PAUVRE ETOILIER SANS SA BONNE ETOILE.

PAUVRE ETOILIER
SANS SA BONNE ETOILE.

Aux cieux de l’été,
Il y avait une étoile,
Une étoile parmi les étoiles.
Pour lui, l’étoilier, la planète, je crois,
Elle clignait de l’œil en cyclope.
Il l’a découverte un soir,
Vieille comme le monde ?
Ou bien née exprès pour lui ?
Elle a brillant
Par monts et par vaux,
Elle perçait les murs,
Elle l’a partout suivi.
Mais l’étoile est morte,
Peut-être.
L’a-t-il tuée, assassinée ?
S’est-elle suicidée ?
Peut-être.
Mais pourquoi ?
C’est si fragile, si précieux…

Dans un firmament étoilé,
Tout est si froid.
Et il coule et il couvre et il croule
Des déserts inondés
Et des mers desséchées.
Tout n’est plus pareil.
Tout n’est que non ses
Et contre sens…

L’a-t-il oublié dans un coin ?
L’a-t-il repoussée ou bafouée ?
L’a-t-il ? L’a-t-il ?
Elle s’est éteinte de son ciel.
L’étoile se poserait sur son front.
Elle y avait son nid dessiné
Mais elle est tombée dans un fossé
Comme un vieux papillon
Ou comme une fleur fanée
Aux pétales grillés de soleil.
Il ne fallait pas la piétiner !
Il ne fallait pas l’effeuiller !
Il ne fallait pas ! Il ne fallait pas !
Une parole, un mot, même un sourire
Auraient suffisant pour éviter…
Mais les mots, quels mots stellaires ?
Deux astres se rencontreraient…

L’étoilier a tranché le lien d’amitié.
Il le fallait !
Il ne voulait pas la profaner.
Il a refusé de se prostituer.
Il le fallait !
Les planètes sont rares
Mais elles sont intransigeantes.
Lui, il a ses principes !
Et en crève…

Planètes et étoiles vivent enclos
Dans des univers distincts.
Il est terre, il est posé, il est fini.
On le tolère encore un peu,
Jusqu’à demain.
L’étoile est éternelle et insouciante.
L’étoile est insouciante et volage.
On l’a croit éteinte, elle brille ailleurs.
Elle jette mille éclats aux quatre vents
Et se joue des années-lumière.
Il a refusé cet amour-fleur.
Il a refusé d’être l’auteur
D’un bâtard.
Lui qui est complexe,
Il lui serait pourtant si facile de briller,
Briller aux yeux de l’étoile
Et pourtant…
Dire qu’il pouvait en profiter,
Belle vengeance !

Est-elle derrière ce ciel d’encre ?
D’un noir semé de paillettes d’or,
Ce ciel où il manque une étoile,
Un ciel comme mort.
L’étoile est partie vers d’autres précieux,
En compagnie d’une autre planète.
Peut être…
Ou bien l’étoile,
En larmes de lumière
Pleure son chagrin.
Peut être…
Et lui, pauvre étoilier,
Que fait-il là ?
Un étoilier sans son étoile,
C’est insensé !
Comment pourrait-il durer,
Vivre et se prolonger dans l’éternité ?
Sans étoile pour le guider
Et lui apprendre à aimer,
Sans fin, à l’infini…
Sans fin, vers l’infini,
Il n’y a qu’impasses et labyrinthes
En guise de chemins.
Pas d’enfant, pas d’amour, rien !

Mais existe-t-il des étoiles ?
Son étoile, à lui, était-elle
De rêve, de chair ou de vent ?
Ou bien tout à la fois ?
Qui le plaindra
D’avoir voulu être cocu
D’une étoile envolée ?
L’œil égaré dans les nues frivoles,
Pauvre étoilier
Sans sa gondole,
Qui pourra le consoler ?

1974

© 2004 NULLART vs. Kinka – ” 1968, une révolution poétique

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Written by kinka

Kinka, c'est qui ? c'est quoi ?

En 2014 Wikipedia a supprimé cet article considérant qu'il s'agissait d'un canular et non d'une présentation sérieuse d'un auteur.

http://nullart.free.fr/
et
http://recitdevoyage.free.fr/japon/tankas/
et
http://nihonfrance.free.fr/-tanka-/

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