Lost in thoughts

Elle effaçait ses deux premiers paragraphes, ce qu’elle avait écrit était pathétique, cette mentalité de victime, elle ne l’aimait pas. Regretter ses choix, ce n’était pas elle. Elle avait fait des choix dans sa vie et leurs conséquences n’incombaient qu’à elle. Elle avait beau crier à voix haute qu’elle n’avait pas de but, qu’elle se sentait nulle, que les choix de vie qu’elle avait faits l’avaient rendue bête. Mais encore une fois, il n’y avait qu’elle à blâmer. Et pourquoi opter pour le blâme, pourquoi ne pas simplement prendre connaissance de son malheur et essayer de le transformer en un sentiment d’indifférence qui la rendrait numb ? Il n’y avait pas mieux que ça, cet engourdissement des sentiments serait la solution à tout. Avoir le sourire à l’extérieur et des ruines à l’intérieur de soi pourrait sembler malsain pour beaucoup, mais tout le monde est différent. Comme on le dit si bien en arabe : مش كل أصابعك متل بعض (tous tes doigts ne se ressemblent pas). Il fallait qu’elle prenne une décision qui serait peut-être pragmatique pour certains, mais qui correspondrait parfaitement à elle, à ses pensées et à son mode de vie.

Elle referma son ordi, prit son téléphone, éteignit sa musique et se dirigea vers sa chambre après avoir jeté un coup d’œil sur les 3 petites personnes de sa vie. Puis, elle se mit ensuite dans le lit aux côtés de l’homme de sa vie. Son alarme était bien réglée pour qu’elle réveille ses trois petits monstres à qui elle devait convaincre de l’importance d’avoir une éducation et d’aller à l’école. Pourtant, elle avait bien une maîtrise en biologie qui ne lui servait à rien … Les mensonges font partie du parenthood, ce n’est pas un secret, tous les parents vous l’admettront dans leurs moments de faiblesse. Ah oui, la plupart le nieront parce que ça fait mauvaise impression. Bref, il est temps de mettre fin à ses pensées interminables, d’éteindre son cerveau et de donner au sommeil le rôle de protagoniste pour quelques heures.

Le soleil se lève,…