FINISTÈRE

FINISTÈRE

Finistère…

Crépuscule
Fin du monde
Fin de la Terre
Fin de l’homme

Sinistre extrême Occident
Seuls les mythes l’ont apprivoisé
Du monde des morts de l’Egypte
Au verger paradisiaque des Celtes…

Cette fin de la terre
Aux caps de rocs édentés
Rongée par la furie océane
Engloutissant Ys et l’Atlantide
L’humanité effrayée s’y arrête
Au-delà c’est le saut dans l’inconnu
Seuls poètes, sages et fous l’enluminent
Des autres seul l’Orient illumine les rêves
Byzance, Samarkand et lointaine Chine
Soieries, épices et raffinements exotiques
Marco Polo ne s’y est pas trompé
Pourtant des Vespucci et Colomb
Oseront profaner l’interdit
Lancés à l’assaut de l’océan maudit
Cherchant d’autres chemins d’ Orient
perdus dans une course éperdue
Après l’astre du jour

L’homme a bouclé la boucle
Trouvant ce qu’il ne cherchait pas
L’homme découvreur
En nouveau Dieu
S’est approprié le monde
En tuant les mythes

Finistère Finistère
Que n’as -tu su garder ton mystère
Au-delà de tes landes de bruyère
Et des criques ou rugit l’Océan en colère
Dans tes horizons confondus
Tes bleus-verts confondant mer ciel et terre
Ou tes gris si proches et si infinis
Finistère Finistère

Mystère porte du néant perte de valeur
Finistère pour qui n’en a pas peur
Tu es pourtant saveur et senteur
Et plus encore couleur et rumeur
Redeviens passerelle entre les mondes
Pénis péninsulaire féconde
Par tes navigateurs toutes les mers
Puisant leur semence sur cette terre

Finistère…

© 2004 NULLART vs. Kinka – ” 1968, une révolution poétique “