La musique me manque. Je répète inlassablement les mélodies que je me plaisais à jouer naguère, dans mon âme, dans mon cœur. J’effleure désespérément l’air de mes doigts, espérant en faire jaillir un son, une note. Rien qu’un son, rien qu’une note. Je me sens incomplète, creuse. Chaque harmonie que j’entends me transperce comme un couteau. Plus la mélodie est fine et somptueuse, plus la douleur dans mon ventre est grande. Je revois en rêve mon piano, touche le clavier avec élégance. Les sons en jaillissent comme des torrents harmonieux. Les nuances pénètrent mon cœur et le font vibrer de nouveau. Puis, une dernière note, un dernier soupir me tire de mon sommeil. Comme amputée, le souvenir de mon membre me hante et me blesse un peu plus chaque jour. En apnée, dans une ville où les sons ne sont que crissement et vacarme, je cherche la douceur. Seulement pour pouvoir respirer, ne serait-ce qu’un instant.
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