Je vivais de Bohème au gré des contre-vents
En mettant en poème ces temps de tant d’avant
Mais je ne voyais plus où porter mon salut
Et un matin pourtant que je n’attendais pas
Je compris en partant qu’à coté de mes pas
Ma main s’accompagnait d’un tout petit poignet
Et mes pas dans les tiens, et tes pas dans les miens
On ne peux rêver mieux pour vivre un peu plus vieu
Author: Perthro
Ecrire est mon exutoire, je me cache seulement derrière mes mots.
Je suis le thaumaturge au bord du précipice
Dont le vide myrteux a collé le regard,
J’ai traqué l’avenir, j’ai joué l’aruspice,
Mais jamais je ne vois au-delà du Midgard.
Les Nornes m’ont vaincu : mon destin se dérobe.
J’ai cherché tant et tant… Je n’ai plus de mana,
Théurgiste éreinté, j’ai déposé ma robe.
N’atteindrai-je jamais le secret Nirvana ?
Mes migraines ne sont que de longues errances
Qui ne mènent nulle part et puis change de sens
Sans que je sache encore où j’en étais naguère.
Mes migraines ne sont que de ces sales guerres.
L’inconscient qui parle et qui parle toujours
Et répond au conscient qui ne sait pas toujours.
Regarde-moi
Tu te coiffais la frange, jouais du coton-tige,
Que la femme est étrange en son corps callipyge,
Tu fardais tes paupières,
Et je te regardais peaufiner ta beauté
Appuyé que j’étais sur le mur d’à coté,
Oui, sur le mur en pierre.
Regarde-moi, regarde-moi
C’est en contre-plongée, un peu comme un tribun,
Que devant la psyché de la salle de bain
Tu mirais ton allure.
L’imagination
Quand j’étais un enfant, A l’orée de ce bois,
J’avançais tel un faon, Scrutant tout, aux abois…
M’arrêtant de marcher, Assis sur le chemin,
J’essuyais de mes mains Mes deux pieds écorchés.
Furent ainsi écartées Toutes les prédations…
Quelle belle liberté Que l’imagination.
Où donc est la clairière Que l’on m’a tant vanté ?
Pour un peu de douceur
Il me plaît de penser
Qu’à force de panser
Mes trop nombreuses plaies,
J’en perds tous mes couplets.
Il me plaît qu’aujourd’hui
Le jour attend la nuit
Pour un peu de douceur
Après cette épaisseur.
Oublions les César
Pour un peu de Mozart,
Pour un peu de Vinci,
Oublions les ainsi…
Alors soyons heureux
Et soyons amoureux :
Stoppons nos Requiem
Pour des Carpe diem.
Anatomie comparée
En regardant au loin, c’était le gros orteil,
La phalange distincte et ses autres comparses.
J’en sentais chaque corps et chaque ongle pareil
Et sentais les métas se rattacher aux tarses.
En montant doucement le long du tibia,
La fibula fixée à lui comme une agrafe
Laissait songer au tronc d’un maigre séquoia
Ou le fémur immense atteignant la girafe.
Changement d’état
L’arôme opiacé de ma folle raison
Avait tant su m’emplir et créer l’embolie
Qu’elle en perdit son souffle et son exhalaison,
Ne laissant que l’odeur de la mélancolie.
Ce parfum désuet, ce reflet suranné,
Fomentait en mon cœur un dessein hermétique.
Et ce pétale vieux, diaphane et fané,
Ne voilait plus alors qu’un esprit cathartique.
Toi qui sais appuyer pour faire de la lumière
Où il faut appuyer,
Toi qui sais faire briller la plus sombre chaumière
Qui n’avait plus brillé.
Toi qui trouves tous les confins,
Les méandres confus
De nos esprits sans fin,
De nos esprits diffus,
Ton cœur est doux comme la pluie,
Ton cœur est beau comme un grenat,
Ton cœur est grand comme la nuit,
Mais c’est Ton cœur qui bat.