelques heures, à traverser la frontière Suisse, non sans une certaine appréhension, due aux législations toutes relatives quant à nos moto «modifées»… Evidement, chat noir que je suis, les ennuis ont débutés une vingtaine de kilomètres avant l’arrivée, avec un embrayage capricieux du aux enivrantes vibrations d’un Big Twin evo, et qui amènera mon câble d’embrayage à se dérégler…
Arrivé à 5 mètres de l’hôtel, ma brèle calera et ne redémarrera plus jamais grâce à l’ingénieux système de bouton poussoir sur le solénoïde. Le MoUnit, censé gérer toute la partie électrique et connecté sur mon smartphone grâce à son application, m’affichant un voltage de 11,5V à la batterie, me font alors comprendre que je n’ai d’autre choix que de kicker car la pose de pistons moyenne compression ne permet pas au démarreur de se lancer du fait d’un voltage trop faible (en plus de permettre un aller simple sur la lune en cas de retour de kick, je suis aux angesr ien qu’à imaginer un employé de centre de contrôle technique essayer de démarrer ma brèle dans quelques années), la tension nominale étant de 12,5. Peut importe, nous sommes arrivé et le festival étant à porté, je me gare et reporte la résolution de l’incident à plus tard.
Arrivé sur place, la fatigue se mêle à une certaine déception, le festival est petit, un peu désorganisé, mais on positivera se disant que çà doit être sacrement compliqué d’organiser quelque chose après une succession de confinements, d’annulation, et de formatage politico médiatique sur un virus à la dangerosité toute relative… Après tout, on est pas venu pour se plaindre, laissons place aux tournées de bière, concert et rencontres toutes plus interessantes les unes que les autres.
Après un retour tardif à pied pour espérer faire descendre uncertain grammage dans le sang avant un repos bien mérité, nous prenons la décision d’aller faire un tour en ville au reveil, pour essayer de comprendre les raison de cette baisse de tension. Avec un départ au premier coup de jarret, la tension affichée reste à11,5V pendant les ¾ d’heure de roulage, devant une population peu encline au passage de nos engins, du fait d’un bruit certes agréable pour les mélomanes que nous sommes (et bien moins choquant que bon nombre d’engins croisés au fils de mes trips) mais dérangeante (et c’est compréhensible) dans un pays où les lois n’autorisent pas ce type de modifications. Retour donc sur le festival, le nœud dans l’estomac relativement dénoué du fait d’un comportement à peu près correct de ma belle… Les phases de calages au feux rouge avec des séances de kick effrénées pour repartir au plus vite et ainsi, éviter de nous faire probablement insulter par certains passants à l’oreille délicate auraient pourtant du me mettre la puce à l’oreille sur les problèmes à venir…
Sur le festival, les discussions vont bon train, des connaissances amicales nous rejoignent et le moment est si plaisant que j’en oublie mes tracas mécaniques… Par sécurité, nous choisissons de ne pas prendre part au Run organisé par le festival, pour ménager nos montures… Choix qui ne sera que de bonne augure, car le run mettra près d’une heure à se mettre en place, et, malheureusement, se clôturera abruptement du fait de l’arrêt cardiaque d’un rider entête de cortège… Paix à ton âme illustre inconnu à qui je dédie ce texte.
Sur la fin de l’après midi, et avant que les vapeurs de nos breuvages ne rendent nos déplacements motorisés illégaux, nous reprenons la route pour retourner à l’hôtel histoire de revenir y passer la soirée à pied, et ainsi éviter de prendre les risques inconsidérés de rouler sous l’emprise de l’alcool. (On a beau être des bikers, on est tous responsable et j’ai personnellement deux enfants, de la famille et des amis qui n’ont sans doute pas envie de me revoir à une cérémonie funèbre… Quoi que je ne n’en sois plus si certain, mes 40 années de vie bien remplie m’ayant amené à faire des choix qui ne sont sans doute pas aux gouts de tout le monde)
Le retour sera chaotique : comportement anarchique du moteur, tension de la batterie à la baisse aussi rapide d’un chasseur en piqué, je termine par caler, encore, à 20 mètres de l’hôtel ce qui me vaudra encore une fois une séance de cardio, seul sur le trottoir, à maudire ce maudit de tas de ferraille… Après m’être garé dans le parking, la tension sera désormais tombée à 10,2V…Noeud dans le bide, gâchant la soirée sur fond de stress du à des paramètres inconnus quand à un retour sur Strasbourg… Malgré tout, la soirée se passe, mais la nuit est courte… J’ai une méconnaissance et un désintérêt total concernant l’électricité et ses principes, ne faisant qu’augmenter le stress. Je ne sais pas quelles sont les conditions pour se faire dépanner à l’étranger, n’ai aucune envie de rentrer par voie ferrée, et ne sait absolument pas comment va se comporter ma moto au petit matin.
Après un réveil et un petit déjeuner ou je ne serais pas des plus agréables (ceux qui me connaissent savent exactement de quoi je veux parler…) on s’équipe, charge la moto, et je repart pour une séance de kick ou le manque de réaction du moteur me font réaliser que je vais pas tarder à perdre espoir et rester là comme un con…La tension est à 10,2V et, au bout de quelques minutes, le moteur se met à vrombir dans le vacarme assourdissant d’un evo libre sous stéroïdes, il faut dire que nous sommes dans un parking souterrain et ce bruit n’a de conséquence que le sourire qui se dessine sur mes lèvres. Il n’y à pas de temps à perdre, la frontière est à 8km, et je ne voudrais pas passer à coté d’un dépannage en france plutôt qu’à l’étranger.
