C’est l’histoire d’un desert
Bon, j’ai écris ce texte une première fois, puis arrivé à la moitié, mon ordi de merde s’est mis à jour, comme dans la vie, plus personne ne te demande ton avis, j’ai donc pété l’écran de cette petite merde technologique de rage, puis ai jeté mon téléphone travers le salon… Putain qu’est ce que j’étais bien sur la route… Bref je recommence et je vais essayer de recoller au mieux de mon premier jet…
Je suis rentré hier, et j’ai dormis 11 heures… Réveillé uniquement par mes gosses que je devais emmener à l’école, c’est dire ce que ce trip a été éprouvant…
2022…Bordel… Quelle année… De tous ceux qui pensaient que l’année du confinement serait la pire… Je fais partie de ceux qui aujourd’hui sont écœurés par la situation actuelle… Ces dernières années ont poussé les gens dans leurs derniers retranchement, les rendant aujourd’hui pour beaucoup hypocrites, individualistes et pleutres… Malgré tout j’ai su garder espoir, j’en ai pour preuve l’élan de générosité dont ont fait part les acteurs de la custom culture tout comme les «suiveurs »de la page lorsque j’ai décidé de partir une fois de plus au grand air, pour un trip de 3000km avec pour but le désert des Bardenas… Malgré deux trois baltringues qui, bien cachés derrière leur écran, se sont permis de déverser leur haine, parce que sans doute aigris de ne pas être capable d’avoir la vie qu’ils auraient voulu, comme prisonniers de leur propre faiblesse, ne peuvent s’empêcher de montrer leur jalousie exacerbée… Bref, le désert des Bardenas donc me semblait être la destination rêvée pour mettre derrière moi une accumulation d’ascenseur émotionnel… La fin de Kustom Workshop en raison d’une crise sans précédent, mon départ de l’armée après 21 de services, pour la sécurité privée… Choix oh combien scabreux puisque j’en démissionnerait après seulement 7 mois en raison d’incompatibilité avec le haut fonctionnariat européen, à l’image de nos politiques vivants en décalage total par rapport à une population de travailleurs sans qui rien ne fonctionnerait…Nous, les petites mains, qui luttons jours après jour pour survivre, et que malheureusement personne n’écoute… Cette trahison en résulte d’une haine sans précédent, créant communautarisme, peur, et délires insoupçonnés donnant lieux à des situations ubuesques ou s’enchaînent une vague incroyable de nouveaux genres essayant tantôt de mettre l’intégralité des mots au féminin pour une raison qui m’échappe, nous expliquent que la viande, c’est mal et que nos ancêtres ne mangeaient que des plantes, ou encore qui nous accusent de délire lorsque qu’on appelle «monsieur » un gars barbu et à moitie chauve sur un plateau télé… Bref, loin de moi l’idée de prendre parti, chacun vis sa vie comme il l’entend, tant qu’il ne vient pas me l’imposer… Et la perte de mon fidèle labrador qui m’aura suivit partout durant 13 ans, que les clients de Kustom Workshop connaissaient bien pour sa gentillesse et son éducation, à qui, une fois n’est pas coutume, je dédie ce texte… Il était temps pour moi de prendre le large pour ma thérapie annuelle et de planifier un parcours idéal pour rejoindre un désert que beaucoup décrivent comme incroyable sur notre continent… 3000km… Peut être insurmontable pour certains mais qui représentent bien peu de choses par rapport à mes modèles de voyages que sont Laurent Cochet, Éric Lobo ou Captain Morgan qui me vendent du rêve depuis bien des années…
Au premier jour, la moto est prête depuis la veille, les révisions sont faites, le sac est posé sur le sissy, je n’ai pas énormément dormis, partagé entre stress du départ et excitation… Mais je pars tôt, j’ai de la route, et je ne souhaite pas arriver à mon premier rendez vous trop tard. Les enfants dorment et je leur ai fait un calin juste avant, sorte d’étreinte du « au cas ou »le genre de truc auquel on pense mais qu’on tente d’oublier au plus vite… Le départ se fait à la fraîche, à l’heure ou les gamins partent à l’école, et ou les gens vont bosser en tirant la gueule… J’ai l’impression d’être le seul à sourire, preuve si il en est que j’ai bien raison d’aller rouler, et puis, combien de fois me suis je retrouvé à leur place, envieux, jaloux… Bref avant même d’atteindre les Vosges, je me retrouve déjà sur le