Mon esprit produit des pensées fécondes cette nuit. Il faut renoncer à la lubie de t’aimer infiniment, d’aimer sous forme de don, enfin. Tu n’es pas, je suis dans l’attente, je vis dans ma projection, je m’y enferme et je me mens à moi-même, ce n’est pas un amour supérieur ou divin, c’est un amour humain parsemé de toutes les imperfections et il faut que je l’accepte. C’est convenable de ne pas accepter la non-réciprocité d’un rapport, de cesser de poursuivre un amour impossible, je suis un humain. J’ai été happée par l’Altérité, par l’idée d’une pluralité du langage amoureux, afin de mieux maquiller la non-réciprocité. Ose sortir, ose t’émanciper de cet amour asymétrique. N’oublie pas que tu aurais pu soulever des montagnes pour cette relation, remettre en perspective des dogmes sociaux pour elle, accepter de s’arrimer à lui parce que tu l’aimais véritablement, plus que toi-même, n’oublie pas l’état de détresse dans lequel tu te trouvais en début d’année scolaire, n’oublie pas l’asphyxie, l’asymétrie d’engagement. La souffrance était salutaire et la relation nécessaire, les apprentissages sont à intérioriser, mais la conception même, l’ancrage dans le réel de cette relation tant fabulée, idéalisée, romancée, qui me confinait loin de la Vie, ça non. Non et encore non. Bien dommage, car je sais et je suis persuadée, que tu étais l’amour de ma vie. Je pense que je t’aurais épousé, même si tu m’énerves par moment, et que tes railleries et ton idéalisme m’épuisaient. Je sais qu’on aurait eu nos disputes avec des motifs que j’anticipais déja. Je vivais avec toi dans ma projection. Tu étais avec moi, il n’y avait que toi et moi. Je t’aimais et je t’aime encore, que cela fait du bien de le verbaliser, même si j’ai les yeux meurtris. Je déglutis ici mon vomi sentimental, ce que tu ne sauras jamais, ce que je ne te dirais jamais. Je voulais tout faire charnellement avec toi, ce serait aussi mentir que de dire que cette volonté est celle du passé. Je voulais tout faire, tout découvrir, parsemer de baisers ton corps et tes extrémités que je ne complimenterais jamais. Je voulais encore qu’on s’enlace. Mais tu n’es plus, tu n’es plus, tu n’es plus, tu n’es plus. En août, nous étions symétriques, nous subissions, nous étions avalés aussi par l’immensité de cette passion, tu étais aussi dans l’arrière-monde, mais cela fait maintenant bien longtemps que tu l’as quitté, pour embrasser Ton Monde, ton cher espace cloisonné et opaque, j’y suis seule maintenant. Là, j’erre seule, dans cet arrière-monde qui repasse indéfiniment la narration des jours heureux ensemble, où rien ne semble grave sous la chaleur estivale. L’arrière-monde cherche à étirer notre amour, à en faire un amour infini que je contemple encore et encore, mais qu’il y a longtemps tu as quitté. Je suis seule face à ce que je pensais être les prémisses d’une relation, je suis seule en espérant que tu reviennes, mais tu ne reviendras pas, et je ne veux plus t’attendre. Tu revenais parfois pour repartir, regrettant immédiatement tes escales impromptues et si courtes. Mon déchirement était si grave, je voulais que tu reviennes, j’implore ton retour, partout, tout le temps. Je pleurais et je pleure encore. J’aimerais que ces larmes soient les dernières. Plus jamais, je ne voudrais être dans un arrière-monde avec quelqu’un, jamais, jamais, jamais
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