AGONIE.
L’automne est à l’abri des fourrés
Dans les arbres tout de vert entourés.
Octobre, l’automne est déjà là,
Il s’agrippe aux branches des arbres,
Les secouements plein de précipitation.
Tout se porte dans sa froide passion,
Les feuilles comme des mots sur le marbre,
Il les couche sur le sol, bien à plat.
L’automne va agile par les nuits,
Jetant partout ses voiles de brume
Pour masquer les cheminées qui fument,
Prolongeant les nuits, prolongeant l’ennui.
Sous mes pas sonnent les feuilles rousses.
L’automne de sa face sanglante
Les a toutes tuées sous ce sceau mortel
En gardant sourire son éternel.
L’automne va pressant les nues lentes,
D’un manteau de feuilles recouvrant la mousse.
Un souffle fort, la feuille s’arrache.
Le vent l’emporte, la jet au sol.
La dernière feuille à prison son vol.
La pluie, le gel y scellent leurs taches.
L’automne va broutant par les sentiers
Les ajoncs, les fougères et les ronces.
Le fossoyeur de l’été, il est là !
La nature meurt ; le soleil est las.
La nuit, dans les forêts, les chiens s’enfoncent
Entre les troncs, piliers d’un grand chantier.
Feuilles rousses et jaunes, fuite des cygnes,
De l’année morte sont les premiers signes…
1966
© 2004 NULLART vs. Kinka – ” 1968, une révolution poétique “
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