C’était une petite cabane dans la forêt
Faite du bois des arbres et du métal des hommes.
Encerclée par les premiers, délaissée par les seconds,
De son cœur oublié résonne encore le marteau des charpentiers.
C’était une petite cabane dans la forêt
Se tenant nonchalamment, tel un homme fatigué,
Aux membres biscornus comme la vieille branche d’un chêne.
Le temps passait, mais à sa vue trépassait
De même que pour le vent dans les champs de blé,
De même que pour la chouette qui ne cesse de hululer.
C’était une vieille cabane dans la forêt
Où la curiosité des jeunes attirait.
Par la cage rouillée d’un animal mort,
Elle jaugeait le courage des matamores.
À leurs cris amusés faisant écho ici-bas
Répondait le grincement de ses humides planches en bois.
C’était une vieille cabane dans la forêt
Où les enfants essayaient d’entrer, que les enfants visitaient.
En son sein, dénonçant son abandon,
La lampe à huile cassée et le soufflet troué d’un accordéon.
C’était une mélancolique cabane dans la forêt
Dont le feu de cheminée parfois se réveillait.
Les flammes, comme animées par les éclats de voix,
Dansaient fébrilement, intriguaient les enfants.
De leurs longs bras, les jeunes âmes elles attiraient,
De leurs occultes chants, leur histoire elles racontaient.
C’était une mélancolique cabane dans la forêt
Qui désespérément cherchait une âme pour être aimée,
Cherchait une âme pour exister.
Telle une longue toile d’araignée,
Là où les enfants s’endormaient, jamais ils ne se réveillaient.
C’était une petite cabane dans la forêt.
Les enfants y venaient, puis leurs rires se taisaient.
Comme emportés par le maelström du temps,
Bientôt plus rien ne résonnait.
C’était la petite cabane dans la forêt d’où jamais l’on ne revenait.
This post was created with our nice and easy submission form. Create your post!