C’est un délicat coquillage, c’est un fragile coquillage
Que jettent à mes pieds transis les vagues sauvages,
Et je te l’envoie aussitôt, pour que ses lèvres nacrées
Chuchotent à ton oreille ciselée que mon cœur est vrai.
Il te rappellera comment au bord de la mer ensoleillée
Se déroulaient les heures que nous partagions.
Il y a un baiser pour toi sur ses lèvres vermillon
Que mes propres lèvres aimantes y ont déposées.
Dans la main d’une dame, il sera bien installé,
C’est aussi mince qu’un pétale de rose rouge.
Pourtant, il contient le cri de douleur de la mouette,
Et le rugissement de la marée et le récif fouetté.
Dans une immense grotte de granite, la mer puissante,
Telle ma passion pour toi, peut trouver une place.
Pourtant ce frêle et beau coquillage que je t’envoie
Est trop petit pour contenir tout mon amour pour toi.
Gilles Heuline (Grimaud)
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