bas coté… Les vitesses passent mal depuis quelques minutes et ça à déjà le don de me nouer le bide… Mais ce sera réglé en 5 minutes, car comme un an avant, le sélecteur de vitesse, ici gracieusement remplacé par une pièce venant de chez les lizardsking motorcycle, tente déjà de se faire la malle… Un coup de clef et c’est repartis. Les Vosges en période matinale, ça a du bon, il y a peu de circulation, les odeurs matinales sont la pour vous en mettre plein les nazaux, mais il y a une contrepartie, car il y atoujours une contrepartie aux bonnes choses, comme mon bide ainsi que mes poumons ont tendance à me rappeler: ici il fait froid et le soleil est encore à une heure de route… J’ai beaux être équipé, jean et doublure kevlar, sous vêtements, chemise, sweat, veste kevlar et cut amoureusement « patchée » par ma chérie, comme un clin d’œil à l’ouverture de 21 days under the sky… J’ai froid et je mettrais, une fois le soleil revenu, bien 1 heure à cesser de grelotter sur mon brelon. La route se déroulera sans aucun souci jusqu’à l’approche de Montargis… Ou une route barré me ferra perdre 1 heure de route en plus… Aucune indication sur le GPS, des panneaux d’itinéraire bis absent, mettant les nombreux poids lourds en détresse, ainsi que les automobilistes… Mon GPS n’aura de cesse de me renvoyer pendant une demie heure sur cette route barrée… Un bordel monstre sans doute du à un fonctionnaire trop bien payé à préférer battre son record personnel sur candy cruch plutôt que de transmettre l’information de fermeture de route à qui de droit… Encore un bel exemple du « je m’en foutisme » français… Et qui aura pour résultat un ride effréné à travers les petites routes champêtres ou j’essorerai la poignée plus que de raison… Fort heureusement, je ne croiserai aucun engin agricole sur ma route en sens inverse au détour d’un virage, et j’arriverai sur Tour dans les délais, pour un apéro conséquent avec mon paternel… Homme qualifié de bon vivant, car ancien directeur de l’académie d’art culinaire française (ce qui me donnera l’opportunité de vivre 7ans au japon pendant ma jeunesse ) et avec qui j’apprécie particulièrement de refaire le monde et parler des choses de la vie suivant ma propre conception autour de breuvages de qualité. Bref je partirais me reposer vers minuit histoire d’être en forme pour le lendemain.
Au deuxième jour, je prendrais mon temps… Il fait un temps magnifique, je n’ai que 350km à parcourir pour rejoindre un illustre inconnu s’étant proposé de me fournir le gîte et le couvert pour la nuit grâce aux réseaux sociaux, et j’ai l’insouciance de croire que cela va se passer sans accroc… Mal m’en à pris… En traversant le Berry, contrée au charme particulier car me rappelant mon enfance lorsque je passais les vacances chez mes grands parents paternels, vide de tout, des champs, des villages vides de sa population et de ses commerces… Je souris à l’idée de me prendre pour Daryl dans la serie « the walking dead »… Et puis, après avoir traversé des champs traversé par un vent de venant de la gauche sur des kilomètres et te forçant à corriger ta trajectoire sans cesses, je tomberai sur un ancien, posé à coté de son dyna, casque au sol (signe, puisqu’il faut le rappeler ici, de détresse du motard et censé faire arrêter les autre motards pour lui venir en aide…) à moitié désespéré car n’ayant aucune idée de la raison du non démarrage de sa belle, auprès de qui je viendrai porter secours… Cela fait bien 45 minutes que le gars attends, il y a bien d’autres motos qui sont passé, mais aucune ne s’est arrêté… Leurs pilotes sans doute investis d’une mission hautement prioritaire, divine, et urgente, ne leur laissant pas le temps de prendre 5 minutes pour se poser… Preuve une fois de plus de l’état malade de notre société… Bref je m’arrête, et part à sa rencontre, on discute bien 5 minutes en fumant une clope, tout ven essayant de comprendre ce qui ne va pas. C’est une injectée, le contact fonctionne, la batterie aussi puisqu’on entend bien le bruit caractéristique de la mise en route de la pompe a essence…mais en appuyant sur le bouton de démarrage… Rien… Puis je lève la tête et m’aperçois que nous sommes pile à coté d’une ligne à haute tension, et ces lignes peuvent, sur certaines zones comme