Lettre à mon embryon

Faire ses adieux à chose qui semble si insignifiante, dire au revoir à ses espoirs et briser son cœur rêveur. Un attachement insensé pour une cellule si petite. Un cœur brisé par de simples mots. Une intimité envolée pour finalement, seulement le vide. Plusieurs semaines en moi sans être réellement là, un battement éteint puis l’attente d’être sans toi. Une chose sans vie, ni identité mais un espoir animé auquel il faut dire au revoir comme si un prénom été gravé. Un attachement sans condition, une envie d’y croire sans même y croire réellement. Des semaines qui défile et la promesse d’un futur ensemble qui se modélise anéanti par l’absence de maux et le silence de mon corps. Le poids de la honte pèse sur mes épaules dans l’attente d’un deuil loin d’être tragique et pourtant bien présent. La culpabilité de ne pas pleurer plus longtemps et d’accepter la réalité trop rapidement, qui finalement est seulement un mirage de l’esprit. Les douleurs bien présentes pour cette chose qui est absente, le corps qui se modifie comme il y avait de la vie. Un faux départ dans cette nouvelle aventure qui je l’espère aura un beau futur. Avancer sans oublier, y penser sans pleurer, vivre ça comme une étape sur le chemin et non la fin. Un jour tu seras l’anecdote de ma force, la raison de mon courage. Mon cœur bâts pour le tiens arrêter. Pleurer pour un avenir rêver, pleurer seule prisonnière de ses propres pensées tout en essayant de se libérer.  Une douleur vive pour une banalité écrasant de son poids une réalité. 1 femme sur 4, 1 grossesse sur 5. Une mise à nue totale nécessaire pour me libérer de se corps troubler. La liberté à un coût qui peut être difficile à payer mais qui pourtant n’a pas de prix. Une douleur lancinante dans le bas du ventre résonnant comme le silence de ta présence, ravivant le souvenir de ton absence. La violence de paroles prononcer dans le confort d’un cabinet, le choc à l’idée de ses pensées, à toi ma cellule que j’aurai pût tant aimer. Un corps libéré et un esprit troubler pour un pas de plus vers ma liberté. La douleur de mon corps fait écho à celle de mon cœur pour me rappeler que je ne suis pas prête à accepter. Un attachement qui ne semblait pas présent, un amour que j’ignorais, qui par de simples mots m’ont heurté de vérité. La sensation d’acception, les pensées qui se souvienne, il y a encore une semaine notre espoir ne nicher au creux de moi, et soudain envolé, frappé par cette dure réalité.

Ma cellule je ne t’oublierai jamais tu m’as permis de savoir que nous avions un avenir.

A toi mon embryon, mon futur, mon espoir et maintenant mon passé, à toi grâce à qui je sais qu’un jour je serai comblé, à toi ma cellule qui m’a abandonné pour me permettre un jour, d’être totalement heureuse dans la normalité.

 Ma cellule, malgré les trois semaines depuis l’annonce de ta perte je ressens ce besoin inexpliqué de te parler. Ce matin le froid m’a saisie en sortant de chez moi. Je m’étais dit qu’étant enceinte de toi, je passerais mon hiver au chaud à prendre soin de nous deux. Chaque moment, ou petit détail me ramène à toi et au projet que j’avais fait sur les neuf prochains mois. J’ai du mal à me dire que tu ne naîtras pas. J’ai repris le travail depuis une semaine et pourtant chaque matin dans ma voiture les larmes remontent en ton absence. L’avenir me semble bien vide sans toi. Ma cellule je fondais tellement d’espoir en toi. Le bonheur des autres est encore trop douleur et de voir les enfants en bas âges aussi. J’aimerais tellement pouvoir connaître ça à nouveau, mais toi tu es, et tu seras à jamais le premier. Mon premier espoir, mon premier projet, mon premier amour. La loi du plus fort est quelque chose de compliqué mais c’est pour le meilleur après. Ma cellule tu n’étais pas assez forte pour survivre dans notre monde cruel. Pense-tu qu’un jour prochain je pourrais à nouveau porter la vie ? Ton absence me remplit de tristesse et chaque jour je pense à toi. Une histoire, un sourire, un silence, peu importe, tous les chemins mènent à ce souvenir douloureux et à ce qu’aurait pu être notre futur avec toi. Ma cellule si tu savais la place importante que tu occupais au sein de mon corps mais aussi de notre cœur.  Tout me semble si lointain. Pourtant tu habites mes pensées tous les jours à chaque instant. Certaines fois je sens le voile de l’apaisement et de l’oublie m’envelopper, mais bien vite il m’est arracher pour que tu me reviennes. Les projets planifier durant les nombreuses semaines se sont écroulé comme un château de carte. Me dire que tu ne naîtras pas est si difficile. Je sais que jamais je n’oublierais mais j’aimerais juste pouvoir ne pas y penser. Tout me paraît si étrange. Tant de choses dans lesquelles tu été impliqué sans pour autant le savoir. Je me sens vide et brisée sans toi. J’aurai tellement voulu que tu restes auprès de moi. Tu sais ton futur papa lui avance et s’apaise doucement et moi je me sens bloqué dans le temps. Je me sens incapable d’avancer correctement. Chaque matin tu es dans ma tête, chaque jour et à chaque moment où je suis seule avec mes pensées. Ma cellule tu me hantera à jamais.

