DU MAILLON FAIBLE AU CHAINON MANQUANT

DU MAILLON FAIBLE
AU CHAINON MANQUANT.

20 générations à la recherche de MOI

ET MOI ?
De Pierre
j’ai pu tirer ma matière

François
aucun d’eux ne nous déçoit
Gilles
ne se faisait pas de bile
Julien
on ne lui dut jamais rien
Jules
on tombait sous sa férule
Bertrand
sortit bien vite du rang
Gabriel
reste l’archange du ciel
Geoffroy
son nom me glace d’effroi
Guillaume
se protégeait de son heaume
Alexandre
était bien petit mais tendre
Toussaint
était une sorte de nain
Jacques
naquît un matin de Pâques
Hercule
faisait sa tête de mule
Mathurin
connaissait le refrain
Marc
savait bien tirer à l’arc
Charles
de lui toujours on parle
Judes
fut presque le prélude
Jehan
à son époque était un géant
Jan
croyait bien ouvrir le ban

…mais à Etienne
cela causait de la peine
et Olivier
voulait être le tout premier

Pourtant sans Eugène
il nous manque des gènes
et sans Jérôme
aussi quelques chromosomes
Des Rosalie
me vient un brin de vie

Anne
que jamais le temps ne fane
Perrine
était loin d’être la plus fine
Gillette
rappelons nous tes pirouettes
Eulalie
ne connut jamais d’hallali
Jeanne
ta débauche encor te damne
Désirée
reste la bien nommée
Nicole
n’ alla jamais à l’école
Roberte
en toute chose fut experte
Lucresse
se battait comme une tigresse
Julienne
faisait toujours des siennes
Olive
était espiègle et vive
Mathurine
s’accrochait à sa doctrine
Renée
de toutes fut la mieux née
Catherine
fut une petite coquine
Magdelaine
était une âme en peine
Charlotte
était loin d’être sotte
Hélène
savait tisser la laine
Tomasse
fut de toutes la plus tenace
Fiacrine
s’emmitouflait dans sa pèlerine
Marguerite
ton nom floral m’irrite
Suzanne
avec elle on évita la panne
Georgine
aurait pu être à l’ origine

…mais Perronelle
venait quand même avant elle
et Jehanne
d’une longue lignée fut la manneÉMOI !

1970

© 2004 NULLART vs. Kinka – ” 1968, une révolution poétique “