l’air d’écot proche de Besançon, créer une onde qui parasite le transpondeur de ces belles motos récentes… Sans le code de démarrage, et avec un compteur qui n’est pas d’origine, le gars avait peut de chance de le comprendre… C’est ainsi qu’il regagnera le sourire après que j’ai poussé son bolide sur une centaine de mètres sous son air dubitatif, et que je démarrerais la moto du premier coup. Accolade amicale, remerciement pour au moins 3générations, et nous repartons chacun de notre coté. Puis, en plein milieux d’un champs, après avoir lancé ma caméra pour filmer mes pérégrinations, la panne de merde… Comportement anarchique du moteur à bas régime, ça pétarade, je tourne pas sur une patte, mais pas sur deux non plus. Je m’arrête et on refait un check-up. Allumage : Le dyna S que j’ai posé pour faciliter le démarrage au kick et éviter les désagréments des vis platinées ne peut être en cause… Soit ça marche, soit ça marche pas. Pour la bobine c’est un peu la même histoire, puis les câbles et enfin… au bout de ces derniers, voilà qu’une des bougies avait décidé elle aussi de se faire la malle… c’est gras autour donc ça a du bien baver dedans.. Je revisse, ça pétarade sur une centaine de mettre, sans doute du à l’accumulation d’essence dans la chambre de combustion, puis ça repart. Puis quelques kilomètres plus loin… Ça recommence… de la nais un syndrome hypocondriaque bien connu de ceux qui roulent en ancienne (et encore je suis loin du mérite à qui revient tous ceux qui roulent en shovel ou même pan ou knuck…) mais ça stress, surtout sur un trip prévu sur 3000km. La moto reprend un rythme normal au bout de 500m et je mettrais ça sur le compte d’une mauvaise carburation en plus de problème probable de bougies (changées avant départ) et je terminerais ma route avec une petite fuite d’essence en raison d’un collier desserré… Ces vibrations vous filent la gaule mais en contrepartie tout se barre… J’arriverai donc chez mon hotte, Lionel, motard depuis de longues années et possesseurs de 3 motos, deux BM et un sports, capable de rouler sur tout types de route, motard au grand cœur, capable de converser sur tout type de sujet et qui me surprendra par sa sympathie et son accueil chaleureux. Nous passerons la soirée à converser de tout, entre les ovnis, les motos ainsi que la linguistique universelle, autour d’un magret de canard et d’un saint emilion… Je me coucherais un jour de plus heureux aux alentours d’une heure du matin dans un lit confortable conscient que la terre est peuplée de gens qui méritent d’être connu.
Au troisième jour je partirais tôt, pour rouler à la fraîche et profiter d’un soleil léchant la cime des arbres le tout sur un parfum humide… Une fois remercié mon nouvel ami, que pour sur je reverrais bientôt, puis après avoir fait la séance photo qui s’impose, je partirais… Ça sent bon le matin, à l’heure ou les jeunes s’attroupent devant les lycée, les éboueurs terminent leur service, les facteurs prennent le leur et les restaurateurs préparent leurs terrasses… C’est d’ailleurs près de Bergerac que je m’arrêterai déguster des tartines et un café, séduit par la beauté du paysage s’offrant à moi puis que je reprendrais une longue et magnifique route traversant le Périgord pour rejoindre les Pyrénées. Le paysage est magnifique et malgré les bien trop nombreux poids lourds gâchant le paysage et nécessitant de temps à autre de flirter (nan je déconne j’ai essoré la poignée) avec l’excès de vitesse, j’arriverai en milieux d’après midi dans un dédale de virage indiquant le début des routes de cols. Le passage entre la France et l’Espagne, merci l’espace Schengen, se fait sans poste frontière, mais je prend un plaisir assumé à parcourir ces routes. Elles sont vides de véhicules et c’est un pure kiff de n’avoir personne derrière qui pousse au cul, et personne devant qui se traîne. Ça permet d’apprendre, continuellement, de jouer avec sa position dans les virages, d’appréhender une épingle, de tester l’agilité de sa bécane au sortir, puis d’enrouler sur le virage suivant. On peut être tout type de rouleur, occasionnel ou frénétique, il ne faut jamais perdre une occasion d’apprendre, et ce trip m’en aura appris beaucoup du haut de mes 120 000 km passé au guidon de moto depuis près