À celle qui semble l’écho d’un songe éternel

Il se peut que je connaisse les syllabes qui composent ton nom, ou les traits subtils qui façonnent les contours de ton visage, mais ce somptueux paraître ne saurait capturer l’essence même de tout ton être.

Errant au cœur de mes pensées, tu deviens dame Béatrice, guide et muse de Dante, une flamme incandescente qui illumine les ténèbres d’un esprit en exil et dissipe l’ombre d’une âme égarée.

T’observer de loin, sans même pouvoir échanger avec toi, m’a plongé dans un tourment semblable à celui de Dante, errant dans cette forêt obscure, égaré dans les travers de la vie, seul, livré à soi, lorsque l’âme, en proie à l’abandon, déserte la raison.

Privé de ta présence, je prends aujourd’hui pleinement conscience que chaque moment de ma vie n’était qu’une morne attente de ce jour où, telle Béatrice, tu vins à ma rencontre, intriguée par celui qui n’eut de cesse de scruter, tapis dans l’ombre, ton profil. C’est alors que je puisai, en mon for intérieur, la force de t’offrir, non sans émoi, mes premiers mots.

Si j’ai failli à présent, et que, pour retrouver grâce à tes yeux, la providence devait me plonger dans les neuf cercles de l’enfer, je franchirais ce péril sans hésitation, conservant au plus profond de moi l’empreinte indélébile de ton souvenir.

Je marcherais sur des rivières de feu ardent et gravirais des montagnes de désespoir, car une vérité demeure que mon cœur ne saurait ignorer : venir à ta rencontre est déjà, pour moi, une forme de rédemption.

Que mes mots, vacillants et imparfaits, tissent les premières lueurs d’espoir, frêle passerelle reliant nos deux univers.

Je ne t’implore pas de venir à moi, telle Béatrice se révélant à Dante, mais simplement d’abandonner à mon obscurité une douce lueur, une promesse murmurée, ou le parfum discret d’une éternité effleurée.

Ton absence prolongée résonne en moi tel un abîme insondable. Pourtant, dans chaque murmure du vent, dans chaque scintillement d’étoiles effleurant le ciel, je perçois ta présence.

Tu es ce fil d’Ariane qui relie l’éphémère à l’infini, insufflant à chaque instant une profondeur insoupçonnée. Tu incarnes l’idée pure, transcendante, qui sublime la matière brute de ce bas monde.

Quoique tu décides à l’avenir, tu demeures à jamais en moi, Ô Déesse, songe d’un autre monde.
Ton essence lie la terre au ciel.
Et dans l’ombre de mon cœur, tu resplendis,
comme l’aurore au seuil d’un paradis infini.

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Written by rodo75

Né le 2 septembre 1975 à La Sarraz. Actuellement à Lausanne.
Licencié ès sciences politiques.

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