Ma philosophie lors de moments difficiles est de me fixer des objectifs, donc sachant que les chances d’arriver chez moi et de parcourir les 150km qui me séparent de Kustom Workshop sont extrêmement faibles, chaque victoire me permettent de vaincre le stress…les objectifs sont donc les suivants :
-Ne pas caler car je ne sais pas si je pourrais repartir, j’exerce donc un petit filet de gaz en toutes circonstances, et j’adapte ma vitesse pour passer au vert à chaque fois (au diable la consommation)
-Passer la frontière pour ne pas avoir à compliquer un dépannage dont l’éventualité ne fait qu’augmenter.
-Redémarrer après avoir fait un plein plus que necessaire.
-Prendre la route la plus rapide (en terme de temps) pour essayer de me rapprocher au max de l’objectif principal.
-Me rapprocher au maximum de la concession Harley Davidson Fegersheim pour éviter de me faire dépanner et rapatrier sur la concession de Mulhouse (ne sachant pas si le dépanneur acceptera de déposer la moto au shop)
-Et donc objectif ultime mais quasi illusoire au moment du départ, ramener par moi même la moto au Shop.
Le départ se fait avec beaucoup d’appréhension mais les premiers objectifs sont atteins les uns après les autres, roulage sans trop de ratés, passage de la frontière, arrivée à la station… La tension est descendue à 10V, je redémarre au premier coup de kick, fort heureusement, car ma cuisse commence à donner des signes de faiblesse… Je souhaite bonne route à mes compagnons le cœur lourd et l’oeil humide, je n’aime pas les au revoir, surtout après un week end en aussi belle compagnie… Je lance l’application mo.ride sur mon smartphone en affichage forcé et permanent poursuivre l’évolution de charge de ma batterie (Je dis charge parce qu’à ce moment la j’ai encore une pointe d’espoir)
Je reprend la route et rapidement l’appréhension me gagne… Le voltage n’a de cesse de baisser… Arrivé sur l’autoroute, je suis descendu à 9,5V et ça continue. Je maintien la vitesse à 110km/h(n’ayant aucune idée de l’incidence de la vitesse sur le comportement de la batterie, j’essaye de me rassurer, on fait ce qu’on peut…) Le but étant de rester près de BAU pour éviter deme vautrer comme un étron si je venais à être surpris par une coupure du moteur imprévue… Les kilomètres s’enchainent, non sans quelques petits incidents… Ma caisse à outil qui décide de s’ouvrir pour lourder le bidon de dot5, un mégot jeté d’une bagnole pris en pleine poire, un furieux zigzagant dangereusement entre les bagnoles, un poids lourd qui ne sait pas rester dans sa voie, …Habituellement je me serais empressé d’aller à leur niveau pour leur montrer mon majeur de la plus belle façon qu’il soit avant de repartir plein gaz, mais je ne suis pas tellement à la fête, je préfère rester concentré, et puis l’importance des conneries des autres n’a d’importance que celle qu’on lui donne… et j’ai accumulé suffisamment de stress ces derniers temps, le but étant d’éviter l’ulcère, je continue ma route…
Colmar approche, et l’idée de me faire rapatrier sur Mulhouse s’estompe, la tension est descendu sous les 8V, ayant pour résultat un compte tour qui s’excite comme un sismographe, un compteur de vitesse à zéro, me laissant donc sans information sur mon kilométrage et ma vitesse, mes feux se sont sans doute coupés, et je n’utilise plus les clignotant depuis mon départ pour économiser tout accessoire énergivore, les indicateurs de changement de voies se feront donc à la main, nos anciens ayant déjà à maintes reprises prouvés que ça fonctionnait…
Plus les kilomètres sont avalés, plus je prend conscience que la baisse de voltage s’accélère, sans savoir si c’est réel ou simon coté hypocondriaque refait surface, je tente de garder espoir…Il doit me rester une vingtaine de kilomètres lorsque je vois que je me rapproche des 6V… Une question surgit alors : mon moteur est il capable de fonctionner sous les 6V, certaines anciennes fonctionnant sur ce voltage, j’ai cette méchante idée qu’en dessous, l’apport énergétique à la bobine, ou la bougie (je le répète je suis un cancre en elec) ne sera pas suffisant pour mettre en œuvre la combustion dans mes cylindre… Le stress me gagne, et à une quinzaine de kilomètres, je passe à 5,9V… Mais mon tas de ferraille reprend sa place d’origine dans mon cœur… Elle tient bon la bougre !!!
Ce n’est qu’après une sortie d’autoroute sur un petit filet de gaz, non sans avoir copieusement insulté un jeune ziva dans un rondpoint, indécis ou plutôt incapable de conduire une allemande de location dans l’unique but, sans doute, d’impressionner la cindy coté passager pour un week end, que je termine devant ma boutique avec une tension à 4,8V…
Je me sent léger comme une plume et bordel ça fait du bien, c’est le moment d’apprécier une bonne clope, de me poser, pour vous conter mes déboires. Miracle mécanique ou pas, le but ici n’est pas de vous raconter ma vie, à vous qui prenez le temps de me lire, mais plutôt de faire comprendre à certains que l’ajout d’un accessoire esthétique comme un kick (n’en déplaise à mes détracteurs, mais surtout aux jaloux) peut avoir son utilité.
Il faut d’une, toujours garder espoir, et de deux, comprendre que même une situation stressante peut se révéler instructive, la vie est semée d’embuche, et nous passons tous par des moment compliqués. Alors merci à ceux qui auront tenté de m’aider, à ceux qui m’auront soutenu, et surtout à ceux qui auront canalisé ma colère et ma tension… Chaque problème à sa solution, gardez toujours ça à l’esprit.
Les amis, merci d’avoir pris le temps de me lire, à la prochaine sans doute pour de nouvelles aventures et au plaisir de partager un trip ou un bout de route en votre compagnie.
Ced de Kustom Workshop
Source photo image d’illustration
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