de 15 ans. Après avoir quitté les cols, je serais séduit par le calme de l’Espagne, le charme de ses petits villages au murs blancs, les fermier me regardant passer sur un petit filet pour éviter d’apeurer les chevaux. Au fur et à mesure que je m’enfonce dans le pays, je vois petit à petit le paysage changer, et devenir plus aride, signe que je me rapproche de ce désert tant idéalisé… Je fais le plein au dernier village avant ma destination, car nous ne sommes plus en France et les stations ne sont pas légions. Je croise sur place un groupe de français, en voyage, avec qui on passera bien 10 minutes pour comprendre le fonctionnement du system de paiement qui ne parle qu’espagnole, puis je repartirai pour arriver au milieux d’un village vide… Hormis 3 abuelitas assises sur un banc me regardant d’un œil suspect, rien… Mon GPS m’a amené par défaut au centre du village car les noms des rues ne sont pas dans le GPS. Je redémarre donc discrètement (Euphémisme s’il en est en raison de mes pots) et j’arrive sur une place ou trône un bateau bleu… C est le gîte tant recommandé par mes lecteurs… Je gare ma moto sur un sol de terre solide, et vois avec étonnement un groupe de gars partir en enduro en parlant français… Puis je me dirige vers la réception un peu penaud, ayant conscience que ma dernière pratique de la langue locale remonte à 21 ans… Je passe la tête par l’encadrement de la porte et j’entends un « oui oui c’est bien ici que ça se passe » Décidément cette barrière de la langue ne va pas être problématique si tout le monde parle français… Une fois les formalités administratives faites, on me montre ma chambre, c’est sommaire, mais suffisant, des lits, une douche, des toilettes, un restau et un bar, plus une cour fermée la nuit pour protéger nos bécanes… c’est le grand luxe. Je me pose donc dans mon nouveau local, et une fois bien installé, je me dirige vers le restau un peu timide, ou l’on m’attribue une table, et j’ai la surprise de revoir mes promeneurs de la station service, qui m’invitent à les rejoindre… Une fois mon assiette et mes couverts déplaces, nous partirons dans nos histoires communes mêlant voyages et moto, et ils me conteront leur après midi ou ils auraient aperçu un gars en plein milieux du désert des Bardenas, seul, assis entre sa Transalp et sa batterie, gonflée et hors d’usage… Attendant depuis 2 heures le retour d’un amis parti lui chercher on ne sais ou une nouvelle batterie… En bout de table, 3 compères aussi à l’aise que sur d’eux lanceront deux trois pics sur le fait que rouler en custom dans les Bardenas c’est pas ultra intelligent, et que eux, grands pilotes qu’ils sont, en enduro, ils savent ce qu’ils font…Bref, sans vouloir vous spoiler, les choses ne vont pas tarder à prendre une tournure des plus cocasses…Aux alentours de 21 heure débarque un nouveau personnage, en combi complète, athlétique, avec un accent savoyard, et ruisselant…« Il reste de la place ? »Maria, la taulière bien connue de ceux qui fréquentent le site lui désigne la grande table ou nous sommes tous rassemblés et s’affaire à lui préparer un repas aussi copieux que le notre… Chez Maria, on est bien servis…Jambon de pays, salades composée pour un régiment, steak, œufs frits, frites, vin… Bref on s’affaire autour de nos assiettes en engageant la conversation avec le nouveau venu : Le gars est un adepte du TET, pour Trans Euro Trail, un parcours de 80 000km crée de toutes pièces par une communauté passant par du hors piste pour arborer les coins les plus splendides du continent européen… Et le pilote s’est décidé comme ça, de partir de Haute Savoie en KTM pour rejoindre le Maroc par le détroit de Gibraltar… Le tout en hors piste… Ça a le don de vous faire descendre l’ego très très bas, parce que le gars roule seul, et au fils de la soirée je serais en émerveillement devant ses histoires. Nous termineront ensemble aux alentours d’une heure du matin à nous compter nos histoires respectives autour des dernières bouteille de vin et d’une fin de paquet de clopes…
