Vide paternel

Tu ne l’aimes pas, tu veux être aimée. Je le sais, tu te crées ces sentiments, ces images embellies, tu cherches des qualités à tout prix et occulte le négatif. Ton désir de combler un immense vide créé jadis est bien trop puissant pour lutter contre cette douce mascarade. Je préférais être amoureuse, mais je ne le suis pas. Je préférais dire que j’aimais son âme, ses mots ou son corps, mais encore, je mentirais. Je préférais des passions folles, mais sincères, plutôt que la prétention de te vouloir, quand finalement, je veux simplement que tu me veuilles. Je ne t’aime pas, mais s’il te plait, aime-moi, prouve que je suis de ces personnes qu’on peut aimer, dont on tombe amoureuse, dont on est attirées, que l’on trouve jolies. Mais dis-moi, montre moi que je peux être aimée, que je mérite ses douces sensations et ses sentiments irraisonnés. Alors, je désespérément ton regard et me chercherai afin d’oser espérer attirer ton attention. Et inconsciemment, mon corps se rapproche du tien dans l’espoir d’une démonstration physique qui exprime bien plus que mille mots. Je te fournis de mes yeux maintenant ardent de m’accorder cette moindre attention, et lorsqu’une autre la reçoit, je te hais mais je me hais bien plus encore. Je me déteste pour cette pensée, d’être terriblement désespéré et de vivre davantage dans mes songes plutôt que la réalité. Ce n’est pas mon cœur ou mon esprit qui te réclame, c’est le vide qui me dévore réclament toujours plus. C’est une bête qu’on ne peut satisfaire qui corrompt la pensée. Elle veut ton énergie, tes yeux, tes mains, ton corps, tes lèvres, mais aussi tes mots et ton entière dévotion. Elle brûle de te voir et te sentir, mais te craindre comme la pire des menaces. Elle reconnaît ta force et ta capacité de détruire, elle sait qu’un contact pourrait m’anéantir, ravir le malheur ou nourrir une bête avide qui ne se lassera jamais. Et alors aujourd’hui, je sais, que j’ai été condamné à cet état sans mon consentement. C’est un fardeau que je porte et je suis la seule capable de le dompter. Je dois apprendre, même si ce n’est pas ma faute, je dois être forte, même si je n’ai rien demandé. Mais surtout, faites de multiples efforts pour mettre fin à cette appétence pour la chaise. Je dois ainsi seule m’armer et combattre, renoncer aux tendres fantaisies, omettre le voile de l’inexactitude et ouvrir les yeux. Je dois me contenter de mon amour, qu’il soit assez puissant pour ne pas en réclamer et donner suffisamment pour ceux qui comptent. Car l’amour est omniprésent, je le vois, le sens, le donne, en reçoit et contemple sous toutes ses formes et ainsi ce soif de validation extérieure n’aura plus de sens.

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Written by nana

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