L’ACCIDENT
Il y avait des éclats de lumières,
Des bruits de verres et de tôles froissées.
Il avait des petits morceaux de pare-brise dans la bouche,
Dans les oreilles et sur les contours des yeux,
Dans les cheveux aussi.
Ça sentait une odeur de gaz carbonique dans l’habitacle de la voiture cassée.
Probablement dû aux airbags.
FRAGMENT
Un coupon veut,
Un coupon veut pas,
On a lagueule qu’on a.
Dans l’immensité verte des marais,
Un polichinelle jaune s’en est allé.
Les blessures du passé
Ont du mal à refermer.
Le soleil luisait dans ses yeux.
À quoi bon mentir,
À quoi bon trahir,
Dieu s’est inventé,
Par nos chairs corrompues,
L’objet de convoitise est devenu.
Orage et cabriolet capricieux
Par un après-midi radieux, baigné de soleil, nous décidâmes de partir en vadrouille, savourant la douce liberté que procure un cabriolet des années 80.
L’air était tiède, la route invitante, et la mécanique ronronnait avec une élégance surannée.
Tout semblait réuni pour une promenade parfaite.
Hélas, la nature, dans sa grande malice, avait d’autres desseins.
Toi qui sais appuyer pour faire de la lumière
Où il faut appuyer,
Toi qui sais faire briller la plus sombre chaumière
Qui n’avait plus brillé.
Toi qui trouves tous les confins,
Les méandres confus
De nos esprits sans fin,
De nos esprits diffus,
Ton cœur est doux comme la pluie,
Ton cœur est beau comme un grenat,
Ton cœur est grand comme la nuit,
Mais c’est Ton cœur qui bat.
LES FRITES
LES FRITES
Le mardi à midi c’était purée jambon ou purée sardines,
Ça changeait d’une semaine sur deux.
Le mercredi c’était frites jambon
Ou frites avec un « coco » (un œuf sur le plat).
Le mercredi tout le monde savait que j’avais mangé des frites,
Pas seulement parce qu’on était mercredi,
Ça non,
Mais parce que mes vêtements étaient imprégnés des odeurs de graisse à frites.
PHASE A PHASE B
Sa grande passion était de faire tomber les choses. Ça l’avait prise dès l’enfance. Enfin, c’est ce que lui disait sa mère. Une sorte de vieille chose devenue encombrante qu’on a mise ailleurs, loin des vivants. Enfin, c’est ce qu’elle disait. Quand la principale occupation d’une vie est de vieillir, ça peut se faire en EHPAD comme chez soi.