Au 4eme jour… le jour de la bascule (pour ceux qui ne comprendraient pas ce terme, c’est ce qu’on utilise en opex pour parler de la mis-mandat…) il fait beau et suffisamment doux pour apprécier un petit déjeuner copieux à la terrasse du gite, devant les motos…Et les 3 enduristes en herbe, lançant à qui veut bien l’entendre« moi ma préférée c’est la harley » sur un ton cynique… je n’ai que faire ce ces singeries, car je sais qu’avec moi, le karma est toujours payant, et je prépare tranquillement mon matos vidéo en savourant mon café. Maria me dépose un sandwich énorme précommandé la veille que je glisse dans la couverture mexicaine attachée à ma fourche, je remplis ma gourde, refais un état des serrages, huiles, liquide de frein ainsi qu’outillages divers… Démarrage au premier coup de jarret et je parcours le peu de kilomètres qui me séparent de l’entré de la réserve nationale des Bardenas. J’arrive sur un chemin, car oui, autant vous prévenir, il n’y a pas de route, il n’y a pas de restaurant ni de station non plus dans les Bardenas, tout est àl’état naturel. De toute façon la vitesse est limitée à 40 km/h sur l’ensemble du site, et gare à ceux qui ne respecteraient pas les règles : L’année dernière, la police a déployé un hélicoptère pour chopper une quinzaine de larrons qui roulaient en weeling ou debout sur les cales pieds tout en dépassant allégrement les limites de vitesse… 1500 euros d’amende pour chaque pilotes (à payer de suite) et la confiscation pure et simple de 9 des motos pour accumulations de délits… Autant vous dire que la police espagnole ne rigole pas avec la sécurité routière… En même temps avec nos brèles et doutant que des pilotes roulant avec autre chose que des kustoms viennent me lire… Il y a fort a penser que ça ne vous arrivera pas avec les brellons qu’on se traîne. Bref je m’engage donc timidement sur ce chemin caillouteux, les cailloux sautent de temps à autre sous les pneux, ça chasse du cul pafois, et j’avoue que j’y prends un plaisir assumé mais je prends de l’assurance assez rapidement… Je fais quelques arrêts pour contempler le paysage, tourner quelques images, je m’aventure hors des pistes, à pied, pour prendre le la hauteur et pour m’apercevoir que je m’enfonce de plusieurs centimètres à chaque pas… Il faudra donc oublier de sortir des pistes, sous peine de s’embourber dans cette terre à l’aspect proche de la glaise, il a plus pendant 3jours avant mon arrivée et les sols ne s’en sont pas encore remis…Je reprends ma route mais au fur et a mesure de mon avancé, le comportement de mon moteur se fait de plus en plus compliqué… Le temps de m’arrêter, de voir les bougies noires comme du charbon, en raison d’une avancée lente et difficile pour une bécane comme la mienne…La poussière réussissant aussi à passer à travers le filtre pouvant aussi en être la cause, je décide de faire demis tours après 4h de désert… De tout façon il commence à faire trop chaud, je dégouline de sueurs, ma gourde est vide, et je ne serais pas contre une bière. Me voilà donc à essayer de sortir du désert sur des pétarades, et une fois arrivé sur la route, je tirerais allègrement sur la poignée pour nettoyer toute l’accumulation de merde stockée dans la chambre de combustion… De retour, vers 13h30, je pars au bar et j’ai l’agréable surprise de trouver mes trois enduristes préférés, la mine déconfite… Ils viennent de péter une boite de vitesse à l’entrée des Bardenas sur une bécane ayant 600km… J’en pleur de rire encore aujourd’hui… Karma’s a bitch boys… Bref, je ne cherche pas plus à discuter avec eux, ça n’aurait pas servit à grand chose…Je retourne auprès de ma bécane, bière à la main pour démonter les bougies, le carbu, et nettoyer tout ça. Après m’être restauré en faisant mes montages vidéo habituels, je profiterais d’une sieste au frais, avant de me remettre en route pour tester le comportement de ma moto… Malheureusement, à basse vitesse, comme certain auront pu le voir sur les vidéo, ça n’est pas probant… Les bougies drag specialties soient disant au top mise lors de ma dernière révision partiront donc au fond d’un sac pour revenir sur les anciennes, des champions qui me donneront entière satisfaction. En fin d’après midi, un nombre incroyable de motard arrivera, GS, ninety, royalenfield, KTM, Kawa, Transalp (tien?) , et un gars en enduro avec qui j’échangerais sur sa panne électrique… Une masse défectueuse trouvée par son guide après une bonne heure de démontage et un stress de ma part à m’acharner