LE CRI DE LA MANDARINE
Le soir je m’endors.
Le matin se lève,
La faim me dévore.
Coup de filet de mandarine
Hier au magasin.
Ce matin j’avais faim,
J’ai saisi une mandarine, par la main.
Mon ongle à déchiré
Son petit cuir orangé,
Sa peau s’est détaché.
La mandarine a crié.
Je l’ai complètement déshabillé.
Elle a souffert, je l’ai dépiauté
Comme un lapin écorché vif.
À ce stade, je ne donne plus cher de sa vie.
Je l’écartèle,
Un à un, je la démunie de ses membres.
Il y a entre eux quelques filaments blancs,
Le ziste.
Le zeste quand à lui
S’est profondément logé sous mes ongles
Pour rappeler plus tard
Les horribles souffrances.
Quartier après quartier,
Comme si j’arrachais ses organes,
Coulant entre mes doigts,
Son jus, fils chanté
Que je porte à mes lèvres,
Savourant sa pulpe.
Des pépins comme des cartilages
Trépassent sous mes dents
Et sa chair repassent
Sous ma langue.
Son goût entre en mon palais
Pour mon plaisir
Majestueuse Mandarine
Que j’ai dégusté
Un matin au crépuscule
Sans scrupule.
Les autres mandarines ont peur.
Elles tremblent au fond du filet.
Quelle fatalité !
Pensent-elles à leur tour prochain ?
Demain j’aurais encore faim.
CHRISTOPHE POIRIER 18/12/2024
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