AMOURS DE FANTÔME.
Ne te souviens-tu pas de moi,
Souvenir effacé,
De moi, de mes filles de joie,
Dans mes bras enlacés ?
Pourtant, je t’avais bien aimée,
Toi, fille sans amant.
Mon coeur tourné vers ta pensée
N’oublie point son serment.
Mais moi, j’étais toujours frivole.
Le coeur mal amarré,
Un orage d’amour, du sol,
M’a bien vite emporté.
Le vent soufflé fort puis tomba.
Un péché fut commis.
Un courant violent m’emporta,
Moi, toutes mes orgies.
Un jour dans ma vie endiablée,
Dieu, lassé, m’oublia.
Tout se rompit et je passai
De la vie au trépas.
Et pourtant, je ne suis point mort,
Pourtant, je ne vit point.
Ma vie, je la refais encor
Sans y mettre de soin.
Je suis le fantôme, je suis ombre,
Je repasse par la mal
Qui a rendu ma vie si sombre
Et ces instants fatals
Vivent dans ma vie de démon.
Mon coeur perd les vivants.
Rien ne l’arrête, mers ou monts,
Ames pures d’enfants.
Mon visage si séduisant,
Qu’un sourire coloré,
Trompe les humains trop confiants.
Moi qui les déshonore,
Je pleure. Mon âme se lamente
Car elle est condamnée.
Je trahis toujours mes amantes
Et mon âme damnée.
Songe à mon bel amour posthume.
Mon regard séduisait.
Costume Coeur noir sous un blanc,
Le coeur d’un courtisan
Qui t’aimait d’un amour volé
Et ne pouvait durer.
Mon brasier devait te brûler,
Toi et ton coeur de fée.
Alors, tu as arrêté de vivre.
Je t’avais trop aimée.
Tu es morte, je veux te suivre,
Là où tu es allée.
Jamais plus je ne te verrai
Et mon âme maudite
Fond de ne pouvoir espérer,
En toi, âme bénite.
Vieux fantôme tout désespéré,
Dans la nuit obscure,
Je m’enfuis pour l’éternité
Sous une sombre bure.
Je ne veux plus jamais mentir
Et je veux rester seul.
Je ne puis plus me repentir,
Je suis un être veule.
Tu as aimé un beau fantôme.
Il t’a bien aimée.
Tu es dans le Ciel, arôme suave.
Tu laves mon péché.
Je souffre, je ne puis te voir.
Je ne pécherai plus !
Mais condamné au désespoir,
Je resterai reclus.
J’ai hanté tous les vieux châteaux
Aux toiles d’araignées.
J’ai visité tous les caveaux
Et leurs puits écroulés.
Mon âmes enchaînées à fait fuir
Tous les pauvres humains.
Au jour, on ne veut me conduire
Et je te cherche, en vain…
1965
© 2004 NULLART vs. Kinka – ” 1968, une révolution poétique ”
http://nullart.free.fr/
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