à démarrer ma bécane après avoir oublié d’ouvrir l’essence (ce genre de connerie n’arrive de toute façon jamais a ceux qui ne roulent pas, j’assume donc entièrement ce moment de solitude qui je sais, en fera rire plus d’un)… Puis je passerais le début de soirée à échanger avec tout un tas de gars dont je ne me souviens plus des prénoms, et ça n’a aucune importance, l’important c’est l’intensité de ces échanges autour de bécane différentes de ce que j’ai l’habitude de côtoyer, c’est très enrichissant, autant en histoires de mécaniques qu’en sympathie. Puis, je partirais à la salle commune, ayant un peu peur de me retrouver seul je l’avoue, face à ces hordes de potes venus en groupes. Mais c’était sans compter sur la gentillesse et l’anticipation dont sait faire preuve Maria… Sitôt arrivé, elle me dirigera vers deux anciens, le teint bronzé par les années de voyage, l’un ancien de la marine marchande ayant parcouru l’Afrique toute sa vie avec qui nous échangerons longuement sur nos expériences personnelles, et l’autre, ancien coureur du Paris Dakar, amoureux de sa vielle Transalp, et qui s’est tapé près de 3h de solitude au milieux du désert en raison d’une batterie en fin de vie, tien donc, le monde est tout de même sacrément petit, et avec qui j’échangerai longuement sur ses connaissances hors norme sur le ride en solo… Une soirée, encore une fois exceptionnelle sous le signe de la rencontre et de l’amitié éphémère…
Au cinquième jour, je repartirais à la fraîche, non sans avoir payé pour mon séjour un prix dérisoire en 2023, 120 euros pour deux nuits, deux petits déjeuners, deux repas et deux sandwich, plus un nombre dont j’ai perdu le compte de consommations diverses. L’Espagne pour un dimanche reste inchangée, les routes sont peu fréquentées et je cruise agréablement à travers les champs d’oliviers, les champs solaires et moins agréablement les zones d’élevage porcins à l’odeur nauséabonde… Le but est d’arriver à Figueras, mais n’ayant pas envie de m’arrêter de rouler parce que j’aime ça au plus haut point, je continue donc mon périple à travers le territoire d’Andorre en passant par la Jonquera, pour arriver à Perpignan et me trouver un petit coin de camping en bord de lac… Installation sommaire, le toit de mon couchage sera fait avec la couverture mexicaine et tendue par les moyens du bords pour y loger mon sac de couchage et passer une nuit au confort très sommaire, mais après un restaurant suffisamment arrosé pour ne pas avoir besoin de chercher le sommeil… A la guerre comme a la guerre…
Au Sixième jours, je prendrais la route au petit matin non sans avoir fait les vérifications d’usage… Je bouffe de l’huile par le haut moteur, et je n’ai absolument pas envie de démonter les deux réservoirs d’essence pour effectuer un resserrage… Çà attendra, en revanche mon pneu arrière par contre commence à sérieusement accuser le coup, mais je ne m’inquiète pas, ils n’ont pas prévu de pluie (LOL) et mon itinéraire me prévoit une arrivée à Vacqueyras en milieux d’après midi. Je cruiserais donc tranquillement tantôt le long des champs, tantôt le long de la mer, puis sur une petite nationale, je serais amené à tendre mon majeur face à un jeune baltringue des cités en clio 1 qui tentera de gratter la voie d’en face, prise dans les bouchons, par la ligne blanche en prenant le risque de me chopper de face… Une fois l’évitement passé et mon majeur rentré, je me rendrais compte avec stupeur que ces petits crétins, après avoir répondu à mon appel du doigt, feront demis tour pour me rattraper… Faut vraiment pas en avoir dans le crane pour croire que tu vas rattraper une brèle en étant dans une caisse chargé sans doute autant que ses occupants…Bref de toute façon le combat étant perdu d’avance pour moi à un contre quatre, je ne m’arrêterai pas et poursuivrais ma route. A 16 kilomètres de l’arrivée, un orage surgis soudain de nulle part d’une intensité encore jamais vécu à moto. La grêle d’abord, qui me forcera à mettre ma bulle sur mon casque, puis une pluie et de fortes bourrasques me forçant à m’arrêter parce que même les bagnoles n’avançaient plus et de toute façon, il aurait été suicidaire de continuer sans rien voir à 5 mètres. Je m’arrêterais donc trempé jusqu’à l’os, sous un bout de