 

Cela fait 5 semaines que je vie sans toi ma cellule. J’ai beaucoup d’appréhension de voir les bébés des autres, et d’entendre parler de grossesse. Je ne me sens pas assez forte pour surmonter tout ça, pourtant j’essaie d’avancer du mieux que je peux. Voir le monde avancer, le temps défiler et me sentir seule, prisonnière de ce souvenir qui m’empêche d’avancer. Voir les gens pour qui c’est du passé, parler de grossesse et de bébé comme si de rien n’était. Sentir le poids de la distance s’installer avec la personne qu’on aime car on se sent retarder dans notre ascension vers l’acceptation. Pourquoi lui n’est pas ronger par cet événement alors que j’ai l’impression de suffoquer régulièrement. Pourquoi il s’en fiche de ce que je ressens, alors que c’est peut-être moi qui refuse de l’entendre. Suis-je seule à devoir avancer désormais ? Est-ce un leurre que je vois dans son comportement ou un simplement la cruelle vérité que je ne peux accepter, il avance et accepte. Moi je dérive sur un océan de sentiments et de ressenti qui me font perdre la lucidité. Pourtant je suis arrivé à saturation des mots répétés, des banalités vide, sans intérêt. Ma cellule mon cœur saigne de ne plus voir mon avenir avec toi.

 

La douleur d’un cycle qui revient témoignant de ton absence. En ce moment de fêtes qui devait être marqué de l’annonce de ta présence. A défaut d’être dans mon corps tu es dans mon cœur. Ma cellule je pensais que les fêtes de fin d’année raisonneraient de ta présence et à la place je m’accroche à l’espoir d’un futur toi. Je suis contente d’avoir mes règles car mon corps reprend ses fonctions petit à petit pour nous permettre d’avoir un « bientôt » un jour. Mais malgré tout je n’ai pas envie de me croire heureuse de cette période. Le fameux retour de couche, celui qui fait mal au ventre, celui dont le sang me rappel ton absence, et ravive la douleur du souvenir. Cette douleur glace mon cœur. Entendre les gens parler constamment de cette chose que j’aimerais tellement me glace le sang. Nos amis futurs parents sont au centre de nombreuses conversations et comment parler de cela sans penser à toi ma cellule, à ce que tu aurai dû être, à ce que tu nous aurait apporté. J’essaie de garder l’espoir de ce bientôt si éphémère, mais comment avoir l’espoir quand le temps me semble si noir.

 

Coincé dans le monde parallèle du souvenir à ressasser sans cesse les mêmes maux. Je ressens le manque de toi, l’injustice face aux autres et toujours l’envie de toi. Tu continues de hanter mes pensées ma cellule, mon embryon, ça aurai du faire 5 mois toi et moi, au lieu de ça je pense à toi à chacun de mes pas. L’absence de toi est dure à gérer, j’espère qu’un futur arrivera vite, mais je voulais que ça soit toi, et jamais personne ne te remplacera.

 

A toi ma cellule, mon embryon, sans futur ni prénom tu fûts mon premier espoir d’un avenir à trois. 

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Written by Lune

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