Faire ses adieux à chose qui semble si insignifiante, dire au revoir à ses espoirs et briser son cœur rêveur. Un attachement insensé pour une cellule si petite. Un cœur brisé par de simples mots. Une intimité envolée pour finalement, seulement le vide. Plusieurs semaines en moi sans être réellement là, un battement éteint puis l’attente d’être sans toi.
La nature se réveillait lentement.
Allongée sur le dos, pensive, Shania se laissait bercer par les premiers chants printaniers.
Elle se détendait et oubliait, le temps de cette baignade matinale, les atrocités qui hantaient ses nuits.
Elle n’avait plus connu un sommeil apaisant et réparateur depuis bien trop longtemps.
Tournant la tête elle me dévore de ses beaux yeux.
Resplendissante dans sa robe d’été couleur feu,
Avec un sourire à croquer la demi lune.
Visiblement je suis pris dans ses pattes brunes ;
Il n’y a qu’une chose que je dois faire : résister
À l’envie de la toucher et de l’embrasser.
Photo de Rachel Claire
Superbe fleur d’été aux si charmants pétales,
Aux si beaux yeux rieurs, au sourire sans égal,
Montons ensemble, heureux, vers les plus hautes cimes.
Ainsi nous verrons mieux par-delà l’horizon.
Rêvons tant qu’il est temps au-dessus de l’abime.
Irrésistiblement, nous nous envolerons,
En touchant le ciel mauve et ses plus beaux rayons.
Photo de Taryn Elliott
J’aimerais
J’aimerais que tout file comme le vent.
J’aimerais goûter une multitude de délice en sa compagnie.
J’aimerais avoir le pouvoir d’illuminer ses journées.
J’aimerais alléger ses épaules de leurs lourds fardeaux.
Un sacré bastringue
(Chez Dom et Marie)
C’est un petit bistrot
On y rencontre des amis
On s’y invente un paradis
Où y’aurait pas d’accros
C’est un petit bistrot
Où on vient prendre l’apéro
Ou se jeter un demi
Les fins d’après-midi
Au sol c’est du granit,
Sur les dalles,
Les pieds des clients battent la mesure
« Et pour vous ce sera quoi ?
11 Octobre 2021,
-Elle est morte.
Le silence régna dans l’habitacle de la voiture, pendant que je restais bouche-bée. C’était fini. Elle s’était éteinte comme une flamme de bougie. Soudainement. Je pensais à ma mère, qui avait prévu d’aller la voir en novembre. C’était trop tard.
-On y va ?
-Oui.
-Tous ensemble?
-Non.
Les mots dans ma tête se chevauchent et se bousculent. Ils tentent sans succès de former une pensée, une idée finie. Des bribes d’opinion, des morceaux de questionnements, s’enchevêtrent et s’emmêlent avec anarchie. Pourtant, je me souviens de mes pensées d’enfant. Elles étaient précises. Comme bien rangées dans les tiroirs d’un bureau de secrétaire. Triées par couleur ou par ordre alphabétique.
Le petit adorable enfant de mon voisin,
Est venu en courant, tel un petit zinzin.
D’une voix basse, il confie à ma fille,
Sans sa joie habituelle qui brille :
“Papa a dit, papa a dit, papa a dit”
“Le père Noël euh, le père Noël est MORRRT”.
Ma princesse, soulève la tête, les yeux grands ouverts,
“Papa Noël, est-il morrrt?”, anxieusement implorante.
Le jour de son 5e anniversaire, Shania fut la témoin de la destruction de son village et du massacre de ses parents.
Depuis, elle est hantée par d’horribles cauchemars rappelant cette terrible journée et le visage du monstre qui plongea sa vie dans l’horreur.
Elevée par Adjib, elle grandit l’arme au poing et devint une guerrière redoutable et impitoyable.