toit… La loi de Murphy étant ce qu’elle est, mon paquet de clopes aussi trempé qu’une éponge, et de toute façon les briquets baignant dans la flotte autant que mes attributs masculins, mon téléphone me lâchera quelques minutes plus tard… La il faut dire que j’ai du sacrement prendre sur moi pour ne pas me foutre en position foetale sous la bécane et hurler… sans compter qu’après une heure à attendre une accalmie qui prendra trop de temps à arriver, je reprendrais la route à l’aveugle, sans GPS, les pompes aussi trempées que des rangers après un passage à guet, à la recherche d’un panneau indiquant « Vacqueyras »… Après une heure de route au ralenti (je rappel l’état de mon pneu) des indications prises au grès des passants (dont un, sans doute adorateur des vtwin, m’enverra à l’opposé) et une bécane n’en pouvant plus, s’arrêtant aléatoirement sans doute à cause d’un faux contact créé par l’eau, ou d’un carbu noyé, je trouverais enfin ma destination au coin d’un carrefour, la femme de Christ, dit Le Belge, m’accueillants pour la nuit… Et quelle nuit les copains, une fois de plus cette rencontre avec l’inconnu restera gravée à tout jamais… Je passerais la soirée avec ce groupe de frangins, dit « Les Grincheux ». Un vrai groupe de potes qui s’en fout plein la gueule à longueur de journée, signe d’une fraternité indéfectible, un groupe qui aime rouler, qui aime les bonnes choses et qui a un sens de l’accueil sans pareil… On partagera un délicieux sanglier, cuit à étouffé arrosé de plusieurs magnifiques bouteilles produites dans le coin sur fond d’histoires de mécaniques, trips divers et histoires de clubs qui, vous l’aurez compris, ne seront pas étalées ici…Cela restera un point de rencontre sans doute à refaire, tant cet accueil aura été au delà de mes espérances, et dans tous les cas restera gravés dans mon cœur a tout jamais.
Les deux derniers jours n’auront rien de particulier à raconter, je remontrai sur Annecy au 7eme jour sans pouvoir passer sur la route Bonapart comme je l’avais initialement prévu, la faute à un chargeur de téléphone défectueux ne me permettant de faire un point de situation géographique qu’à de rares occasions, mais je prendrais un plaisir particulier à naviguer le long des vignes et à rouler sur les routes escarpées à l’approche d’Annecy. Je remercie d’ailleurs la concession Harley Annecy qui m’aura fait un recomplétèrent en huile des plus salvateurs, et je fêterai mes 41 berges le soir venu en compagnie de mon frangin et de ma mère.
Au 8eme jour, la route pour rentrer en passant par la suisse étant aussi connu que monotone, elle se ferra sans aucune anecdote particulière, mis a part une lutte acharnée contre le someil au sortir de la Suisse. Le fait est qu’une fois rentré, je m’effondrerais sur mon canap pour une bonne heure et me réveillerais comme si j’avais été passé à la broyeuse, fiévreux, fatigué comme jamais, tremblotant et sans appétit, sans doute en raison de mon esprit, ayant compris que le voyage était terminé et qu’il pouvais désormais se laisser aller. Je dormirais 11 heures cette nuit la, pour me faire réveiller uniquement par mes gosses pour les emmener à l’école… Signe qu’un trip de cette envergure est extrêmement éprouvant. Cela fait aujourd’hui 1 semaine que je suis rentré et j’ai encore mal à une cuisse, fatiguée de tant de kick, et je dors particulièrement bien. Mais si je devais repartir, je le ferais immédiatement (enfin une fois le pneu changé)… Cette expérience a été l’une des plus belles en matière de roulage, de rencontres et d’amitié. Certes, un trip de cette envergure nécessite un certain budget en essence, en consommables et en logement/repas, mais je n’ai aucune chance à l’avoir entrepris, tout le monde en est capable, et vous n’avez pas d’excuse. Ce n’est qu’une question de volonté, mais pas de chance, c’est quelque chose qui se provoque si évidement l’envie vous en prenais.
Sur ce merci à tous ceux qui me soutiennent dans ces écris, merci à tous ceux qui m’auront encouragé et surtout merci à ceux qui m’auront soutenu sur et dans ma chute, vous êtes ceux pour qui j’aime mettre sur papiers mes aventures, alors à très bientôt autour d’une bière, d’un festival ou sur les routes…
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